Régionales: hier charlie, aujourd'hui citoyens

On perd la boule..

Entre  la géolocalisation des téléphones portables de Nicolas Sarkozy, dans l’affaire air cocaïne, et l'élu FN Aymeric Chauprade viré par la présidente du parti pour avoir participé à la fuite des deux pilotes français impliqués dans la même affaire et les couacs successifs du gouvernement avec les retraités non imposables à qui il demande de ne pas payer l’impôt ( une première en France), il ne se passe pas un jour sans que des élus de la république ne fassent la une de la presse dans des affaires malsaines. Mais dormez tranquilles braves gens, le bateau France ne  coulera pas, on maîtrise.  Pendant ce temps, la blonde Marine Le Pen, le sourire éclatant compte les points : ceux qu’elle va gagner grâce aux déceptions et aux échecs que nous accumulons depuis des années. Revivre un avril 2002 voilà ce qui nous pend au bout du nez; des milliers de jeunes descendront à nouveau dans la rue au nom de la démocratie. Bien sûr, ce sont les électeurs, leurs parents, leurs grands parents qui glissent leur  bulletin  dans l'urne, ignorants  l'avenir que le FN réserve à leurs enfants. C’est à eux qu’il faut s’adresser et surtout s’intéresser avant tout pour éviter qu'ils ne jettent leurs descendances dans l'inconnu. Dotée d’un formidable culot, Marine Lepen harangue l’opinion publique ( surtout  la sienne)  sans le moindre biscuit en poche, et le plus incroyable c’est que ça marche. Sans bilan à présenter, sans expérience gouvernementale, sans équipe, sans programme sinon celui de brandir la sempiternelle rengaine de la peur de l’autre.   Rien sur l’économie, sinon des inepties : sortir la France de l’euro et vivre en autarcie etc.... Passons. En face se dresse la faiblesse d'un gouvernement à la dérive  entravé  dans les questions financières et dirigé par un président mou du genou. Pour preuve : depuis dimanche 8 novembre l'État français aura épuisé ses 390 milliards d'euros de recettes et vivra, à crédit jusqu'à la fin de l'année, en gonflant un peu plus ses 2.100 milliards d'euros de dette. C'est le résultat d'une étude que l'institut Molinari a menée auprès des 28 états de l'Union européenne. Le think tank libéral a ainsi déterminé le jour à partir duquel l'État emprunte pour assumer ses quelque 460 milliards d'euros de dépenses. La France est en queue de classement, avec des pays comme le Portugal, l'Espagne ou Chypre dont les comptes ont basculé en déficit dès le mois d'octobre. Le Front National boit du petit lait et savoure, d'autant que le vote par liste lui fait la partie belle. Mais à qui la faute une fois de plus?

Et pourtant, les français ne sont pas tous une bande fachos nostalgiques de Vichy. Ils en ont simplement ras le béret d’être pris pour des imbéciles. La faute en incombe à des dépenses extravagantes dans tous les domaines depuis des décennies :  d’un Concorde qui a fini tragiquement en feu sur le parking d’un hôtel, aux bombinettes atomiques qu’on a fait péter sur des atolls les irradiant du même coup pour des années, tout ça au nom de notre indépendance nucléaire, en passant par un porte-avion mal bigorné qui reste plus souvent à quai qu’en opération etc. Combien d’argent avons-nous englouti au nom de l’indépendance de la France. Résultat : aujourd’hui nous dépendons des autres avec 6 millions de chômeurs et plus de 3 millions d'habitants tombés dans la précarité et nous sommes á la merci de malades que des imans transforment en bombes ambulantes pendant qu'un ministre de la justice favorise la clémence alors que nous sommes en guerre.  Non vraiment, comment s’étonner que les électeurs puissent prendre le risque de se servir du Front National pour exprimer leur mécontentement face aux incohérences nationales et au vide sidéral des idées soit disantes innovantes.
 Et voilà que nous nous retrouvons une fois de plus devant un mur édifié par les grands partis pour ces régionales ... Des partis qui nous montrent qu'ils n'ont rien compris á la situation... Des partis aux mains de quelques élus qui font leurs salades et nous imposent des listes de candidats encartés dont le répertoire n'annonce pas toujours un grand talent... Des listes de candidats improbables qui défendent toutes le monde rural á ceci près qu'elles privilégient  les zones urbaines par leur représentation car c’est là que se trouvent leur fonds de commerce. La Région normande ne fait pas exception à la règle, la plupart des listes présentées ayant été édifiées essentiellement sur des critères politiques ne tentez pas d’y dénicher un grand panel de compétences. L'économie n'y est pas prioritaire alors qu'elle est la première vocation de la Région. Qu'importe pourvu qu'on soit docile. À coup sur, les chefs de file, une fois élus, et leurs administrations auront la partie belle en matière de gouvernance. Peut être pouvons nous tout de même espérer qu'ils jugeront nécessaire de s'appuyer sur les communautés et les départements pour déléguer quelques compétences, ou bien encore d'organiser des antennes territoriales pour être au plus proche du terrain. Allez ne rêvons pas, les élections passées, on ne reverra pas les tenors d'ici longtemps.

La France meurt de ses faiblesses et de ses renoncements.

Le projet de conseiller territorial était-il la solution? Il ne  convenait pas vraiment  mais à tout prendre il permettait un vote uninominal et  une représentation réelle des territoires par des élus proches de leurs électeurs choisis pour leur expérience et leurs compétences. En revanche, il ne favorisait pas la mixité que nous découvrons et apprécions au Conseil départemental; mais il avait   l'avantage de combattre l'abstention qui  favorise les votes extrémistes. En fait, l'idéal eut été de revenir á l'ancien système qui consistait à  déléguer des conseillers généraux au Conseil Régional. Dans ce cas, la mixité du Conseil Départemental obtenue, en mars 2015, pouvait être également acquise au Conseil Régional. Inutile d'épiloguer. Mais une chose est sure, Une fois la grande kermesse électorale terminée, que les tribuns parisiens auront replié leur cynisme et leurs promesses débridées, que  les lampions seront éteints,   nous serons bien seuls sur nos territoires.


 Pour autant nous devons aller voter, c'est non seulement un devoir, c'est une absolue nécessité pour ne pas laisser la voie libre á ceux qui se nourrissent de la peur et de l'ignorance des autres. Plus que jamais dans la situation que nous traversons les citoyens doivent être présents sous peine d'ouvrir la porte à une anarchie porteuse de chaos. Notre avons été Charlie hier. Soyons citoyens les 6 et 13 décembre.