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dimanche 24 janvier 2016

La Manche dans la seringue




La réforme territoriale, conséquence de la loi NOTRe, va certainement laisser aux élus locaux l'arrière goût amer d'avoir été acteurs d' une comédie démocratique dans laquelle ils ne sont que de simples figurants. L’avenir de leurs territoires se traite sur une autre scène que la leur.

Les choses semblaient pourtant claires

La loi a bien prévu de solliciter toutes les collectivités pour obtenir leur avis sur le schéma départemental proposé par le préfet de chaque département. Mais comme souvent, des obstacles ont été soigneusement mis en place pour que les élus ne puissent pas s'introduire dans les instances de décision de l'État régalien. Bernard Cazeneuve a fait main mise sur  son Cotentin pendant qu’il s’appuie de l’autre sur la Manche, le cobaye de la réforme.  L'expérimentation consistera d'abord à anesthésier la famille manchoise par une injection démocratique visant à la plonger dans un état onirique d'où naîtront les espoirs de solidarité des uns ou d'ambition des autres. L'opération consiste à isoler  des greffons  pour les implanter çà et là afin de favoriser l'émergence de  grands territoires. La salle d'opération se trouve á la préfecture. L'équipe médicale est assistée d'un groupe d'assistants (CDCI) constitué de 45 infirmiers et sages femmes, tout ça pour donner naissance à de grandes communautés... Des docteurs Mabuse qui s’exercent sur les pauvres patients que nous sommes, sachant qu'on leur a rabâché un postulat des plus simplistes  : On est plus riche et plus fort quand on est plus grand. Faut voir… car il est bien possible que certaines situations ne donnent plus la capacité d'investir ce qui prouverait le contraire.
Au passage la grande Normandie est aussi un bon alibi. Mais ces carabins de circonstance, tout feu tout flamme, dont je fais partie oublient qu'en médecine les greffes ne prennent que lorsque les caractéristiques tissulaires de l'hôte sont les plus proches de celles du greffon. Bernard Cazeneuve malin, a prévu des immunorépresseurs pour que  son expérimentation manchoise réussisse . Elle a d’ailleurs débuté avec la création de la nouvelle commune de Cherbourg et ses 80000h. Une première étape. Elle se poursuivra au forceps et dans la douleur avec la création d'un monstre à plusieurs mains pour s’emparer de la manne du nucléaire... Une OPA sur le pognon des Communautés de communes Beaumont Hague et des Pieux, bien dissimulée dans un schéma d'ensemble pour le département de la Manche qui passerait de 27 à 5 communautés de communes.

L'opération n'est pas sans risque.

Dans son immense majorité, la grande famille manchoise ne la souhaite pas. On en réfèrera donc à la CDCI, ce groupe de spécialistes, certes  peu compétents en immunothérapie, mais fiers de leur rôle et  plus royalistes que le roi. J’en entends déjà qui clament  :  " 5 communautés? Vous n'y pensez pas. On pourrait passer à quatre... Et pourquoi pas  à 3 en rassemblant le Coutançais et le Saint-Lois pendant qu’on y est ?
Par chance, le cobaye réagit à l'anesthésie. L'engourdissement s'atténue. La réflexion et la coordination  s'organisent et les spécialistes prennent conscience de leurs responsabilités. In fine, je pense que le groupe d'appui saura contrôler l'expérimentation l'excès étant l'ennemi du bien. Tout repose sur le bon sens et la mesure; les manchois le savent. Il y a bon espoir pour que notre bon département se  réveille au printemps prochain, avec la bouche pâteuse certes, mais   d’aplomb pour tirer profit de sa diversité et de ses atouts en préservant   sa ruralité. Reste à savoir combien d'élus de la CDCI partagent la même vision. J’ai pas fini d’écrire sur le sujet !

1 commentaire:

  1. Anonyme1/25/2016

    J'aimerais être aussi confiant. Pour tout amendement il faudra 31voix sur 45. C'est pas acquis.

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