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lundi 27 octobre 2014

Des tomates au concert

Il y a bien les carottes du Mont-Saint-Michel,
pourquoi pas les tomates de la Sée ?


Les tomates étaient en effet au menu de la concertation qui s'est déroulée à Brécey vendredi 24 octobre 2014 mais rassurez-vous, les participants à cette rencontre ne se les ont pas jetées à la figure.  Au contraire, parmi les convives, l'un des trois frères Van Den Bosch, de la société du même nom, descendus d'Amsterdam, et leurs amis des Jardins Charentais, Jean Pierre Chambet , président d'ECBL, et Patrick Jamain, directeur de projet, ont remis aux élus et représentants de l'État quelques spécimens de ce solanacée, un fruit-légume le plus consommé  en France. Prémisse à leur souhait de produire dans le pays du Mont-Saint-Michel dans un proche avenir.


 Pourquoi le Sud Manche ?

Madame Claude Dulamon, Sous-Préfète de la Manche, accompagnée de  Madame Sophie Blainville-Wellburn, directeur de la DDTM d'Avranches, ne manqua pas de poser à nouveau cette question  qu'elle avait déjà émise lorsque, voici quelques semaines, je lui ai parlé de ce projet.

- Tout simplement pour des raisons d'accueil et d'opportunités techniques et commerciales répondent d'une même voix les deux initiateurs du projet charentais, et d’ajouter : - «  c'est l'équipe de Séenergie, chargée du développement de l'écoparc du Val de Sée, qui a orienté notre choix   ; "votre région et plus particulièrement votre territoire possèdent tous les atouts que nous recherchons pour la production de tomates, et leur transport vers nos clients; la proximité de l'axe Calais Bayonne (A84), votre microclimat ( la température maxi ne doit pas dépasser 18 degrés) et votre main d'œuvre sont des éléments essentiels pour la réussite de notre projet d'implantation en France".... 
Un projet qui tombe à pic   quand on sait que l'économie agricole a perdu plus de 40% de ses emplois depuis 15 ans. Certes, 2013 a été une année favorable à l'installation des jeunes agriculteurs dans la Manche mais elle ne compense pas les départs en retraite.
Le directeur de la SAFER de Basse-Normandie, Stéphane Hamon, accompagné de l'un de ses collaborateurs est, bien entendu, sensible au  développement de l'agriculture en Basse Normandie et à l'accueil d'une nouvelle entreprise agricole mais il n'oublie pas la pression foncière qu'il rencontre dans certains secteurs du département; aussi interroge t-il: " quels sont vos critères pour le choix du terrain"?  la réponse a été claire

-       Tout d'abord la surface... nous ne nous implantons pas à moins de 17ha de serres et de 25 à terme auxquels il faudra en ajouter une dizaine pour les bâtiments nécessaires à l'accueil du personnel et des clients, au conditionnement et à la commercialisation des différents produits... Soit un total de 40 hectares."

Puis, ce fut au tour de l'architecte, Philippe Cointet, architecte spécialiste  des EnR , du représentant d'Effage pour la cogénération, Jacques Artinagave et de Thierry Badinot, patron  de la société française CMF qui construit les serres, d’apporter des précisions sur la nécessité d'avoir un terrain relativement plat, et de l'eau (même si la pluie est récupérée pour l'arrosage)... Nécessité également d’être situé  à proximité d'un réseau de transport de gaz et d'un poste source d'ERDF, du fait que le chauffage est accompagné de cogénération à partir du gaz... autant de conditions qu'il est possible de réunir sur le territoire si l’on en juge par les premières propositions. 
À l’issue de cette première réunion de travail, il a été décidé qu’une convention serait signée avec la SAFER dans les prochains jours comme cela a été le cas en Poitou Charentes Maritimes et en Seine et Marne où deux autres projets vont voir le jour. Il importe en effet qu'une telle opération soit conduite dans les meilleures conditions, et dans le respect du monde agricole, mais également dans celui de la réglementation et des contraintes liées au périmètre de protection du Mont-Saint-Michel comme n’a pas manqué de le rappeler Madame la Sous Préfète.. Aux dires de  l’architecte, Philippe Cointet, ces contraintes ne sont pas plus difficiles que celles  qu’il eut  à surmonter en d'autres lieux. Les 6 mètres de hauteur des serres poseront moins de difficultés que la nouvelle usine d''Alstom qu'il vient de construire à Saint-Nazaire pour la fabrication des éoliennes..

