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vendredi 5 août 2016

LA SANTE DU SUD MANCHE ET DU DEPARTEMENT




Sachons d’où nous partons pour savoir où nous allons 

Pensons territoire.

Il m’a semblé intéressant et utile à la fois de compléter les dossiers sociaux et économiques du Sud Manche en m’appuyant sur les études de l’OCDE, de l'observatoire National créé par l’ÉTAT en 2004, et sur les analyses pertinentes de l’université de CAEN, et de la Maison de Recherches en Sciences humaines du CNRS et du GREEN. Qu’on se rassure, tout n’est pas négatif; la Manche est même en tête pour nombre des indicateurs retenus dans les 23 domaines concernés, dont la sécurité, l’engagement civique de la population, la santé de ses habitants et l’accessibilité à ces services. En revanche, nous pouvons nous interroger sur la faiblesse des revenus des habitants, les niveaux d’emploi relativement peu élevés et la qualité des logements moins confortables qu’ailleurs.
L’étude de l’Université de CAEN et de la Maison de Recherche en Sciences Humaines confirme ces données, mais elle montre en même temps de grandes disparités sur le département entre les 27 Communautés de communes de la Manche. Cette étude s’est portée principalement sur trois indicateurs : le revenu fiscal médian des ménages par unité de consommation, la part des diplômés parmi les 15 ans et plus non scolarisés et l’indice de mortalité (ICM toutes causes confondues).
Le tableau ci-dessous indique le classement des Communautés du Sud Manche pour ces indicateurs :

  
Communautés
Indice niveau de vie
Indice
santé
Indice éducation
Classement général
CC AVRANCHES LE MONT SAINT MICHEL
12ème
4ème
10ème
7ème
CC SAINT HILAIRE DU HARCOUET
21ème
1er
23ème
15ème
CC BASSIN DE VILLEDIEU LES POELES
23ème
3ème
21ème
17ème
CC VAL DE SEE
27ème
2ème
22ème
19ème
CC SAINT JAMES
17ème
5ème
26ème
20ème
CC MORTAINAIS
19ème
6ème
27ème
25ème
CC GRANVILLE TERRE ET MER
8ème
7ème
6ème
4ème

Des explications s’imposent.

Tout d’abord l’indice éducation, est la conséquence du départ des jeunes diplômés du Sud Manche. Ils sont 270 à nous quitter chaque année pour 10 000 habitants ; pour trois départs nous enregistrons deux arrivées souvent sans diplômes. Le Sud Manche perd ainsi 90 jeunes par an, une perte qui se retrouve au niveau des actifs de 30 à 45 ans. Une analyse des taux d’accès des élèves de 2nde au baccalauréat conforte cette observation ; nous constatons que le lycée d’Avranches et le lycée de Mortain se situent respectivement à la 4ème et 8 ème place avec un taux de 78 et 77 %, largement au-dessus de la moyenne de la MANCHE (71 %) et de Basse Normandie (72 %), lycées privés et publics confondus (38 au total). Paradoxalement nous avons plus de bacheliers qu’ailleurs et nous nous retrouvons en queue de peloton pour les non diplômés. 
L’indice du niveau de vie est tout aussi inquiétant, mais il s’explique également. Le Sud Manche est un territoire où le nombre de retraités est le plus important du département. De plus, c’est aussi le territoire où les actifs agricoles sont les plus nombreux : Manche  7 % des actifs sont agriculteurs, Avranches 6 %, Saint James 13 %, Saint Hilaire du Harcouët 13 %, Mortainais 17 %, Val de Sée 18 %. Quand on connaît la crise que traverse le monde agricole nous pouvons comprendre notre classement pour l’indice du niveau de vie. Un point de satisfaction tout de même : les Communautés du Sud Manche obtiennent les 7 premières places pour l’indice santé bien que nous ayons moins de 60 médecins pour 100 000 habitants quand la Basse Normandie en a 71. Pour autant nous avons une espérance de vie sensiblement la même qu’ailleurs et le taux de cancers solides est le moins fort de la Manche, à ceci près que les hémopathies malignes frappent plus qu’ailleurs Sourdeval, Brécey, La Haye Pesnel et Granville, la Communauté de Saint James étant la plus épargnée du Sud Manche. Ajoutons que la consommation d’anxiolytiques ou d’hypnotiques est très inférieure dans le Sud Manche, notamment sur Saint Hilaire du Harcouët et le Teilleul.

