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mercredi 20 avril 2011

La politique ne serait-elle qu'un jeu dont le pouvoir est l'enjeu?

"Tout homme qui fait de la politique aspire au pouvoir soit parcequ'il le considère comme un moyen mis au service d'autres fins, idéales ou égoistes, soit parcequ'il le désire pour lui-même en vue de jouir du sentiment de prestige qu'il confère"  André Comte Sponville va jusqu'à penser que "la politique n'est pas le règne de la morale, du devoir ou des bons sentiments", l'accès au pouvoir est une lutte qui exige une stratégie personnelle ou collective dans laquelle la sensiblerie n'a pas sa place. Jean Paul Sartre pensait de son côté que "tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces". Manière de voir! Sur de telles bases, on aurait vite fait de remettre à l'honneur la peine de mort pour éviter toute récidive...

Je prétends, pour ma part, qu'il faut savoir accepter l'ambition et l'adversité des autres car toute ambition est louable lorsqu'elle est à la hauteur de ses moyens et porte un projet dont l'émergence nécessite le pouvoir.

L'accès au pouvoir relève alors d'un mental, d'une organisation et d'un réseau sans lesquels la valeur individuelle ne peut s'exprimer. La victoire ne s'obtient qu'au prix du sacrifice de pions, de cavaliers ou de fous, adversaires ou équipiers. L'objectif étant d'affaiblir ou de mettre mat celui ou ceux qui font obtacle sur le chemin du succès. Il s'agit là d'un combat dont le jeu d'échecs est la métaphore.

Ce chemin n'est pas une ligne droite. Chaque coup se calcule à l'avance et n'arrive pas toujours de face, comme au jeu d'échecs, à ceci près que la stratégie politique s'organise sur des règles personnelles que seule sa conscience permet de juger. Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse.

Ainsi, il suffit de le savoir, vouloir participer au jeu politique, à quelque niveau que ce soit, nécessite une carapace psychologique et une bonne dose d'abnégation et d'altruisme sans lesquelles vous ne vous relevez pas. Le talent, les services rendus ne peuvent suffire pour faire contrepoint à l'indifférence des hommes et des partis politiques .

Depuis de Gaulle, l'UDR puis le RPR ont chassé en meute. Tapi au sein de l'UMP, sa méthode n'a pas changé. Qu'importe les victimes y compris au sein de la meute. Il ne peut y avoir place à la divagation. C'est ainsi qu'on en arrive à la pensée unique qu'Estrosi a récemment dénoncée. Mais que l'on ne s'y trompe pas, la meute se reforme toujours lorsque sa survie est en jeu.

La démocratie n'est pas suffisamment armée pour se défaire de ces instincts grégaires qui la gangrènent et rendre possible l'accès au pouvoir de ceux qui, par leurs actions, leurs expériences ou leur savoir, témoignent de leurs capacités à servir les citoyens et leurs territoires. L'échiquier politique exige adhésion, cohésion et uniformité.

L'espoir existe néanmoins avec l'arrivée de talents, dont l'audience et le respect de l'autre sauront se faire reconnaître s'ils savent éviter les pièges qui ne manqueront pas de leur être tendus. La politique est tout un ART. Elle s'apprend sur le terrain. L'affrontement et l'esquive sont deux tactiques complémentaires mais il faut savoir ne pas se précipiter pour éviter de tomber dans la gueule du chef de la meute.


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