 Sur le plan financier

Il s'agit d'une opération entièrement privée instruite et financée par les jardins charentais et la société hollandaise Van D'en Bosch,   elle même adossée au groupe international Greenery dont le capital dépasse largement le milliard d'euros. Ce projet sera générateur de nombreux emplois féminins qui seront formés sur le terrain par une équipe de 15 horticulteurs hollandais ; il serait prématuré de s’avancer sur un chiffre précis, mais cette production, selon la variété des tomates exige 7 emplois CDI à l'hectare auxquels il faut ajouter des saisonniers pendant quatre mois.  Si aucun obstacle ne vient perturber les négociations, il est raisonnable d’envisager l’exploitation à l’automne 2016 et d’accrocher les premières tomates bien rouges au sapin à Noël 2016. Le compte à rebours est lancé, mais sachons que deux mois de retard nous feraient perdre un an... Ce mariage Gaulois/Bataves ne va pas manquer de susciter bien des rumeurs et probablement des interrogations à défaut de critiques... je les entends déjà.  Les incrédules, les contradicteurs de tout poil ne manqueront pas de faire du projet un concentré d’information acerbe... Ce qu’ils ne diront peut-être pas, c’est que c’est grâce au projet d'écoparc, à la SEML et à son président, qu'une telle opération a pu être initiée.  Il s'agit maintenant de la conduire sereinement et intelligemment en espérant que les intérêts des uns et des autre seront convergents. c'est à souhaiter. Le pays en a bien besoin.




(pour le nombre d'emplois: voir sur internet l'article de la FDSEA "les productions de culture sous serre dans le finistère)




19 commentaires:

  1. Anonyme10/27/2014

    super projet; j'espère que toutes les forces du pays seront derrière vous.
    cordialement Alexis

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  2. Anonyme10/27/2014

    gare aux manifestations ... à la tomate !

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  3. c'est bien possible mais le normand est d'une nature modérée

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    1. Anonyme10/27/2014

      je l'espere et hate d'etre à noel 2016.bravo monsieur trehet

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  4. Anonyme10/27/2014

    Votre parcours aura été marqué par de nombreuses créations et extensions d'entreprise.. La chaiseronne, STELMI, Leforgeais, Agrial, atoll, Aviouest, je dois en oublier. Un feu d'artifice avec un bouquet final, l'écoparc et les tomates par dessus le marché. Je vous suis depuis toujours. Notre chance a été votre échec de très peu aux sénatoriales... Votre mentor ne vous a pas aidé. Peut/être a t-il eu raison? L.R

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  5. Anonyme10/27/2014

    Bravo a vous Mr TREHET, je vous souhaite de trouver les terrains qu'il vous faut mais prenez des engagements écrits et non des paroles car certains profitent des opportunités qui s'offrent à eux afin d'en tirer profit.
    Alors méfiance!

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  6. La SAFER va nous accompagner ou plutôt accompagner la société pour la recherche des terrains. Une convention va être signée. Trois terrains sont déjà en vue mais il faut étudier les avantages et les inconvénients de chacun. Ce projet ne doit pas échapper au Sud Manche et si possible à l'écovallée

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  7. Anonyme10/28/2014

    Je crois qu'on lui doit également le sauvetage des AIM à ste Cécile, la participation au projet d'hydroliennes à Cherbourg avec JF Legrand, des actions en sauvetage pour certaines entreprises du Mortanais. Et je suis sur d'en oublier.
    De la même façon que le contributeur précédent je crois que le département en a gagné à ce que Mr Trehet ne soit pas occupé par un mandat national où sa contribution aurait été noyée dans la masse et sans effet immédiat pour notre région.
    Le seul bémol serait peut être l'impossibilité de travailler avec un certain député et le lobby anti Trehet qui en découle au détriment du territoire.
    JCE

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  8. Pour les AIM, je ne suis que le président de la SEM Imagine qui a repris les locaux avec l'argent de la Région, de la CDC, et du département afin de donner un bol d'air à la société. J'espère que vous dites vrai pour le sauvetage des AIM car la conjoncture liée à la question russe ne prête pas à l'optimisme pour l'industrie agroalimentaire française. L'avenir des AIM est désormais dans les mains de ses actionnaires. Quant aux actionnaires de la SEM, ils sont hélas écartés des réunions d'information sous prétexte qu'ils ne sont que propriétaires des locaux pour lesquels ils reçoivent un loyer qui jusque là a toujours été payé; c'est en soi une bonne nouvelle.

