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dimanche 16 février 2014

Action sociale : réduire son coût, c'est possible

  
RSA :  LE PRIX A PAYER… Mais c'est rentable

La France, comme ses collectivités, vers lesquelles elle a transféré nombre de compétences coûteuses, se retrouvent désormais confrontées à des charges sociales qui ne cessent d'augmenter. Un cadeau empoisonné, car. la France vieillit, le chômage ne diminue pas, entraînant avec lui une cohorte de difficultés face auxquelles,  soyons honnête, nous n’avons plus de marge de manœuvre. Du coup, l'assistanat grandit les situations de certaines familles deviennent de plus en plus difficiles à gérer,, pour ne pas dire dramatiques. Le RMI a laissé place au RSA, c’est très bien..mais après que faisons nous pour les sortir de la spirale infernale qui guette les plus faibles, souvent recroquevillés dans l'indifférence et la solitude. Si l’Etat est incapable d’apporter une réponse concrète pour enrayer le phénomène, que peuvent les élus désarmés faute de moyens financiers sinon la tentation de supprimer des moyens qui semblent sans effet sur des résultats en apparence  incontrôlables et de s'en remettre à ses propres structures sociales. Après tout elles sont là pour remédier aux difficultés. Après tout, à quoi bon soutenir des efforts financiers supplémentaires qui ne semblent pas pouvoir endiguer l'augmentation inéluctable du nombre des allocataires du RSA?  Sauf de brûler la chandelle par les deux bouts.  Dans un contexte de tempête financière,  il vaut mieux faire l’Autruche que de tenter une sortie. Après tout, s’il y avait une solution, cela se saurait. Et puis, s’attaquer au social est le pré carré réservé du gouvernement qu’il sait habilement manoeuvrer. Il n'est pas de bon ton d'évaluer pour dégager des pistes faute de solutions. Laissons les statistiques aux autres; de toute manière elles seront contestées.

Pour autant, j'ai souhaité en obtenir pour le territoire de solidarité du Sud Manche, composé des sept cantons du Mortainais et de six de l'Avranchin, celui de La Haye Pesnel étant rattaché au territoire de Granville. On a beau dire et se réjouir du fait  que le chômage est contenu autour des 7% sur le pays du Mont Saint Michel, la vérité des chiffres de la pauvreté est autre. Le constat est inquiétant. La progression du nombre d'allocataires entre 2011 et 2013 a fait un bond considérable. Même si la misère est moins visible dans la verdure que sur les pavés parisiens elle est bien là.
Pour s’en convaincre, il suffit de se pencher sur les chiffres.





LES BONS ET LES MAUVAIS ÉLÈVES…

Bien sûr, le nombre d'allocataires varie en fonction de la  population du canton, mais il n’en demeure pas moins que le rapport à la population est un bon indicateur pour évaluer la précarité sur un territoire. Nous sommes à 25,6 allocataires pour 1000 habitants sur Juvigny le Tertre, à 17,5 sur Brécey, à près de 36 sur Avranches, 26,6 sur Sourdeval, 24,7 sur Saint Hilaire, 23 sur Saint Pois etc...Des chiffres sensiblement similaires qui montrent néanmoins des variations en pourcentage très importantes. Il y a 2 fois plus d'allocataires sur Avranches que sur Brécey où leur nombre est le seul qui soit en diminution au cours des deux dernières années avec celui du canton de Saint Pois. Question : Comment peut s'expliquer cette baisse sinon par l'action qui est menée sur ces territoires par le centre intercommunal d'action sociale de la communauté de communes du Val de Sée. Cette collectivité accompagne le département de la Manche en mettant à sa disposition un emploi à temps complet secondé par un secrétariat financé par la collectivité locale qui reçoit du Conseil général une participation financière à proportion du nombre de dossiers suivis. Dorénavant compte tenu des résultats obtenus, 100 dossiers seront confiés au CIAS pour une participation d'environ 18000 euros annuel. L'intérêt du dispositif est évident, il permet d'accompagner socialement les allocataires du RSA tout en les aidant dans leur recherche d'emploi en impliquant les chefs d'entreprises de la vallée dans la réinsertion par l'activité. Cette proximité   avec  les allocataires et le partenariat avec les employeurs potentiels évite les difficultés et les renoncements. L'expérience avec des CUI 7heures avec la collectivité et les associations a été largement positive. Témoins, l'action menée avec la société Alphonse James a permis à celle ci de répondre à des appels d'offres dans lesquels des critères sociaux étaient imposés.


A CHACUN SES PAUVRES

Le résultat financier de telles actions sociales n'est plus à démontrer. Les territoires de solidarité du Sud Manche comptent aujourd'hui 2269 allocataires du RSA. Alors, mettons nous au boulot puisque nous avons la chance d’en avoir un, pour accompagner le conseil général dans sa démarche. Avec un petit effort, nous pourrions espérer réinsérer 10% des allocataires. Le calcul est rapide :  226 insertions gagnées, c'est au bas mot plus d'un million d'économies par an. Même un technocrate est capable de comprendre ça. Quoi qu’ils sauront toujours nous rétorquer que pour gagner un tel pari, il faut trouver des personnes compétentes à mettre sur le marché. Ces arguments ne sont qu’une fuite en avant qui fait le jeu de certaines entreprises qui en profitent pour se délocaliser plongeant du même coup des millions d’individus à pousser les portes de Pôle emploi avant celle des services sociaux. C’est insupportable. En France, nous attaquons la troisième génération de chômeurs et précaires, il est plus que  temps d’agir en prenant notre destin en main, en nous donnant les moyens de notre autonomie d’action. Nous avons essayé dans la Vallée de la Sée, ça marche. 









5 commentaires:

  1. Anonyme2/15/2014

    Toutes les collectivités ne sont pas prêtes à s'investir dans le social. En investissant 18000€ , le conseil général a recupéré plus de 100000€ peut être plus si les RSA avaient augmenté comme ailleurs mais votre CIAS n'a rien gagné. V.J

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  2. Le gain n'est pas toujours matériel ni financier. Il peut être bien supérieur humainement. Démontrer qu'on peut renverser la vapeur en innovant est aussi une bonne récompense.

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  3. Anonyme2/16/2014

    Il y a un appauvrissement inquiétant du Mortainais. Il y a lieu de trouver des solutions. On y pense beaucoup mais on agit pas. Pas étonnant que le FN y ait obtenu ses meilleurs scores aux dernières élections. Jean Yves P.

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  4. Anonyme2/17/2014

    comme quoi, il faut savoir dépenser pour gagner de l'argent... peu le comprennent

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  5. Anonyme2/24/2014

    La belle affaire en effet!!!
    Virer des salariés mais reconduire une direction responsable du déclin, en effet ça méritait l'intervention des pouvoirs publics incapables de gérer l’économie du pays, alors des entreprises privées... C'est un cadeau empoisonné ces AIM, il faut savoir arracher pour mieux replanter...

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