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vendredi 25 septembre 2015

NOTRe Manche en danger




Réveillons nous...

Cinquante trois départements  ne sont pas touchés   par la loi NOTRe du fait de la densité de leurs territoires et de leurs communautés de communes. Naïvement, je croyais que la France était une et indivisible. Qu’elle était une terre d’égalité etc etc.  Hélas, ce ne sont plus que des slogans et des mots vides de sens. Notre pays fonctionne  à différentes vitesses selon l’endroit où nous habitons. La ruralité si souvent citée en exemple par ces chers ( et même très chers ) ministres n’est qu’un prétexte pour nous faire croire que la vérité est en province. En vérité, ils s’en fichent comme d’une guigne, au point d’en arriver à nous demander si nous existons pour eux en dehors des périodes électorales. La ruralité devient un territoire de précarité et une voie de garage pour seniors à la recherche de calme. Pour du calme, ils sont servis á grand renfort de tranquillisants pour calmer leurs angoisses de ne plus trouver de médecins, la plupart exilés au bord de la Méditerranée. La France du Sud a le soleil; du coup elle bénéficie de tous les projets photovoltaïques depuis la suppression de la discrimination financière en faveur du nord... Un revers pour notre département qui n'est même pas reconnu rural pour son aménagement territorial... Remarquez, l'Education Nationale n'a jamais classé la Manche parmi les territoires ruraux  du fait notamment de sa densité relevée de 10 h/km2 par l'agglomération urbaine de Cherbourg qui ne représente que 10% du territoire. Et de s'interroger pourquoi la Manche perd ses écoles...


L'État est mauvais joueur



A entendre les avis des conseillers départementaux de la Manche et de nombreux maires, la Nouvelle Réorganisation de leur territoire n'est pas acquise.    Le projet qui vient de sortir  fait fi de la loi, et des projets des élus. Comment pourraient-ils accepter que l'État leur impose ses propres règles alors qu'il a négocié avec le Sénat et accepté de descendre le plancher des fusions de communautés á 15000 habitants. 12335 pour celles de la Manche? Ce serait se moquer de la démocratie une fois de plus sous prétexte de vouloir faire de la Manche un département pilote. Personne n'est dupe.   Mauvais joueur, l'État   espère tout simplement passer en force en trouvant 1/3 d'adeptes politiques au sein de la CDCI pour faire adopter sa proposition :  à savoir la création de 5 communautés de communes dans un département de 500000h : Le Cotentin ( 210 communes, 205428 habitants et une densité de 109 h/km2), le Coutançais ( 110 communes, 70635 hab., 63 hab/km2), le Saint-Lois ( 85 communes, 74947 hab, 93 hab/km2), le Granvillais ( 33 communes, 44177 hab., 154 hab/km2 ), l'Avranchin et le Mortainais
( 153 communes, 104151 hab, 57 hab./km2 )...  Une stupidité ! Compte tenu du nombre de petites communes rurales dans le Sud Manche, plus de 180 élus représenteront ce territoire rural.  C’est le Zenith de Caen qu’il va falloir réserver pour faire tenir les assemblées communautaires. Au fond, pourquoi pas? Quitte à faire de la politique spectacle allons-y puisque nous sommes relayés à n’être que des acteurs de second plan tout juste bons à donner une vague réplique comme dans la mauvaise pièce écrite par dame Poitou à propos des barrages..

Derrière l’humour, la colère.

