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dimanche 5 août 2018

Filerions nous un mauvais coton ?



Quelques infos coton pour agrémenter vos vacances.


La laine fait débat dans le Sud Manche et bientôt au département. En cause : l’idée de mon défunt ami, Pierre Aguiton, qui avait fait acheter la filature de Mesnil Tove en 1990 alors qu'il était président du Conseil Général de la Manche. C'est grâce à lui que notre département peut s'enorgueillir d'être propriétaire d'un patrimoine touristique et culturel de qualité comme l'île de Tatihou, maison Millet et bien d'autres. Tout ça à une époque où les finances du département nous le permettaient encore. La filature du Mesnil Tove comme le site de la poterie de Ger devenu musée dans le mortainais en étaient des éléments indissociables. C'est aussi dans cet esprit que nous avons fait revivre ensemble le Château du Logis, à Brécey. Je lui en suis très reconnaissant. Seulement voilà, depuis,  en trente ans, les finances de nos collectivités se sont effilochées au fil du temps. Les contraintes budgétaires nous obligent à revoir nos positions et à agir différemment si nous voulons poursuivre sur la route qu'il nous a tracée.
Figure de proue pour la réhabilitation du site Gérard Chauvet président de l'association « Equilibre » veut « redonner à la filature sa fonction première » selon ses propos. Stéphanie Maubé  quant à elle entend   donner de la valeur ajoutée  à la toison de ses brebis préférées appartenant à la race des moutons de l'avranchin qui s'épanouissent dans la baie du Mont-Saint-Michel et donnent naissance à l'agneau de pré-salé tant apprécié par les fins gourmets. Pour cela, elle s'est entourée d’un réseau d'une vingtaine d'éleveurs, artisans, artistes  et sérigraphistes du grand Ouest qui souhaitent s'organiser en coopérative pour créer  une marque de laine à l'effigie  de l'avranchine. Laquelle sera tricotée localement comme jadis. Pour y parvenir, elle compte bien pouvoir récupérer le matériel, cardeuses et machines à tisser de la filature  pour utiliser la laine de ses moutons traitée dans une des dernières laveries de France située en Haute Loire. Autant dire que la tâche n’est pas aisée.

Pourquoi son projet fait-il débat?

Tout simplement parce que cette filature  née de la transformation d'un moulin à papier de la vallée de la Sée en 1897  et fermée en 1976 a été mise aux enchères  par le département au prix modique de 97700 € ; quelques offres de prix s'en suivirent pour des projets différents compliquant le choix des élus. Deux  offres étaient principalement en concurrence:
-   Claude Loisel, lui,  proposait 120800€ pour un projet visant à transformer cette ancienne filature en lieu de réception, et à réhabiliter en gîtes  la maison de maîtres au profit du Moulin de Jean de Cuves... Ce restaurant gastronomique réputé ne dispose pas de locaux  permettant d'accueillir des congrès ou séminaires d'entreprises ni de loger des convives après un bon dîner. Le prix tenait compte du fait que l'acquéreur estimait nécessaire de créer une desserte du site partant de la départementale D911 qui relie Avranches à Mortain afin d'éviter de prendre des petites voies communales non prévues pour une circulation plus importante.


-  Le projet de maître Véronique Michel-Gicquel, avocate malouine représentant la société immobilière Ventil,  s'élevait à 135000 € pour la création d'un musée. Faute de renseignements suffisants mme Michel-Gicquel était invitée par le département à revoir sa copie pour mieux définir son projet. Elle évoquait alors une idée de musée constitué à base de photographies sans pour autant approfondir son fonctionnement et son financement lequel semblait sous entendre pour les élus le soutien de collectivités territoriales. De son côté, Stephanie  Maubé indiquait que ce projet ne pouvait prétendre à son soutien. En revanche, Claude Loisel lui promettait de lui donner le matériel nécessaire à sa propre opération.

