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lundi 20 mai 2013

Economie: le département de la Manche résiste bien

Comme la plupart des départements, celui de la Manche éprouve le besoin de trouver les lignes budgétaires qu'il peut amputer. 2% d'économies pour le budget du Conseil général revient à trouver 11 millions d'euros, une paille qu'il faudrait plutôt rapprocher, par sécurité, des 15 millions sur les deux prochaines années  d'autant que l'augmentation des dépenses sociales qui représentent plus de 50% du budget de fonctionnement est particulièrement difficile à juguler. La tentation de réduire les investissements n'est pas la solution car , en aval, c'est l'économie qui s'étiolerait. Augmenter la taxe foncière est une autre idée mais là encore les conséquences sur le budget des ménages sont contre productives. En fait, seul le développement économique et l'accroissement des richesses qu'il génère, permettent d'assurer une protection sociale convenable et, d'un autre côté, de réduire le chômage et la précarité. L'essor économique est l'assurance de jours meilleurs. Plus facile à dire qu'à faire, bien sûr, car les fruits n'en sont pas palpés immédiatement.

 LA MANCHE EST ENTRÉE EN RÉSISTANCE

Pour autant, dans la situation actuelle de l'économie française, la Manche n'a pas lieu de sombrer dans la morosité. Depuis le 19 novembre 2012, 1190 entreprises ont été créées sur le territoire,(500 au cours des trois derniers mois dont 75% sur le territoire rural dans des communes de moins de 4000 habitants). Dans le même temps on constate 108 défaillances , en redressement ou liquidation judiciaire et un chômage qui se stabilise... Un constat qui permet de mettre cette phrase en exergue: "Quand je me regarde, je me désole; quand je me compare je me console." Encore faut-il bien savoir analyser les chiffres pour éviter les déconvenues des lendemains. La comparaison entre les emplois perdus dans les 108 sociétés défaillantes et ceux créés dans les 1190 est largement positif si l'on considère que le poste de chaque créateur est aussi un emploi gagné .

 CROIRE EN LA MANCHE

 La manche a des atouts : un environnement protégé, une main d'œuvre de qualité qui préserve les entreprises de soubresauts sociaux et une économie diversifiée portée par un tissu de petites et moyennes entreprises bien réparties sur l'ensemble du territoire. Un tiers des salariés manchois travaillent dans des PME, soit près de 10% de plus qu'en France. De plus le département dispose d'atouts maîtres avec des filières bien positionnées dont le potentiel est prometteur.. La filière électronucléaire et la construction navale constituent le tiers des 30500 emplois industriels de la Manche, avec Areva, EDF et DCNS. Ce secteur économique peu exposé aux aléas des marchés mondiaux se situe principalement dans le nord Cotentin où Cherbourg caresse le rêve d’imiter sa jumelle, la ville allemande de Bremerhaven, dont l'économie s'est littéralement envolée, portée par les pales des éoliennes offshore. La filière des Énergies Marines Renouvelables, EMR, avec le raz Blanchard   est un cadeau des dieux. Neptune et Éole  semblent vouloir protéger  la Manche et la Basse Normandie lesquelles entendent bien ne pas les décevoir en accompagnant EDF, Alstom , DCNS et d'autres multinationales sur les sentiers de la formation et de la recherche, deux voies d’avenir déjà bien tracées avec Corrodys sur Cherbourg mais également avec le SMEL à Blainville sur mer et Actalia, anciennement ADRIA, structure de recherche au cœur du pôle agroalimentaire du Centre Manche situé à Saint Lô. 

La filière agroalimentaire méritait bien un tel pôle. Répartie sur l'ensemble du département, principalement dans le Centre Manche, elle représente près de 22000 salariés, employés à la transformation des productions agricoles locales, (lait, viandes,  légumes) au sein d'entreprises très performantes , Soleco, Lactalys, Les Maîtres laitiers, Nestlé, Elvir.. Et bien d'autres dont le potentiel de développement est prometteur. Pour s’en convaincre il suffit d’analyser ces chiffres :   100 emplois agricoles  de ces entreprises manchoises génèrent 38 emplois, un chiffre susceptible d'être largement augmenté. À titre de comparaison, la Bretagne en réunit 88. L'agroalimentaire, c'est aussi la pêche et la conchyliculture, un secteur de production peu tourné vers la transformation, même si Cuisimer , à Carentan , fût  la première entreprise à proposer du Surimi en France. Le homard de la Manche est labellisé; Granville est le premier port coquiller français; et que dire des huîtres de la Manche produites dans des eaux de qualité sur un littoral lui aussi béni des dieux.

Pour certains, la Manche se limiterait surtout au secteur de l'industrie agroalimentaire du nord et du centre cotentin; C'est mal connaître le sud  qui dispose d’un vivier de richesses avec des marques comme Vuiton , les Tricots Saint James, et Grandis dans le cuir et le textile. Ce territoire  renferme aussi des industries de pointe dans les domaines de l'électricité, de l'électronique, du numérique, de la chimie, de la métallurgie et du plastique avec l'Acome et Novea, sans oublier la STELMI et Chereau leader dans le domaine des remorques frigorifiques.. Ces locomotives tirent un convoi économique contenant des PME implantées de longue date qui ont   innové chacune dans leur domaine.. 