Comment peut-on  imposer de si grandes Communautés de communes sans avoir pensé un seul instant  aux conséquences   sur le fonctionnement et l'investissement dont la France et l'artisanat local ont tant besoin en ce moment. Sans compter que certaines questions essentielles se poseront si des compétences ne peuvent pas être   reprises par les communes. Un exemple : les communes du Val de Sée seront dans l'incapacité de reprendre le social. Bien sûr, les élus responsables de ces grandes communautés auront à coeur d'innover pour compenser la perte de proximité, mais force est de constater que la réforme des communautés devait se faire après celle des communes car ce n'est pas la création  de quelques petites communes nouvelles qui va changer les choses. C’est de l’inconscience, pour ne pas dire de l’incompétence. Une fois de plus, la charrue a été mise avant les boeufs. Seule la création de communes de la taille des anciens cantons aurait pu  permettre de récupérer les compétences indispensables à la vie quotidienne des habitants, au suivi des travaux ou bien encore à la gestion des personnels  qui s'interrogent légitimement sur leur avenir. Pour la communauté du Sud-Manche, 4 à 500  emplois titulaires sont concernés. Que deviendront tous les contractuels si le seul objectif des fusions est de faire des économies? Peut-être pourront -ils émigrer à leur tour chez Sainte Merkel ? À moins que l’on nous ponde une  direction des relations humaines pour gérer ces personnels puisque les élus seront mis au placard. À vouloir tout contrôler, tout encadrer, l’État est en train de décourager et de démobiliser les Français. Toute centralisation excessive génère une administration coûteuse, souvent contraignante. Macron a beau veiller au grain ce sont les contribuables qui paieront la note. Quand aux élus municipaux réduits silence ils pourront toujours assister sans broncher à ces nouvelles assemblées pléthoriques, transformées en chambres d'enregistrement.   En attendant, reconnaissons que ce gouvernement se donne un mal de chien pour inciter les électeurs à rester chez eux lors des prochaines régionales   en décembre prochain. Et ce n'est qu'un début, à moins que les 2/3 des membres  de la CDCI s'entendent pour faire des propositions en adéquation avec nos territoires ruraux ou qu’une mobilisation citoyenne s'organise. On peut rêver. C'est plutôt de démobilisation qu'il serait question.



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18 commentaires:

  1. Anonyme9/25/2015

    A l'occasion d'une réunion publique pour présenter le projet de l'eco parc du chêne au loup vous disiez vouloir créer un outil pour le sud Manche.
    Je vous ai trouvé visionnaire à cette époque (déjà 4 ans).
    Finalement vous avez anticipé le futur comme souvent.
    Pourquoi avoir peur de cette mutation qui collerait à vos souhaits de développement économique ?
    Et pourquoi faire 2, 3, voir 4 étapes qui prolongeraient la déstabilisation des services et verraient la relégation des projets au placard pour longtemps ?
    Selon moi le problème est et restera l'esprit de clocher bien français qui incite les élus à disperser les moyens façon saupoudrage pour assurer leurs places...
    Bon, bref, j'ai hâte de lire vos solutions.
    Remarquez çà obligera nos élus à se serrer les coudes quelque soit la configuration retenue.
    Donc un mal pour un bien (xptdr).
    Cdt
    N

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  2. Anonyme9/25/2015

    Belavides a unifié une fois le Sud Manche.
    Vous reprenez le flambeau ?
    Bon bin bah ya plus les chemins creux ; attention aux boulets "républicains" quand même.

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  3. Anonyme9/25/2015

    La droite le voulait ; la gauche l'a fait.
    En réalité on peut quand même s'interroger pour savoir qui pilote le bâteau France réellement non... ?

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  4. La taille des communautés pose question parce que la réforme ne s'est pas occupée des communes en premier lieu. Il fallait d'abord faire de grandes communes, de la taille des anciens cantons, pour redonner aux élus communaux les compétences de la vie quotidienne. A quoi serviront-ils demain. Cela aurait aussi évité autant d'élus dans les assemblées communautaires. 180 élus c'est de la mascarade démocratique. Autrement l'idée de plus grandes communes permettant de construire á l'échelle du Mortainais et de l"avranchin pouvait me convenir. Cela dit, si l'État arrive à ses fins, il sera nécessaire que nous trouvions des solutions pour que la participation des élus locaux continue d'exister sur le terrain