Le taux de suicides dans notre territoire.

Nos Communautés comptent 30 à 34,9 suicides pour 100 000 habitants et le Mortainais est supérieur à 35. Comparés aux données de la Basse Normandie (25,6) et de la France 16,7, la différence est énorme. Là encore nous pouvons penser que la crise que vit le monde agricole n’y est pas étrangère.
Ces chiffres n’auront probablement pas convaincu ceux qui utilisent le chiffre du chômage du Sud Manche pour se voiler la face. Ils omettent tout simplement de se pencher sur le nombre d’allocataires du RSA, non inscrits au chômage pour 50 % d’entre eux. Or le taux d’allocataires de RSA pour le Sud Manche est supérieur de 16 % à la moyenne du département. De plus, le pourcentage d’allocataires du territoire enracinés depuis plus de 10 ans dans le RSA est supérieur de près de 50 % à la moyenne de la Manche. A part ça tout va bien. Reste à savoir si l’on vit mieux dans le sud Manche. Sûrement oui, mais pas pour tout le monde. Ne nous voilons pas la face, je ne cesse de le répéter, nous avons des efforts à faire collectivement pour rendre notre territoire attractif et cohérent. Ceux qui prétendent le contraire sont des aveugles ou des adeptes de l'autruche qui se mettent la tête dans le sable. Bref nous avons du pain sur la planche. La jeunesse, le monde agricole, l'emploi doivent être au cœur de nos préoccupations.







12 commentaires:

  1. Anonyme8/05/2016

    Avec le collège le mieux placé au BEPC des publics, faisant jeu égal avec l'Institut St Lô, je trouve surprenant le chiffre de l'éducation sur le Val de Sée.
    Leurs indices ne sont pas très clairs...
    Enfin vous dites que l'étude date de 2004 ; càd il y a 12 ans... mais entre temps la crise est passée par là.
    Avez vous les évolutions pour 2015 au moins ?
    Et quelles conclusions peut-on tirer de ces chiffres ?
    Collèges / conseil départemental
    Lycée / Région
    A part la qualité de vie, l'attractivité d'un territoire, l'emploi (ou du moins les équipements et investissements) en quoi la collectivité influe t-elle sur ces paramètres ?
    Il y a beaucoup de pauvres et suicidés chez vous et pourtant il y a beaucoup d'entreprises et le cadre n'est pas trop pourri même si vous n'avez pas la mer...

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  2. C'est l'observatoire national qui a été créé en 2004 mais l'étude de l'Université et de la maison de recherche date de 2014 et publiée en 2015. Comme je l'indique, le résultat Est lié au départ des jeunes diplômés essentiellement du fait notamment de l'absence de formation supérieure dans le Sud Manche notamment. Ces jeunes pour la plupart ne reviennent pas. Sur Brécey je connais de nombreux jeunes qui sont à l'étranger, angleterre et USA quand ils ne sont pas à Paris, Grenoble ou Toulouse. Les arrivées en revanche correspondent au niveau des emplois qui leur sont proposés. Beaucoup n'exigent pas de diplômes particuliers. Nous notons aussi que les emplois qui nécessitent une formation sont difficilement occupés. J'ai du trouver un ingénieur roumain pour la société A.James. Comme je l'ai dit c'est tout notre potentiel créateur qui s'en va. C'est aussi la raison pour laquelle le bassin d'emploi a été dernier de Normandie en 2010 pour la création d'entreprises. Pour la periods 2010-2015 il est encore le dernier de la Manche avec une evolution de +5% contre 15% pour le bassin d'emploi de Saint Lo. Nous devons trouver les moyens de favoriser le retour des jeunes avec un incubateur par exemple et en favorisant les Junior-entreprises...

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  3. Anonyme8/05/2016

    L'attractivité de la Manche et du Sud Manche est un réel problème... Emploi pour le conjoint, accueil, culture. Regardez aussi ce que l'on propose en matière de formation. Tertiaire, commerce.. Hotellerie, mécanique agricole..

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  4. Anonyme8/05/2016

    « Les analyses pertinentes de l’université de CAEN, et de la Maison de Recherches en Sciences humaines du CNRS et du GREEN « . Ce n’est pas bien clair... "Green" est le nom d'un cursus de Master de sociologie dirigé par un enseignant chercheur de l'université de Caen-Normandie et membre du « Pôle Risque » de la MRSH de Caen qui est une USR (unité de service et de recherche) du CNRS. Donc qui a fait cette analyse ; un étudiant en Master ou un enseignant chercheur ? Peut-on avoir les références bibliographiques de ce travail ?

