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lundi 25 avril 2011

SENATORIALES 2011 dans la MANCHE : faites vos jeux





En annonçant coup sur coup qu'il quittait l'UMP puis renonçait au SENAT, Jean François LEGRAND a mis en effervescence les médias et le monde politique. Il ouvrait ainsi prématurément la campagne des élections sénatoriales et permettait aux spécialistes des exégèses de donner libre cours à leur imagination.

De telles décisions ne naissent pas le temps d'une nuit. Elles se réfléchissent, se préparent, s'analysent, se partagent et s'évaluent au regard de sa vie personnelle d'abord mais aussi des amitiés à promouvoir, des concurrences à fragiliser, des espoirs à faire tomber ou à entretenir et, pourquoi pas, des amertumes à effacer. On ne se détache pas si facilement de la politique sans avoir de regard sur l'avenir. De plus, la politique est un art qu'on a dans la peau jusqu'à la fin de ses jours.

Pour autant, il existe des exceptions. La position de Jean François Legrand semble en être une. En apparence, elle donne un boulevard aux ambitions mais aussi une lourde responsabilité à celui qui reprendra le flambeau de la majorité présidentielle. Jean BIZET n'y échappera pas. Assurèment, il ne méconnaît pas les charges qui pèsent sur lui à tel point qu'il semble déjà regretter auprès de ses " bons amis" la composition de la liste qu'il aurait à conduire, une liste " qu'il n'aurait pas choisie ". C'est prometteur.

Sans doute aurait-il préféré une alliance avec Jean François LEGRAND, quitte à se mettre à genoux devant l'autel du Grenelle de l'environnement qui en a fait des frères ennemis, l'un défendant les OGM de MONSANTO, l'autre  le principe de précaution. A l'issue d'un rude combat, Jean BIZET se réjouissait d'avoir mis "la bête à terre" mais déplorait "qu'elle bouge encore"... Des propos peu sybillins qu'un homme grave dans sa mémoire... Je sais de quoi je parle.

Bref, les candidats seront certainement légion; l'occasion est trop belle de pouvoir cibler des critiques sur un élu dont la responsabilité à l'égard de la Manche, des territoires ruraux , du monde agricole et des collectivités locales est pleine et entière.

Les OGM, l'EPR et la ligne THT  seront évidemment au menu d'un débat qui, certainement, abordera bien d'autres sujets d'actualité sous peine d'en faire un dialogue de sourd peu audible pour la majorité des grands électeurs.

Les suppressions des collèges, des écoles et de classes s'ajouteront à celles des barrages, des tribunaux et des administrations, à l'exode des jeunes et à l'absence de formations en adéquation avec  les attentes des entreprises, à la situation des agriculteurs et à la crise du lait, aux conséquences de la loi littorale, de Natura 2000, des PPRI réalisés à la louche, des réglementations de SCOT définis par des cabinets urbains qui ne connaissent des territoires ruraux que leur côté " jardin d'Eden"... autant d'amuse gueules qui serviront de mise en bouche avant d'aborder le plat principal : la réforme fiscale et la réforme territoriale que le SENAT a adoptées à trois voix de majorité.

Nous comprenons les inquiétudes de Jean BIZET; elles sont légitimes. Il sait naturellement qu'un parlementaire doit savoir assumer sur le terrain les conséquences de ses décisions prises à PARIS. La réforme territoriale qu'il tente de défendre auprès des grands électeurs sera très douloureuse pour la ruralité qu'elle éloignera des centres de décision et diluera dans de grands ensembles où les représentants des collectivités locales feront tapisserie pour la plupart.

La réforme fiscale aura, quant à elle, des incidences financières qui, à terme, étrangleront les collectivités rurales. L'incapacité de construire en milieu rural les priveront de nouvelles recettes non compensées par les dotations d'ETAT. Privées progressivement de moyens, leur survie est en jeu.

Aujourd'hui, les grands électeurs courbent l'échine devant les pressions de l'ETAT mais il est probable qu'ils se fassent entendre par leur bulletin de vote lors de ces élections sénatoriales. En 2001, la liste LEGRAND obtenait 495 voix, la liste BIZET 431 et celle du PS 368, soit une augmentation de 80% en 20ans. Qu'en sera-t-il en 2011 avec un scrutin uninominal? Il ne serait pas surprenant qu'au deuxième tour, les voix s'équilibrent entre les différentes sensibilités en présence mais seulement trois candidats seront retenus.

Les paris sont ouverts; faites vos jeux.

5 commentaires:

  1. je sens chez vous monsieur trehet une envie d'y aller .
    Serez vous le 3eme candidat ?

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  2. Vos questions sont toujours pertinentes.Une élection est toujours un moment opportun pour affirmer ses idées. Vous connaissez les miennes notamment à propos des réformes qui vont assassiner la ruralité. Je reviens d'une réunion de la commission chargée de mettre en place,avec le préfet, le schéma de l'intercommunalité dans la Manche.C'est assez consternant. Ma présence aux sénatoriales serait un véritable sondage grandeur nature.
    Cela dit,le territoire que je défends ne doit pas être tributaire de mes idées personnelles.C'est pourquoi, si Philippe Bas se présente face à la liste UMP qui sera représentée par le trio BIZET,DIGARD,VALENTIN je considérerais qu'il représente le Sud Manche et des idées humanistes plus proches des miennes que celles du trio RPR que Jean BIZET va mener.Je n'oublie pas qu'il est venu en politique grâce à Simonne VEIL et à Jacques BARROT.De plus même si le gouvernement change l'année prochaine, son relationnel permettra à notre territoire d'avancer.Nous aurons alors grand besoin d'élus comme lui car ce n'est pas notre député populiste qui nous sortira de l'ornière.
    vous aurez compris,j'en suis sûr, que le territoire doit passer avant les hommes.En revanche,il n'a pas le droit à l'échec.Je pense qu'il sera soutenu par tous les élus de la Manche. Ce serait à désespérer. Qu'en pensez vous?

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  3. Je partage complêtement votre point de vue .
    Vous avez le bon sens de mettre en avant les projets avant les hommes, l'intéret général pour un territoire avant l'intéret personnel .
    Comme vous l'avez fait ces derniers temps , je pense qu'il vous faut être l'animateur du sud manche et philippe Bas son ambassadeur auprès des centres de décisions à Paris .
    Même si Philippe Bas passe pour les uns pour un horsain, pour d'autres pour un parachuté, il est une chance pour notre département au regard de son expérience antérieure et de son carnet d'adresse .
    Il faut savoir renouveller nos élus pour leurs compétences et non pour leur appartenance à un parti .
    Bien entouré Philippe BAS est un candidat légitime au poste de sénateur de la Manche.

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  4. Anonyme5/20/2011

    Vos commentaires sont très pertinents.

    Concernant les découpages territoriaux tous plus stupides les uns que les autres, pourquoi les préfets qui sont de simples fonctionnaires usent-ils de principes totalitaires faisant ainsi le "sale boulot" au nom du gouvernement avant de s'enfuir ailleurs pour encore faire le mal au détriment des gens du pays ?

    5/20/2011

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  5. Je pense que beaucoup d'élus vont réagir au découpage du territoire par le préfet même s'il a le soutien des parlementaires de la Manche... Déjà le gouvernement a recule dans quelques départements ... Le ministre parle d'assouplissements pour tenir compte de la ruralite

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