Le plus bel exemple étant  Rémi James. Cette société d'ébénisterie implantée depuis 1840 à Saint Laurent de Cuves, a commencé en fabriquant des armoires normandes; elle emploie aujourd’hui 108 salariés et rayonne à l'international. Cette formidable ascension, elle l’a doit à l'audace de son chef d'entreprise, à ses choix stratégiques, le tout porté  par une équipe de collaborateurs qui partagent le même objectif : Une remise en question, au service de l’excellence « made in Manche ». Un challenge gagnant gagnant qui permet aujourd’hui à l’entreprise d’affronter le marché en toute sérénité en misant sur la recherche et l’innovation. Le plus bel exemple  se traduit avec le Sélun, un matériau révolutionnaire composé de poudre de bois et de cellulose qui va bousculer les codes de toute la filière, et enchanter  les designers sans cesse à la recherche de nouveaux matériaux pour laisser libre court à leur imagination.A Brécey, pour conforter son avance, la société Alphonse James appartient désormais au groupe Wolseley, leader dans le secteur des charpentes en lamellé collé.


LA MANCHE SORT ENFIN DE SON SILENCE

La Manche trop longtemps demeurée silencieuse, commence à se faire entendre, dans le concert de la communication économique, mais sans déroger à son tempérament : avancer sereinement et sûrement. Aux côtés de ses 32000   établissements actifs et de ses 13000 entreprises agricoles et aquacoles, le conseil général s'investit dans un partenariat économique constructif avec les chambres consulaires... Une démarche qui s’inscrit dans la nécessité de partager des objectifs communs pour mieux répondre aux attentes multiples et variées des chefs d'entreprises et des jeunes créateurs. L'aménagement du territoire en fibre optique poursuit sa progression. Comment pourrait-il en être autrement dans une économie numérique, qui n’en est encore  qu’à ses débuts. L' économie du XXIe siècle l'exige. À l'instar du gouvernement qui a compris l'utilité d'une banque publique pour l'investissement, les collectivités territoriales se doivent aussi de proposer des financements attractifs pour faciliter l’implantation et le développement de l'économie sur notre territoire. La priorité d'une entreprise n'est pas d'investir ses capitaux dans la construction mais de les réserver à la production. C'est pourquoi  le conseil général de la Manche  envisage aussi de créer un fonds souverain avec le conseil régional pour agir dans ce sens. Dans un contexte  d'austérité il faut actionner tous les leviers de l’économie avec prudence,certes, et concentrer ses moyens  pour évoluer tout en en soutenant à la fois, le développement endogène qui irradie durablement le territoire et les filières prometteuses qui constituent des pôles technologiques attractifs et porteurs d'emploi. La Manche est une terre d'équilibre qui a fait sa force; elle ne doit pas rater sa mutation tout en respectant cet équilibre.








le sélun, un matériau révolutionnaire

entreprise James





3 commentaires:

  1. Anonyme5/21/2013

    L'emploi est une priorité. Aider une entreprise qui crée des emplois pérennes est une bonne voie; c'est autant d'aides sociales en moins. Maria

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  2. Anonyme5/21/2013

    Aider les entreprises comme vous le faites Mr Tréhet est une très bonne chose. Votre combat en faveur du développement économique de votre canton est à méditer des autres conseiller généraux ( du nord notamment) endormis sous perfusion d’AREVA et qui ne voient pas plus loin que le bout de la centrale. Je vous dis bonne chance dans vos projets, car avec un tel gouvernement plus enclin à s’acheter une paix sociale à grands coups d’aides , plutôt que de s’engager dans la voie du profit, c’est pas gagné. Et la droite n’a pas fait mieux. Les problèmes d’un chef d’entreprise passe avant tout par l’accompagnement en cas de difficultés. Il se retrouve bien seul face à la machine bancaire et administrative qui le broie. Contrairement aux grands groupes qui agitent la menace des licenciements et dans leur cas, tout rentre dans l’ordre. Pourtant ce sont les PME et PMI qui constituent le tissus économique de notre pays. Les entreprises d’état s'en fichent pas mal puisque ce sont les deniers publics qui servent à éponger leurs dettes..

    Sincères salutations

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  3. Anonyme5/21/2013

    La présence d'une grande entreprise est parfois stérilisante. Nous sommes heureux d'avoir l'Acome à Mortain mais vu les salaires pratiqués, peu d'entreprises se sont installées à Mortain. Comme c'est une scop, elle ne paie pas de taxe professionnelle.. De plus les employés vont à Saint Hilaire et Mortain n'a plus que 1700 habitants... Pas simple l'économie. JHL

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