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  5. Je vous donnerai plus précisément le nom des professeurs et chercheurs qui ont conduit l'étude en collaboration également avec le département. Ces études s'appuient également sur l'INSEE et confirment les résultats de l'OCDE et de l'observatoire national. Ces résultats s'expliquent aussi. J'ai moi-même fait des recherches sur la mortalité dans la Manche en 1973. Les résultats étaient les mêmes pour ce qui est des suicides... Ils étaient le double dans le Sud Manche et il y avait 2hommes qui se suicidaient pour 1 femme. Le cancer du tube digestif y était aussi dominant. Le calva dans un café chaud était accusé à tort ou à raison.. De même pour le départ des jeunes analysaient également les statistiques de l'INSEE vous découvriraient que le départ des jeunes filles est le plus important.A 25 ans, comme à 30 et plus, le sexe ratio est supérieur à celui de la naissance... 115 hommes voire plus pour 100 femmes. Voyez également le revenu fiscal il est le plus faible de la Manche avec le Plain Cotentin. La présence de petits retraités et les actifs agricoles expliquent ces résultats. Il suffit de comparé également avec le nombre de boursiers. Sincèrement nous devons tiré des enseignements de ces résultats.

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  6. Quelles grosses fautes: analysez (aient).. Vous découvrirez Il suffit de comparer... Nous devons tirer... J'ai besoin de vacances...

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  7. Anonyme8/06/2016

    Merci pour ces informations. Le Sud Manche est resté avec ses formations traditionnelles et les emplois proposés n'ont pas besoin de formation particulière.ils attirent donc des non diplomés pendant que les bacheliers s'en vont. Plus un territoire a de bacheliers plus il y a de départs, plus le pourcentage de non diplômés augmente. On pourrait presque vous accuser d'avoir de trop bons résultats sur votre territoire. Comment retourner cette situation? Jean Pierre.

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  8. Anonyme8/06/2016

    Tout se tient: Nombre de petits retraités, milieu agricole, peu de diplômés, petits emplois, petits salaires. Plus faible création d'entreprise de la Manche.. Les commerces du bassin d'emploi n'exigent pas de diplômés, pareil pour la restauration, l'hébergement et l'aide à domicile, salaires de misère...

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  9. Vous avez tout compris. Le retournement doit être impérativement engagé. Notre projet doit favoriser le retour des jeunes en créant des liens dès le lycée. Notre potentiel créateur est dans notre jeunesse. RegardeZ Remaide in France... C'est un jeune de chez nous (Tirepied qui a eu cette idée... Il en aura d'autres). Il faut croire en notre jeunesse mais lui l'envie et les moyens de rester au pays. Autre exemple: Ce jeune ingénieur de Saint Ovin qu'on a pas du retenir par ce qu'on avait pas d'incubateur. Il a été pris à Rennes.. Depuis, son enterprise a été accueillie par le Club des trente, Bollore et consorts. Nous avons les moyens d'aller dans ce sens. Nous avons pris en mains le projet d'innovation du Selun... L'idée d'un incubateur se concrêtise, cela demande du temps et de la confiance...

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  10. Anonyme8/06/2016

    Conclusion: nous sommes sur un territoire qui s'appauvrit. Nos meilleurs éléments s'en vont. Le PIB y est faible car nos entreprises ne font pas de plus value etc...

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  11. Ça j'en suis moins sûr car nous avons quelques très grosses entreprises exportatrices.. ACOME,Vuiton,Tricots SaintJames,Chereau,Electropoli,Lactalys,Aptar-Stelmi,Atoll,RémiJames, Reverdy,Alliora... Elles pèsent dans la balance même si leurs sièges ne sont pas tous dans le Sud Manche.

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  12. Anonyme8/07/2016

    En synthèse nous pourrions reprendre deux idées de Sénèque :
    1. "Il n'y a pas de vent favorable pour qui ne sait pas où il va" (ou d'ailleurs ne "pour qui ne connait pas son port")
    2. "Ce n'est pas parce ce que c'est difficile qu'on ose pas, c'est parce qu'on ose pas que tout devient difficile"

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