Les intentions, les discours, les bonnes
volontés ne suffisent pas pour réussir en économie... Cette
observation s'adresse á l'État, qu'il soit de gauche ou de droite, mais
également á bon nombre de collectivités, dont le curseur va du peu au trop
organisées. En cause : leur méconnaissance du monde économique qui
les empêche d’être réactives aux attentes et aux difficultés des
entreprises. Le
Département de la Manche et la Basse Normandie n'ont pas à rougir de leur
engagement en matière économique... Ces collectivités sont sur
le front des énergies renouvelables (hydroliennes, stockage de l'électricité en
hydrogène...) de la médecine nucléaire avec l'Hadronthérapie, de la
recherche dans l’agroalimentaire et de l'innovation, dans la filière
biomatériaux, des smart grid et des économies d'énergie... Une volonté
affichée, de faire front au mal qui ronge notre société depuis des
décennies : le chômage. Rompre avec le cercle infernal d'une précarité coûteuse qu'entraînent
inexorablement les dépôts de bilan et les liquidations judiciaires en cascades.
Le dossier des Abattoirs Industriels de la
Manche (AIM) et de CAP 50, coopérative agricole qui rassemble une centaine
d'actionnaires, producteurs de porc, nous montre à quel point il faut être en permanence à
l’écoute, et sur le terrain, pour accompagner une entreprise en difficulté... Lui permettre d'accéder aux aides qui lui sont proposées, en un mot, être la béquille qui lui fait souvent défaut. Pour les AIM, un mois après leur reprise, rien n’est gagné. Pour
des raisons internes et externes à l'entreprise que dirige désormais une équipe
d'employés, lesquels doivent tout apprendre : l’économie de marché, la gestion d’une entreprise, ils ont en plus à faire face à des contingences multiples allant : de la
production à la commercialisation des produits... Et avant tout, à savoir administrer
une société qu'il a fallu recréer dans l'urgence. Refaire un Kbis, obtenir un
numéro de SIRET, gagner la confiance des établissements bancaires et
de factoring peut paraître simple pour un chef d’entreprise aguerri, mais
quand on est issu du monde ouvrier c’est une autre paire de manche. Le dilemme du recrutement des 206 employés
parmi les 400 de la société liquidée n'a pas été chose facile non plus. Aujourd'hui la société s'articule autour d’une équipe
administrative et financière décimée et sans trésorerie pour être en
mesure de payer CAP 50. Une hérésie, quand on sait que les clients ont réglé 4,5 M€ de factures qui ne peuvent être encaissées alors que celles qu'ils doivent à des
fournisseurs n'atteint pas les deux millions.
Le soutien financier apporté par le
département et la Région au travers de la SEM Imagine, associée à la SAS des
employés au sein de la nouvelle société AIM Group pour
financer les salaires d'Avril et les charges de fonctionnement a été immédiat. L’on
ne peut en dire autant des partenaires financiers qui ont brillé par leur
lenteur. Ce n'est pas faute d'avoir les factures en mains, mais ils restent fidèles à leur devise : "on vous prête un parapluie quand il fait beau".. C’est à se demander s’ils n’attendent pas de faire capoter une seconde
fois cette entreprise en laissant la situation se dégrader alors que les
signaux sont au vert. Pour preuve, CAP 50 sollicité pour porter son
approvisionnement à plus de 1100 porcs par jour (4 jours d'abattage) était d’accord
avant que la banque à son tour lui coupe les vivres ; L’argument est
toujours le même : l'ouverture de crédit est dépassée faute d'avoir
perçu les recettes attendues pour la livraison des porcs (soit un peu plus d'1M€)... "C'est le cochon qui se mord la queue"...
Du coup, les agriculteurs actionnaires de CAP 50 se retrouvent dans la
tourmente. La solution des AIM est simple " on ne livre plus que 300
cochons." En gros, une à deux heures de boulot dans la journée. Autant dire des miettes de porc.
