Le PAYS de la BAIE du MONT SAINT MICHEL rêve de se structurer en QUATRE COMMUNAUTES de COMMUNES

Rêve,utopie ou seulement velléités politiciennes tapies derrière des faux semblants d'économie et d'efficacité? Allez savoir! Si le but était d'obtenir une meilleure logistique pour le  Granvillais, leSourdin, l'Avranchin et le Mortainais  , nous serions alors en droit de nous interroger sur le bien fondé de la transformation de l'association du Pays de la Baie en syndicat mixte qui ne fera qu'augmenter le mille feuille des collectivités banni par la réforme territoriale.

Cette réforme préconise en effet la suppression de la plupart des syndicats mixtes et n'accepte plus la création de syndicats de pays qu'au demeurant elle ne reconnaîtra plus.En revanche,elle invite fortement au regroupements de communautés de communes estimant qu'une taille insuffisante engendre une manque de moyens à l'origine d'immobilisme et d'inefficacité.Pour autant,le projet de réforme n'a pas fixé définitivement de seuil de fusion.Tous les chiffres ont été avancés: 20000 habitants...10000 pour retomber à 3000 puis remonter à 5000 aujourd'hui. IL serait même question maintenant de ne plus mettre de seuil ,la réforme se bornant à compter sur le volontariat.

Cela dit,si le seuil de 5000 était maintenu,seules cinq collectivités seraient concernées: les communautés de Sourdeval, Saint-Pois, Juvigny le Tertre,Bréville et la commune canton d'Isigny le Buat soit cinq collectivités intercommunales sur les dix huit qui constituent actuellement le Pays de la Baie. De là à passer de treize EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale) à quatre,il y aura encore beaucoup d'eau à couler sous les ponts.

Quelques élus prennent peut-être leurs désirs pour des réalités,rêvant d'étendre leur hégémonie sur des territoires plus grands et de supprimer des comtés au bénéfice des duchés.C'est leur droit.Mais il n'est pas  certain que beaucoup d'élus locaux s'engagent dans cette voie...non pas pour des raisons d'existence personnelle mais tout simplement pour les conséquences que de tels regroupements engendreraient pour leurs territoires ruraux. Ils ont déjà vécu la fusion des pays du Mortainais et de l'Avranchin qui s'est traduite par l'addition puis la création de nouveaux emplois. Le Pays de la Baie a désormais une dizaine d'emplois alors que les syndicats mixtes de pays, en France, en ont,en moyenne, trois ou quatre.Financés en grande partie aujourd'hui par les subventions européennes, ce sont bien nos collectivités qui devront prendre la relève, demain, lorsque ces aides disparaîtront. Demain,c'est 2013.


Il est possible que quelques élus responsables de ces choix ne soient plus là,demain,pour nous rendre des comptes.Mais à force de subir,nombre d'élus sont devenus réalistes et ne croient plus au miroir aux alouettes.


Beaucoup se sont retirés sur leurs terres ,ne comptant plus que sur eux-mêmes pour développer des territoires ruraux qui n'ont cessé de se désertifier.Nous le constatons fréquemment lors de réunions du SCOT, au pays de la Baie où les chaises vides sont nombreuses au point,parfois,de ne pas avoir le quorum pour être en mesure de délibérer.

Les élus sont inquiets; quelques uns sont démobilisés.Ce n'est pas la perspective des fusions qui va les remotiver car ils savent qu'une recentralisation les éloignera des décisions et accentuera leur isolement. Certes, ils savent qu'il est utile de se regrouper pour agir et structurer des bassins de vie mais pas au prix d'une dilution de leurs identités et de leurs capacités d'agir.

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Dociles,les élus ont néanmoins accepté de s'engager dans des études orientées et financées en partie par le pays de la Baie. Ainsi,la communauté de communes de Brecey s'est-elle retrouvée avec celles de Saint-Pois et de Villedieu-les-Poèles pour réfléchir à un éventuel mariage.Pourquoi pas! Il  ne s'agit pas pour autant d'oublier le travail fait en commun depuis des années par les quatre communautés de communes de la Vallée de la SEE  dans le cadre de contrats qui les a réunis aussi bien sur des questions économiques;sociales environnementales que touristiques ,d'habitat ou de cadre de vie.

Une fusion ne se décrète pas;elle se construit sur des convergences d'objectifs. Les intérêts ne peuvent pas être seulement matériels ou financiers.De même fusion ne peut-être dilution ,encore moins absorption. Chacun doit s'y retrouver et s'y reconnaître d'où la nécessité première de finaliser un projet partagé  et solidaire susceptible d'éviter un développement du type "oasis dans le désert"qui accentuerait les inégalités,l'isolement et la désertification car la discontinuité des territoires ruraux n'est pas propice à l'unité d'action. Chacun sait que l'éloignement est facteur d'oubli.
                                                Loin des yeux,loin du coeur