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  5. Anonyme9/26/2015

    La position de l'auteur du premier commentaire interroge. Passer d'emblée á une grande communauté est une idée á certaines conditions. Je lis dans la presse les problèmes de Villedieu pour leurs ordures ménagères. Il n'est pas question de nous amener leurs problèmes chez nous. Que fait Percy dans le Sud Manche. Villedieu appartient à la circonscription de Saint Lo et au point Fort. M.P

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  6. Unifier un territoire et le rendre solidaire n'impose pas d'avoir une solution unique pour le traiter sinon nous serions obligés d'envoyer tout le sud manche vers le point fort ce qui se traduirait par des augmentations importantes de la taxe OM. Inversement se retirer du Point Fort pour Villedieu et maintenant Percy serait impossible financièrement car ils sont adhérents á la structure. On parle de 12M€. D'où la nécessité de procéder à la carte.

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  7. Anonyme9/27/2015

    Ce serait un vrai challenge. Quitte à passer dans une collectivité de près de 60000 h pourquoi pas faire le saut. Les conditions politiques du Sud Manche s'y prêtent actuellement. Emm.B.

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  8. Anonyme9/28/2015

    104 000 habitants et près de 200 représentants !
    Déjà vous les mettez où pour débattre ?
    Ensuite quel quorum à chaque décision quand on héritera de tous les conflits de chaque entité actuelle ? En gros un échelon de démobilisation démocratique en plus.

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  9. Anonyme9/29/2015

    les fusions de 2013-2014 sont à peine digérées et on en remet une couche
    Là où il a fallu plus d'un an de travail pour fusionner à 2 communautés , on va faire la fusion de 5 ou 6 communautés de communes en quelques mois .
    Dans le 1er cas les élus se sont impliqués et çà fonctionne , dans le 2ème, les élus vont être découragés de passer leur temps à recomposer les structures au lieu de faire avancer les projets . La plupart risque de quitter le navire : c'est peut être le but recherché ?
    Quant aux personnels des collectivités , qui s'en soucie?

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  10. La réunion de la CDCI aura lieu demain 30 septembre; attendons pour en savoir plus mais vote inquiétude est partagée par beaucoup.

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  11. Anonyme9/29/2015

    Le courage serait que tous les élus démissionnent, et vous verriez vite les résultats. Hélas, les manchoise sont des moutons, donc c est plié

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  12. Anonyme9/30/2015

    C'est un principe bien français ... on passe d'un extrême à un autre.

    Mais qui doit être montré du doigt dans cette histoire :
    L'état qui dépense bien plus qu'il ne gagne ? ( Un précédent Président qui gérait en bon père de famille a alourdi le déficit de 700 milliards en moins de 5 ans)
    Les hommes politiques, plus prompts dans certaines situations à défendre leurs postes plus que les intérêts de la nation ?
    Les "baronnies" locales, où un maire se retrouve à la fois avec un mandat de conseiller départemental et/ou de député voire de sénateur. le tout arrosé de mandats dans les sociétés mixtes ou dans des CA divers et variés ?
    Les utopistes ? qui pour rattacher leurs communes à une strate supplémentaire sollicite un mandat de vice président (qui â être le 23eme sur la liste ... exemple de Rouen).

    Pour que les choses soient acceptables il est nécessaire de ne pas réformer mais de refonder note mode de gouvernance.

    Vous parlez de mascarade politique .... n'est elle déjà pas présente depuis des décennies ?

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  13. Anonyme10/01/2015

    En réaction au commentaire précédent.

    Au contraire du dernier contributeur je pense que la gouvernance politique française était adaptée à la structure de l'État.
    Les différentes strates politiques devraient permettre de contrôler l'État et ses administrations tout en gardant un lien avec le terrain et les citoyens.