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  9. Anonyme10/28/2014

    José Bové disait ce matin sur BFMTV que le prix du lait allait diminuer avec la suppression des quotas laitiers et que beaucoup de petits producteurs allaient être touchés, d'où de nombreux abandons ce qui libérera des terres.

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    1. Anonyme1/23/2015

      Attention à vos propos, oui au développement, mais il ne faut pas souhaiter le malheur des autres, et encore moins "libérer = artificialiser". J'espère vraiment que chaque m² de terrain sera consciemment utilisé. N'est-il pas possible d'utiliser des bâtiments à Tirepied pour avoir seulement les serres à Brecey? Cordialement

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    2. Le terrain qui a été retenu début janvier est celui d'une ferme surplombée par une ligne THT qui engendre de très nombreux problèmes dans l'élevage à tel point que l''agriculteur qui va partir en retraite n'aura pas de successeur , son fils ne souhaitant plus reprendre une exploitation avec un tel handicap. C'est donc une conversion qui laissera les terres à leur vocation première : alimenter les habitants... Tout en apportant de l'emploi au territoire.

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  10. J'espère que ce ne sera pas le cas car le Sud Manche serait touché; la crise de 2009 a eu des conséquences qu'on aimerait pas subir à nouveau. Cela dit beaucoup d'agriculteurs se préparent à cette situation; certains envisagent la méthanisation pour favoriser la résorption à cause à cause des excédents structurels car les terres ne peuvent recevoir plus d'épandage. Dans ce cas nous pouvons penser que le cheptel augmentera et la production laitière avec... A suivre...

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  11. Non seulement le projet est bon mais, ce qui est le plus important à mon sens, c'est le goût des tomates ; pour les avoir cuisinées et mangées, je peux vous assurer qu'elles sont délicieuses ! Alors souhaitons très fort que le projet aboutisse.

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  12. Anonyme10/29/2014

    Il en faudra des projets comme celui la pour compenser les pertes d'emplois auxquelles on assiste: Pyral, Barrain, electropoli,, AIM? et j'en passe

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  13. ne soyons pas défaitistes; on parle souvent de ce qui ne marche pas mais il y aussi des entreprises qui font ou envisagent des extensions intéressantes. Dans la vallée de la Sée, 5 extensions sont en cours avec de nombreux emplois à la clef... malgré un paquet de contraintes administratives qui pourraient en décourager plus d'un. Ajoutons également la reprise du site touristique du village enchanté par un entreprise du Sud Manche; tout cela est positif

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  14. j'ai supprimé par erreur un commentaire d'Albert qui trouvait que le nombre d'emplois (160) indiqués dans Ouest France était surréaliste; qu'il m'excuse pour cette fausse manœuvre; j'invite toutefois Albert à lire un texte de la FDSEA à propos des cultures de tomates sous serres dans le Finistère. Il est question de 6 à 9 emplois par hectare

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  15. Anonyme10/31/2014

    Le nombre d'emplois dépend des variétés en culture et du rendement.
    Sur une unité telle que décrite c'est tout à fait probant.

    Encore une fois on s' aperçoit que plutôt que d'être agréablement surpris, et accessoirement se réjouir pour la région, certains préfèrent dénigrer, douter ; savent tout sur tout sans jamais occuper 3 neurones pour se documenter avant d'étaler leur grand savoir...
    il suffit de surfer sur les commentaires des grands journaux pour s' en convaincre assez vite.

    Courage à vous et à votre équipe

    JCE

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  16. lL'équipe de scientifiques travaille toujours sur la cité de l'arbre qui a été retenue dans le projet praxis toujours en piste pour bénéficier des fonds de l'ANRU. La communauté de commmunes, quant à elle est sur le point d'engager une étude de faisabilité. La collectivité soutient ce projet mais le portage et les financements doivent être étudiés avant de se lancer. La décision de l'ANRU est attendue avec beaucoup d'intérêt.

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