C'est ainsi que la commission permanente du conseil départemental décida de retenir la proposition de Claude Loisel et du restaurant de Jean à 120800 € ajoutant qu'il sera amené à délibérer de nouveau. Patatras, le tribunal administratif a annulé la vente le 1er juin 2018, suite à l'appel de l'avocate qui aujourd'hui complète son projet en indiquant qu'elle envisageait maintenant d'acquérir l'abbaye Blanche de Mortain où elle pourrait transférer le musée du cuivre de Villedieu-les-poèles. Le musée de l'étain étant plutôt destiné à Mesnil Tove  à la grande surprise des élus sourdins. Pour autant, que ces élus se rassurent ainsi que le propriétaire du musée du cuivre, les conseillers départementaux auront à trancher en septembre prochain au vu seulement des premières propositions. Cette avocate n’est pas sans ignorer cette question liminaire. N’empêche qu’elle laisse planer  à nouveau la tourmente sur le Sud manche qui rêve de devenir Terre d'Art et d'Histoire. Son patrimoine avec le Mont-Saint Michel le permet assurément mais en a t-il les moyens...Et ce label renforcera t-il son attractivité ? Le département dont les bas de laine sont un peu troués changera t-il d'avis en Septembre prochain ? Avouons que l'histoire est coton. Mais que notre avocate et ses amis le sachent, les conseillers départementaux sauront se faire un avis personnel. Ce ne sont pas des moutons.

12 commentaires:

  1. Anonyme8/05/2018

    De l'humour vaut mieux qu'un doliprane pour se remettre en forme et passer de bonnes vacances.

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    1. Anonyme8/05/2018

      Ne pas se prendre au sérieux n'empêche pas de traiter sérieusement des choses sérieuses. Isabelle.

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  2. Anonyme8/05/2018

    La seule question est de savoir comment il sera possible de retirer le coton que quelques élus se sont mis dans les oreilles. Il arrive que l'orgueil rende sourd.

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  3. Anonyme8/05/2018

    Saviez vous que le bonnet de coton a été très longtemps le bonnet national des normands. Les bretons savent le leur prendre quand il se révoltent. Les normands sont devenus très condescendants depuis 1204.

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  4. Ou l'art de se laisser, ou pas, manger la laine sur le dos...
    😉

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  5. Anonyme8/05/2018

    Les bas de laine du département sont troués dites vous? C'est parce qu'ils n'ont pas été faits avec des machines à tripoter. Celles de Mesnil Tove ne sont plus d'actualité.

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  6. Anonyme8/05/2018

    Les bretons ont déjà développé une filière de la laine.
    Que deviennent les machines même obsolètes dans le projet Loisel ?
    Encore heureux que l'on sait que CL est proche des instances de la nouvelle collectivité du Sud Manche et donc en soutien de ceux qui souhaitent vous écarter de l'économie.
    Perso je n'ai pas d'avis sur les projets, mais un 3ème acteur économique, fusse t-elle bretonne pourrait avoir du sens dans votre secteur.

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  7. Anonyme8/07/2018

    Pour Claude Loisel en matière de laine , ce serait plutôt le loup toujours prêt à manger le mouton et à changer d'herbage. Mais le berger de la baie qui a tant critiqué le loup n'es guère mieux en s'associant avec lui pour atteindre sa proie. Qu'il es beau tout ce petit monde.RL

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  8. Anonyme8/07/2018

    Si on a tous compris, vous êtes nostalgique d'un temps bien révolu, celui de Pierre Aguiton. Le même qui ne vous a pas soutenu lors de campagnes sénatoriales ou autres. Soutenez plutôt ceux qui vous sont proches et qui vous soutiennent contre vents et marées.

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    1. Anonyme8/07/2018

      Les jeux de la politique n'empêchent pas le travail local en bonne intelligence quand ils ne concernent que les ambitions nationales.
      De plus les parlementaires ne servent plus à rien depuis longtemps. Au rythme actuel, favorisé par la loi Notre, la politique locale finira comme au national dans les mains de l'administration.

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    2. Je ne me suis pas bien exprimé.Je ne suis pas nostalgique d'un temps bien révolu. Je ne regarde jamais dans le rétroviseur bien que nous puissions tirer beaucoup de leçons du passé. J'ai seulement dit que Pierre Aguiton devait être remercié pour la mise en valeur du patrimoine de la Manche. En revanche, nous sommes passés dans une période de restrictions financières. C'est pourquoi je pense que notre priorité aujourd'hui doit être l'économie. C'est le seul domaine qui peut nous permettre d'avoir de nouvelles recettes pour le patrimoine, la culture, le social etc.. c'est dans cet esprit me semble t-il qu'il faut aborder la Question de la vente de la filature pour laquelle l'une des propositions provenait d'une personne voulant en faire sa demeure. Pourquoi pas?

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  9. Anonyme8/10/2018

    Ce bon Claude Loisel, il est toujours là où il y a du grain à moudre. Tantôt avec untel tantot avec l'adversaire d'untel. Il faut dire que son nouveau partenaire a beaucoup de points communs. Comment s'y fier?

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