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vendredi 19 avril 2013

La FRANCE de DEMAIN

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La campagne a un prix. Pas question de l’abandonner aux mains des promoteurs  pour y construire des bassins d’emploi. Il ferait bon voir que les rats des villes  viennent sur les terres des rats des champs pour s'emparer de l'or vert. Chacun chez soi. Finissons en avec les Anglais, les Parisiens et pourquoi pas les pauvres qui veulent bâillonner le Coq, et démonter les cloches des églises au prétexte que ces deux symboles de la France rurale les réveillent le matin... Sans parler de la puanteur des  épandages et des machines agricoles qui ralentissent le trafic... Plutôt rester seuls que de cohabiter. Et puis, ne l'oublions pas, l'agriculture doit vivre pour nourrir la France. Voilà en gros le discours de nos brillants technocrates "verts" qui pensent encore que la France a les moyens de vivre comme au XIXéme siècle.... La vérité est bien plus terrible. L'exode rural vide les campagnes en mouvement continu depuis la première guerre mondiale, créant dans certains territoires une "désertification" quasi définitive. Dans le même temps, le nombre d'artisans, de commerçants, de médecins, etc... diminue, vouant bourgs et villages à une lente extinction, pendant que les HLM et les grands ensembles se remplissent avec leur lot de précarité et de déviances. Il en est fini de cette France rurale où convivialité rime avec solidarité d'autant que les réglementations qui s'ajoutent les unes aux autres ne sont pas faites pour stopper l'hémorragie, bien au contraire.

La France de Ferdinand Braudel n'existe plus. 
Cela semble avoir échappé aux commissions et représentants du monde agricole et de la Nature chargés de faire respecter les SCOT (Schémas de COhérence Territoriale) du Grenelle 2 de l'environnement, en matière de protection de l'espace rural et agricole. 199 décrets d'application et 257 articles encadrent la loi dite "d'engagement national pour l'environnement". C'est fou ce que l'on peut résoudre comme problèmes depuis le siège de la rue de Grenelle, là où se négocièrent les accords du même nom les 25 et 26 mai, en pleine crise de mai 1968, par les représentants du gouvernement Pompidou, des syndicats et des organisations patronales. Oui, mais voilà, depuis 45 ans, la socièté a changé et l'on ne résoud pas les problèmes environnementaux comme l'augmentation du SMIG.

Revenons à l'actualité et à nos moutons,bien que tous les élus ruraux n'en soient pas   et voyons les questions qui portent à contestation et sont préjudiciables à la ruralité. Dernièrement, le maire de Brécey, accompagné de ses adjoints et du cabinet d'étude chargé de mettre en forme le PLU ( Plan Local d'Urbanisme) de leur commune a été invité à présenter son document d'urbanisme en préfecture devant une commission composée de représentants d'associations environnemntales bien connues dans le département de la Manche et d'agriculteurs compétents pour apprécier objectivement les efforts consentis par la commune en matière d'économies de l'espace rural. Pour une fois, ce fut l'entente cordiale entre "verts" et agriculteurs pour faire de ce PLU un document martyr d'autant qu'il s'agissait du premier PLU présenté au titre du Grenelle2: " votre PLU doit ëtre un exemple qui plus est parce que la commune de Brécey est souvent une référence" ... un compliment qui va coûter des sous à la commune de Brécey pour revoir son projet. Noblesse oblige!
 De fait, la commission a été unanime à deux abstentions près pour refuser de donner un avis favorable au prétexte qu'il y a trop d'hameaux retenus (15% seulement) pour y construire des habitations sur des dents saines alors qu'elles sont creuses. Dommage pour les agriculteurs de Brécey qui se sont déplacés sur les lieux pour apprécier l'opportunité de les inscrire au PLU. Et ce n'est pas tout: " trop de haies protégées" argumentent des membres de la commission bien que la vallée soit classée Natura 2000; trop de zones classées naturelles dans des secteurs humides au détriment des zones agricoles. A la question pourquoi voulez vous geler cette bande de 20 mètres sur un kilomètre sur la rive gauche de la Sée qui fait l'objet d'un SAGE, j'ai répondu: pour y faire un arboretum et un chemin de halage...  et d'entendre pourquoi 10 mètres. Bref nos explications n'ont pas suffi.
Reste à trouver les bons arguments pour convaincre les conseillers municipaux de ne pas abandonner un PLU qui aura été coûteux en temps et en argent. Comment expliquer à ces propriétaires que leur petit lopin de terre de 1500 mètres carré,enclavé entre 6 habitations occupées, est voué à rester en friches pour y accueillir quelques nichées de ragodins, cachés à l'abri des piégeurs? Que dire à ces jeunes qui veulent revenir au pays pour s'établir et créer leur atelier à moindre frais sur le terrain du grand père? Que raconter comme baratin à ce chômeur qui espérait être employé dans cet atelier? Comment expliquer à ces contribuables que leurs impôts augmenteront inexorablement faute de permettre à de nouveaux citoyens de s'implanter dans leur commune et à cet enseignant  qu'il devra partir si ses effectifs diminuent?


