Provocation
ou Réalisme?
Le
Sud Manche semble vouloir profiter de la réforme territoriale pour se retrouver
autour d'une idée que nous avions développée avec le cabinet Nickaya et
l'association Avranchin 2000 à la fin du siècle dernier. Déjà l'ambition était
claire : se réapproprier le Mont-Saint-Michel qui exerça son pouvoir temporel,
et fut au coeur de la construction de notre territoire pendant plusieurs
siècles avec l'arrivée des moines bénédictins en 966. Le Mont n'est pas une
excroissance accidentelle des territoires de l'Avranchin et du Mortainais; il
en est le lien et le poumon qui les fait respirer. C’est un phare qui
répand sa lumière dans un monde qui aspire à l'universalité dans sa recherche
de Paix. Pays d'Art et d'histoire, il importe que son attractivité
culturelle et patrimoniale se diffuse plus largement dans ce même désir et
cette même volonté de rassembler autour des mêmes objectifs : s’affranchir
de querelles moyen-âgeuses qui se nourrissent des divisions et de nos ignorances. Des combats de petits barons qui oublient leur duché pour défendre leurs préséances et leurs titres. Des chamailleries qui au bout du compte brouillent l'action démocratique. Oublions ces chicanes stérilisantes. L'heure semble devenue propice á la sérénité et á l'union. Profitons en.
L’union
fait la force
La
peur de l'inconnu et de la dilution dans un grand ensemble, que bien des fonctionnaires aimeraient tant administrer à la verticale, taraude tout de même les esprits. Une inquiétude bien légitime quand on sait comment la
réforme a été échafaudée sans en analyser les conséquences. Qu'adviendra t'il de la
proximité avec le citoyen, de la réactivité, et l'efficacité. Nonobstant les
retombées négatives sur la ruralité et la démocratie locale. Sans oublier les
incertitudes concernant l'organisation administrative et les personnels. Bref, le pouvoir technocratique a encore sévi
du haut de sa tour d'Ivoire, conduit par le seul souci de réaliser les économies dont la France a besoin, á supposer que cette réforme en génère, ce qui n'est qu'une hypothèse d'école, comme celle des 35heures. A coup sûr, les investissements dont notre économie a besoin vont se raréfier. On en mesurera rapidement les effets localement.
Au moins dans ce capharnaüm, une chose est positive : on a cru en la capacité des élus locaux à réfléchir et à organiser leur territoire avec l'ambition de répondre à ses spécificités et à ses attentes. L'innovation est une nécessité en toutes choses pour progresser. Il nous en est donné l'occasion aujourd'hui pour organiser et structurer notre territoire pour son avenir dans le respect de nos objectifs, ceux des élus locaux et des habitants.
Au moins dans ce capharnaüm, une chose est positive : on a cru en la capacité des élus locaux à réfléchir et à organiser leur territoire avec l'ambition de répondre à ses spécificités et à ses attentes. L'innovation est une nécessité en toutes choses pour progresser. Il nous en est donné l'occasion aujourd'hui pour organiser et structurer notre territoire pour son avenir dans le respect de nos objectifs, ceux des élus locaux et des habitants.