Bravo, comme ça le système s'enraie à nouveau. Mais l’espoir est au bout du tunnel grâce aux promesses de l'ETAT qui s’est engagé à verser 2,5 M€. Des fonds dont on n’a pas encore vu la couleur soit dit en passant. Mais pas de panique, pour faire patienter tout le monde, une cellule de crise( un nouveau concept ) a été déclenchée en plein jeudi de l'Ascension à la demande de la SEM et des collectivités qui accompagnent de près le président et le nouveau directeur le la société pour rappeler ses engagements à l'État. À défaut de pouvoir bénéficier des 4,5M€ de recettes déjà actées et du capital de la société bloqué dans les caisses de l'administrateur financier. Décidemment, à moins de s’appeler Procter et Gamble pas facile de gagner la confiance des banques. et même de l’Etat. Etre assis sur de l'argent sans pouvoir l'utiliser avouez tout de même qu’il n’y a qu’en France qu’on voit des trucs pareils. Mieux, des employés qui sont prêts à travailler le week-end s'il le faut pour abattre les cochons qui leur sont promis, et même livrer les clients un dimanche soir, vous avouerez que ça mérite bien quelques encouragements. Aux dernières nouvelles Emmanuel Macron aurait dit-on (...) compris le message. Ouf, plus de soucis à se faire. Mais chat échaudé craint l'eau froide alors attendons...
Bravo, comme ça le système s'enraie à nouveau. Mais l’espoir est au bout du tunnel grâce aux promesses de l'ETAT qui s’est engagé à verser 2,5 M€. Des fonds dont on n’a pas encore vu la couleur soit dit en passant. Mais pas de panique, pour faire patienter tout le monde, une cellule de crise( un nouveau concept ) a été déclenchée en plein jeudi de l'Ascension à la demande de la SEM et des collectivités qui accompagnent de près le président et le nouveau directeur le la société pour rappeler ses engagements à l'État. À défaut de pouvoir bénéficier des 4,5M€ de recettes déjà actées et du capital de la société bloqué dans les caisses de l'administrateur financier. Décidemment, à moins de s’appeler Procter et Gamble pas facile de gagner la confiance des banques. et même de l’Etat. Etre assis sur de l'argent sans pouvoir l'utiliser avouez tout de même qu’il n’y a qu’en France qu’on voit des trucs pareils. Mieux, des employés qui sont prêts à travailler le week-end s'il le faut pour abattre les cochons qui leur sont promis, et même livrer les clients un dimanche soir, vous avouerez que ça mérite bien quelques encouragements. Aux dernières nouvelles Emmanuel Macron aurait dit-on (...) compris le message. Ouf, plus de soucis à se faire. Mais chat échaudé craint l'eau froide alors attendons...
N’empêche que cette affaire montre bien la
nécessité d'avoir sur le terrain des élus départementaux et régionaux
solidaires, disponibles et engagés dans l'économie pour secouer le
cocotier de tout ce petit monde qui gravite autour de lui-même. Qui aime le
cochon dans son assiette mais qui se fiche pas mal des difficultés qu’il faut surmonter pour qu’il
s’y trouve.
bon article, espérons que ces malheureux s'en sortent. Avec un gouvernement menteur et des banquiers aussi nuls ils ne sont pas sortis d'affaire
RépondreSupprimercdt
Aux dernières nouvelles l'État promettrait de tenir ses promesses sous réserve de mettre en place l'encadrement que la situation exige aux AIM... On ne vit pas sur la même planète. L'urgence n'a pas la même signification pour les employés d'AIM, les agriculteurs de CAP 50, les actionnaires d'IMAGINE et le Ministre.Alea jacta est
RépondreSupprimerToutes mes excuses pour la non publication des trois derniers commentaires très intéressants.Mon doit a glissé sur supprimer et non publier. Merci de vous exprimer à nouveau.
RépondreSupprimerJe disais donc que j'approuvais vos propos un bémol néanmoins, tous les indicateurs ne sont pas au vert, le cadran aujourd'hui a perdu 3 millièmes et ne cesse de baisser, la crise est bien plus profonde que ce qu'il paraît au travers des AIM,
RépondreSupprimerUn éleveur de porc qui croit encore en son métier mais donc l'avenir paraît s'assombrir au fil du temps