Le bon sens qui était un peu la marque de fabrique de la France n'a plus sa place. La loi du tout ou rien a remplacé le juste équilibre. Qu'importe les difficultés des collectivités, des artisans et des contribuables dans la crise actuelle. La France étouffe de ses contraintes et de ses choix qui divisent sa société. Certes, le littoral doit être protégé, le rural également. Mais si nous refusons une transfusion, l'hémorragie aura raison de nous. 


     

jeudi 4 avril 2013

Démocratie : Silence et Complicité





De l'unité au silence, du silence à la complicité, il n'y a qu'un pas... En France, on n'aime pas les têtes qui dépassent, une vieille tradition qui remonte à la révolution et à sa terreur. Une faiblesse de la démocratie, dirons nous, qui s'exprime d'une autre manière aujourd"hui mais le but reste le même: il faut réduire au silence ou débarquer les plus irréductibles..

 Quand les mouches décochent!
 
Le général De Gaulle appelait l'ONU le " machin". Et bien figurez vous que nous avons le nôtre dans la Manche avec le Pays du Mont Saint Michel...  Un syndicat mixte (établissement public) à la gestion coûteuse , sorte d'usine à gaz qui nous donne là l'occasion de "disserter" sur un sujet d'actualité.

 Son président,  Ptit Bizet, seigneur d'un Mortainais aujourd'hui très divisé, sénateur de la Manche, ardent défenseur des OGM vient en plus de nous révéler ses talents d'hypnotiseur, lors de la dernière assemblée plénière du jeudi 28 mars,  où il fut question des orientations budgétaires 2013, un thème en principe propice à la discussion et aux échanges... En fait, de dialogues, il n'y en eut guère; le dialogue fit place au monologue. Seules  deux ou trois mouches, velléitaires, qui avaient fait le déplacement, une chance pour le quorum,  se permirent de venir troubler l'atmosphère soporifique d'une assemblée neutralisée par le nouvel insecticide de la société Monsanto, " la grande amie" du président... Et Monsanto en connaît un rayon pour nous endormir avec ses cocktails dont elle a le secret. Constitués de promesses redondantes et onéreuses, ses produits, spécialement réalisés pour Ptit Bizet,  s'avèrent stérilisants.

 La mouche brécéenne est une espèce assez particulière, mi-abeille  mi-guêpe, travailleuse, constructive et résistante; elle s'épanouit essentiellement dans l'écovallée de la Sée. Grâce à son dard dont elle se sert uniquement pour tenir en éveil ses congénères - une population d'hyménoptères soudée -  elle est classée comme nuisible par Ptit Bizet, un apiculteur qui produit un miel  sans saveur dont la propriété est d'annihiler les esprits les plus créatifs. Plus au sud, une autre  guêpe  indépendante, joueuse et insoumise dont l'abdomen rayé transversalement rappelle les tricots haut de gamme d'une grande entreprise manchoise, a rejoint l'escadrille de la mouche brécéenne .

 Et c'est comme ça que par une froide soirée d'un printemps qui se fait attendre nos deux  "mouches du coche" décidèrent de quitter leurs cocons pour aller survoler une réunion à Avranches histoire de bourdonner aux oreilles du président d'un pays désenchanté. Ce soir là, il tentait une fois de plus d'enfumer ses ruches avec un discours soporifique. Généralement, plus on enfume les abeilles plus on déclenche la peur chez elles. Mais Ptit Bizet, lui, a sa méthode pour les calmer. Il les fait rêver et les hypnotise avec des discours pseudo optimistes.
 Il n'y a pourtant pas de quoi. De 18 les ruches passeront à 7 au 1er janvier 2014 ;  pas folles, les abeilles, elles se regroupent pour ne plus partager un nectar qui se fait rare ( Monsanto est passé par là) avec le pays et son président, un spécialiste en structure artificielle et dispendieuse ; il prévoit pour 2013 une augmentation de 11% des dépenses de fonctionnement (personnel et charges générales) mais ne dit rien des recettes.  Il a beau se montrer rassurant en indiquant que  la reine de la ruche du pays  utilisera les réserves au fil du temps, rien n'y fait.    Les travailleuses ne comptent pas engraisser une cigale.

