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dimanche 10 mai 2015

Le réveil de l'économie sonne pour la Manche


D’abord dans ses discours de campagne électorale, puis une fois arrivé aux affaires,  en 2012, François Hollande n’a cessé d'utiliser la méthode coué en matière économique : la France pouvait relever le défi du chômage qui nous colle aux semelles depuis près de 40 ans. À l’entendre, nous étions en mesure de faire la pige aux géants, américains, nippons et chinois.  L'innovation de rupture, c’est le grand rêve que caresse François Hollande pour faire repartir une économie atone depuis près de dix ans. C’est pas faute d’avoir déployé la grosse artillerie comme sa boîte à outils pour combattre ce  fléau. Après tout, pourquoi pas, car depuis une trentaine d'années, les politiques qui se sont succédés n'ont pas brillé par leur audace en matière d’innovation. Ni même d’outils pour travailler au redressement du pays.  Pour comprendre, il faut jeter un coup d’œil dans le rétroviseur.  À la fin des années 60, la France était encore arqueboutée sur son passé fière d'être une ancienne grande puissance coloniale , une ambition qui nous coûtait d’ailleurs plus cher qu’elle nous rapportait. Qu’importe, nous sortions des trente glorieuses tout auréolées de nos résultats économiques. Un leurre qui nous coûtera très cher, la claque du premier choc pétrolier en 1971 ne nous ayant pas alertés. Fiers comme le Coq qui nous caractérise nous avons continué à camper sur nos positions avec des concepts dépassés, assénés par des politiciens convaincus de notre puissance technologique ( non renouvelable) . Aveugles et sourds,  ils se sont contentés de colmater les brèches de la maison France pour contenir la gronde sociale. Le réveil est d’autant plus brutal aujourd’hui qu’entre temps l’euro est passé par là, sans que l’on y fut vraiment préparé. Pourtant, contrairement aux déclarations de quelques  aventuriers, l’euro est une chance pour notre économie qui peut affronter les marchés avec une monnaie solide. Une aubaine pour les grandes entreprises et certaines PME PMI qui ont ainsi la capacité d’innover et rompre avec les technologies traditionnelles... 
Dans le Sud Manche, Rémi James, jeune compagnon du devoir, fils et petit fils d'ébéniste, revient à Saint Laurent de Cuves, au début des années 70, sa commune natale, pour créer son entreprise, forte aujourd'hui d'une centaine d'emplois et d'une antenne en Turquie. Ses conquêtes commerciales, en occident et en orient vont au gré de ses recherches technologiques. La dernière en date, est le fruit d’un partenariat entre  l'Institut supérieur de plasturgie d'Alençon et de la société Barrain de Romagny, elle-même du Sud Manche. En 2010 naît le projet Compo'line, cofinancé par l'Union Européenne, l'État et la Région de Basse Normandie. Ce triumvirat met au point le SELUN, un bois biosourcé attendu depuis longtemps  par les fabricants  de meubles, les architectes, les designers et autres créateurs pour lesquels le bois reste le matériau noble par excellence. Composé de 60% de farine de bois et de 40% acétate de cellulose, le Selun possède toutes les propriétés naturelles du bois; il est en plus recyclable, biodégradable  et thermoformable. Sans composés organiques volatiles dont les émanations toxiques comme le formaldéhyde font débat, le selun est une véritable révolution technologique.

 Cette découverte  devrait être portée prochainement au niveau industriel. Ce sera l'objet de la deuxième phase du projet Compo'line que viennent de signer  au conseil départemental de la Manche les trois partenaires en présence des présidents des Communautés de communes du Val de Sée et du Mortainais qui vont s'associer avec le département au sein d'une société d'économie mixte pour concrétiser cette découverte dans le Sud Manche et favoriser l'approvisionnement régional en matières premières. D'ores et déjà, Rémi James est très sollicité pour la fourniture de planches de Selun que l’on attend impatiemment dans les secteurs les plus divers. Dans le secteur de l'automobile par exemple pour des pièces d'habillage intérieur tels que les tableaux de bord ou les panneaux de portes des véhicules haut de gamme. Cet exemple industriel prouve que les entrepreneurs français et manchois ne sont pas à la ramasse contrairement aux discours défaitistes de certains chroniqueurs. En revanche, point de récompense au concours mondial  de l’innovation 2015. Accueillies par le Président de la République, quelques-unes des start-up les plus prometteuses de France et surtout normandes étaient pourtant réunies ce mercredi à l’Élysée. Doté de 300 millions d’euros, ce concours vise à récompenser les sociétés françaises les plus prometteuses au regard des objectifs fixés par la Commission Innovation 2030, présidée par Anne Lauvergeon (...) Dommage pour le Selun, il est passé à côté… la filière bois et les biomatériaux attendront des jours meilleurs.  Le SELUN étant une technologie de rupture , il n'a pas à se faire de soucis pour son avenir.

Mais pendant ce temps, de l'autre côté de l'Atlantique aux Etats-Unis, Le taux de chômage a glissé encore de deux centièmes de point;  à 5,4% il atteint son niveau le plus bas depuis mai 2008, c'est peu mais c'est important pour les 26.000 chômeurs qui ont retrouvé du travail. On en rêve en France.







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