    C'est du moins ce qu'il se passait jusqu'en 1970.
    Dès lors où les élus ont commencé a abandonner la gestion des dossiers à leur administrations pour se concentrer sur la communication, c'est à dire un des aspects de la politique, qu'ils ont fait rentrer des conseillers issus des grands corps d'état et des lobbies, ils ont abandonné le pays aux intérêts partisans et sont devenus de simples spectateurs.
    C'est au point aujourd'hui que l'on pourrait techniquement se passer d'eux. D'où la remise en question du français moyen du vote, du système parlementaire etc.
    Pendant ces 40 dernières années et au fur et à mesure que le pouvoir échappait au politique, il a compensé en cumulant les mandats, dans l'espoir de rester un minimum maître du destin de son territoire.
    A cela, si vous ajoutez le désintérêt pour la fonction politique, vous vous apercevrez que l'on est passé à l'ère de la médiocratie, où, pour exister le nul de service va devoir manipuler, communiquer et mentir.
    Personne aujourd'hui ne semble surpris qu'aucun personnage ne se détache du lot, au point de devoir chercher nos repères et phares au fond de l'Histoire ? De Gaulle, Guy Mollet, Pierre Mendès-France, Napoléon 3, Napoléon Bonaparte, voir Jeanne la Pucelle...

    Donc pour en revenir au sujet traité ici, même si la transition va être dure pour les territoires ruraux au profit des métropoles, le regroupement, la concentration, sont peut-être une aubaine politique si tant est que l'on ne réorganise pas des strates administratives supplémentaires...
    Cela n'à échappé à Personne que la Belgique a vécu plus d'un an sans gouvernement... où est la démocratie dans cette histoire ? Veut-on ressembler à la Chine ou à la Corée du Nord ?

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  14. Beaucoup de vrai dans tous ces commentaires même si parfois ils divergent; le résultat est là ; une augmentation des abstentions et des votes de rejet, une démotivation des élus dont le bénévolat est remplacé par une administration florissante... une réforme est nécessaire mais son application doit être bien pensée.

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  15. Anonyme10/02/2015

    Et à part ca quoi de neuf dans le monde?

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  16. Nicolas10/06/2015

    Effectivement vous avez raison il aurait d'abord fallu s'occuper des communes. Au départ les communes ont été créées à partir des paroisses et des églises qui rassemblaient les habitants. Puis sous la troisième république il y avait une école pour chaque commune. Aujourd'hui beaucoup de communes n'ont plus ni paroisse ni école. L'ensemble de leurs compétences ont été transférées à des syndicats ou des communautés de communes. Elles ne sont plus que des coquilles vides qui ne servent qu'à financer un repas des ainés. Si elles ne s'occupent plus de leurs jeunes alors elles n'ont aucun avenir. Nous devons revenir à la base de la raison être d'une commune, c'est-à-dire une commune=une école et réaliser des regroupements dans ce sens. Une collectivité qui n'investit pas pour ses enfants doit disparaitre. Après ces regroupements, une communauté de commune de la taille d'un arrondissement serait tout-à-fait gérable.

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  17. Nicolas10/06/2015

    La méthode de la préfecture est typique des énarques parisiens qui méprisent la ruralité. Dans le découpage proposé, les communes rurales doivent se rassembler autour d'une ville centre (quoique le cas de Saint-Lô Agglo montre que les communes rurales ne s'inféodent pas si facilement au chef lieu de la communauté). Par ailleurs la préfète a bien expliqué que le département était excentré, c'est vrai si on met le chef-lieu de région à Rouen, mais on pourrait tout aussi bien dire que c'est Rouen qui est excentré en Normandie et défendre un chef-lieu à Caen pour faciliter la gestion de la région. Mais il est vrai que sur une carte, vu de Rouen, on pourra plus facilement situer une communauté de commune d'Avranches, que la communauté de communes du Val de Sée.

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  18. Rien á dire de plus. Il faudra ramer pour faire des communes de la taille des anciens cantons mais ce doit être un objectif.

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