Quelle mouche vous pique?

 La remarque de la mouche brécéenne pique au vif l'apiculteur président qui l'intercepte en plein vol en ironisant par une escarmouche en forme de critique. Trop tard; tout le monde sait désormais que le pays de la baie n'a plus sa raison d'exister en 2014 lorsque la réforme territoriale sera appliquée. Mais chut, nous allons y réfléchir, c'est promis. Pourtant il va bien falloir se pencher sur le fonctionnement de cette ruche à courant d'air et l'utilité de ses abeilles dont la reine fort coûteuse pourrait être beaucoup plus rentable dans une grande et nouvelle communauté de communes.

 Sinon, qu'en faire? Les intégrer au SCOT ? C'est malin. On trouvera bien un endroit pour les faire butiner... En suppléant  les carences de l'Etat par exemple ou en les envoyant musarder dans les champs d'OGM... Pardon,  D'OCM , opération collective de modernisation du commerce et de l'artisanat; (à ce propos, l'abeille brécéenne n'a pas eu besoin du Pays de la baie pour entraîner avec elle 5 autres ruches et gérer seule une telle opération). D'autres sujets majeurs pourraient leur être confiés... la renaturation de la Sélune territoire de la guêpe au tricot rayé; ou bien encore le développement de l'économie exogène... en coopérant avec la Macédoine, cet État qui n'existe pas, dixit le point du 6/02/12.
La critique a fait mouche

 Tout ceci n'est pas sérieux. Allons président , ouvrez les yeux; à trop enfumer les abeilles vous vous enfumez vous même. Soyez à la hauteur des défis qui nous font face. Le territoire est à l'agonie, les collectivités sont aux abois et  vous voudriez voir perdurer le Pays de la Baie grâce aux aides européennes pendant que le projet du Mont Saint Michel peine à trouver 8 millions d'euros pour pallier l'absence de l'Etat et de l'Europe. Conclusion, cette soirée se termina sans vote... Une réunion pour rien, une de plus;  mais la promesse d'une réflexion. "Penser est une chose disait Julien Green, encore faut-il penser à quelque chose".

 Les plus disciplinées de nos "Apis malifera" , variété européenne , en bonnes ouvrières , s'en allèrent rejoindre leurs ruches sans mouffeté, énivrées de leur liberté. Les autres, courbant leurs antennes de déception, conscientes de leur incapacité à changer le cours des choses, s'envolèrent piteusement à tire-d'ailes, jurant qu'on ne les y reprendrait plus. 
Nos hyménoptères connaissent la force du travail mais elles peuvent aussi être unies et combattantes pour défendre leur ruche.  Il y à fort à parier qu'elles ne resteront pas silencieuses plus longtemps si elles ne sont pas  de nouveau enfumées . La révolte des ruches mortainaises , de Sourdeval à Barenton, a récemment démontré que la vérité " du yeux dans les yeux " rendait aveugle.






mercredi 2 janvier 2013

Réforme Territoriale & Développement Economique

Récemment , afin de justifier la fusion de sa communauté dans un grand ensemble territorial,  un président d'EPCI argumentait  sur le fait qu'il n'y aurait plus de concurrence économique entre les territoires... Propos du premier degré? Propos de renoncement, principalement, pour un territoire en déclin qu'il n'a pas pu relever malgré sa bonne volonté; propos également politique et candide d'un brave élu formaté par les penseurs de la République qui oublient que la concurrence et l'action menées par des hommes de terrain engagés ont souvent changé la face des choses. Et, pour convaincre ou se convaincre; il ajoutait: " la fusion bénéficierait de toute manière d'une dotation supplémentaire de 300000 euros allouée par l'Etat... Il n'avait probablement pas lu ce blog".
 
 La question du développement économique des territoires, demain, ici comme ailleurs, est une vraie question qui mérite que l'on s'y attarde. Il est certain que que la concurrence existe; une entreprise de la Manche est partie sur Vire car il y avait débat politicien sur sa localisation géographique entre Mortain et Juvigny le Tertre. De même, les taux de taxe professionnelle pratiqués sur la commune de Sainte Cécile ont certainement été déterminants pour l'implantation de quelques entreprises. Le dumping économique existe sur le territoire français comme en Europe. Reconnaissons le. Soutenue par quelques maires présidents de communautés souvent plus soucieux de pouvoir, d'expansion et de recettes nouvelles que du développement des territoires ruraux , l'administration s'en fait d'ailleurs gorge chaude pour plaider en faveur de grandes communautés.
 