Ainsi, j'oppose
à une gouvernance verticale - sorte d’oligarchie - avec ses dérives et ses
incompétences ignorant tout ou presque du terrain et des personnels, une gouvernance horizontale au travers de
pôles ruraux susceptibles d'apporter proximité, réactivité, en
favorisant l’implication bénévole des élus locaux. Des pôles thématiques
délocalisés devront également être créés pour tenir compte des compétences des
hommes, élus et personnels, mais aussi des territoires. Leur déploiement devra
être judicieusement étudié pour conforter et améliorer - s’il en était besoin
- l'image déjà bien ancrée d’une compétence particulière. Aux élus de réfléchir
autour de ces idées qui peuvent déboucher sur de réelles opportunités
pour leurs territoires. Évidemment ce processus de décision à l’horizontal
exige une gouvernance générale qui garantisse une cohérence et une continuité
dans les actions. Le risque étant que la délégation territoriale pourrait
entraîner redondance et surcoût si elle se confondait avec une autonomie
indépendante. La communication dématérialisée grâce à l’outil informatique et
la mise en réseau permet ce type de gouvernance adaptée à la territorialisation
de la politique. Mais attention, elle ne saurait se substituer au contact
humain. C’est pourquoi il conviendra d’organiser des réunions de bureau dont la
fréquence serait hebdomadaire, ou moins, selon qu'il soit restreint ou
élargi sous peine de se faire vampiriser par une administration qui se doit de combler le vide dont la
nature a horreur. L'approche multipolaire de l'aménagement des territoires
ruraux peut être un remède aux mauvaises habitudes d'une société cyclothymique
qui va de l’orgueil à l'exclusion.
La Communauté d'agglomération du
Mont-Saint-Michel n'est plus un rêve; elle devient une réalité, se refusant d'être seulement une marche de la Bretagne ou l'eden de la Normandie.
C'était en effet une erreur de parler du pays de la Baie. Ce territoire a été construit par les moines du Mont. Tout ce territoire doit respirer le Mont que les bretons n'hésitent pas à revendiquer. Il est à nous.
RépondreSupprimerAvec ce nom vous vous placez au coeur de l'Europe comme ces bénédictins qui eurent un rôle important dans le développement culturel de l'Europe
RépondreSupprimerCe nom pour cette nouvelle communauté est en effet une idée qui m'a été suggérée; il s'agira de la proposer à l'assemblée et d'en discuter: mais il est vrai comme vous le dites qu'on ne peut avoir meilleure image, et qu'elle nous situe au delà de nos frontières; de plus le Mont nous fait appartenir d'emblée à la Normandie. pour ma part j'y serais très favorable.
RépondreSupprimerCommunauté d'agglomération ? ?
RépondreSupprimerQuels avantages par rapport à la communauté de communes ?
Pour le nom, c'est déjà assez incroyable qu'il n'ai jamais été retenu avant...
La communauté permet notamment d'avoir des délégués territoriaux qui permettraient de réaliser cette gouvernance horizontale. Elle impose également la compétence tourisme et commerce. Cela peut être important pour la ruralité
RépondreSupprimerBon le danger c'est que portant cette bonne idée, notre député s'y oppose comme toute autre proposition d'organisation (la manche libre) que vous pourriez défendre...
RépondreSupprimerLe député n'est pas seul dans son actuelle communauté. De plus j'ai tendance á penser que chacun aura á coeur de construire cette nouvelle communauté dans un souci d'efficacité et de proximité. La réussite de cette communauté pèsera aussi dans les élections futures. La population est fatiguée des divisions qui mènent á rien. Tout le monde peut en être conscient .
RépondreSupprimerC'est une bonne idée de remettre le Mont saint Michel au centre du territoire. Ce projet est ambitieux mais c'est un vrai challenge qui, pour être gagné, devra requérir l'unité. Ce serait une première dans le Sud Manche trop souvent divisé sur des questions perdues d'avance. C'est une perte d'énergie dont nous avons besoin pour avancer.
RépondreSupprimerBonjour. Dans ce territoire y incluez-vous l'actuelle CC Granville Terre et Mer ?
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerAujourd'hui nous avons été quelques élus à rencontrer le président le l'EPCI du Mortainais qui était accompagné de quelques membres de son bureau. Il souhaitait pouvoir étayer sa position et nous faire connaître ses attentes. Pour ce qui est de Granville, la commune a dit oui mais la communauté a souhaité rester seule à une large majorité. En revanche je ne connais pas l'avis des communes membres de Granville Terre et Mer. Nous vivons un moment démocratique important. Il importe que les communautés qui ne sont pas concernées par la loi NOTRe puissent se déterminer librement. Nous en sommes là.
RépondreSupprimer