 Et pourtant! Ça et là, dans le département de la Manche, de nombreux exemples nous  montrent  que la concurrence a dynamisé bien des volontés et bien des équipes; sans faire de cadeaux, elles ont obtenu des résultats probants dans le respect de la réglementation en vigueur. Regardons autour de nous. Nous constatons que la Manche a bénéficié surtout d'un développement endogène sur l'ensemble de son territoire avec quelques réussites plus importantes que d'autres... Lessay, Tessy sur Vire, Moyon, Saint James, Brécey, Isigny le Buat, Carentan , Juvigny le tertre, saint Laurent de Cuves et bien d'autres... Autant de cantons  et de petites communes qui n'avaient pas plus d'atouts que d'autres. Pourquoi? Posons nous aussi la question de savoir pourquoi, au cœur de la crise, en décembre 2012,  la Manche a été l'un des rares départements français à constater la diminution du chômage. Cherchons l'erreur.

La réponse se trouve notamment dans  la structuration économique du département de la Manche et l'importance des petites unités artisanales; 95% des entreprises sont des TPE. Au cours de ces dix dernières années son développement s'est effectué grâce à leur implantation sur l'ensemble de son territoire . Et observons les résultats des pays dans lesquels nous avions mis beaucoup d'espoirs. Seul, le pays Saint-lois a créé des zones économiques supra communautaires , à Guiberville et à la Colombe notamment,  au bord de la route des estuaires, l'A84. Après plus d'une dizaine d'années de fonctionnement, le Pays de la Baie du Mont Saint Michel , avec une administration pléthorique et coûteuse, et le regroupement de 18 communautés, n'a toujours pas été capable d'implanter une zone économique commune. Le syndicat mixte de Ducey-Avranches en a profité pour développer à son profit des zones commerciales qui correspondent aux attentes de la population; c'était un besoin, mais elles ont  contribué à la désertifiction de l'arrière pays sans que celui-ci en ait de compensation, à l'exception toutefois des territoires qui ont pris leur sort en mains, bien qu'isolés.

Alors qu'on ne nous chante pas aujourd'hui que la création de grands ensembles communautaires changera le monde... La société?  Sûrement!  L'avenir,  la richesse et la vitalité d'un pays se trouvent dans ces hommes et ces femmes qui ne se servent pas de leur territoire mais le servent sans ambition personnelle sinon celle de créer. En politique comme ailleurs, il y a des artistes et des bonimenteurs. Les uns créent, les autres causent.

 Ces élus développeurs sont nombreux mais la réforme territoriale qui a vocation à créer de grandes communautés pour mutualiser les moyens et faire des économies d'échelle risque de les écarter  car la représentation des communes rurales sera souvent réduite à un seul élu; elle  ne facilitera pas l'émergence d'individualités, encore moins celles d'actions économiques qui, au mieux, si elles existent, seront concentrées sur les pôles urbains. Il en sera fini du développement endogène local qui a permis à des territoires ruraux de faire front à la désertification et de lutter contre la précarité. L'urbanisation sera définitivement centralisée dans les villes; les rats des champs retrouveront leur pleine liberté dans les déserts ruraux.

C'est ainsi! La France constate  le déficit de sa balance commerciale et son manque de compétitivité, mais elle pense trame verte et trame bleue oubliant que l'économie est au cœur du développement durable. Elle se targue de penser  global pour agir local,  omettant seulement de s'appuyer sur les expériences et initiatives individuelles pour comprendre et agir au service de tous. Elle parle démocratie mais ne donne pas aux français tous les moyens de s'investir  pour son avenir.

 Enfin, pour revenir à ce brave élu plein d'espoir , je  lui souhaite de bien préparer ses plaidoiries  pour que son président et l'assemblée de sa nouvelle communauté l'entendent et acceptent  d'implanter des entreprises sur plusieurs zones économiques de son territoire. L'habitat accompagnant la création d'emploi, ce serait souhaitable. Aujourd'hui, 2 janvier 2013, Ouest-France fait sa Une sur la démographie de la Manche; son évolution est positive grâce aux communes rurales. Je lui souhaite donc bien du bonheur.. Compte tenu de la précarité galopante et du coût de l'énergie, le SCOT aidant, il y a fort à parier que l'habitat se développera là où se trouve l'emploi..

samedi 10 novembre 2012

La démocratie, côté face, côté pile





"L'enfer est pavé de bonnes intentions"; voilà un proverbe bien adapté à de nombreuses décisions politiques. Prises à bon escient, elles sont parfois, négatives en finale, voire à l'origine d'abus quand elles sont appliquées par un pouvoir démocratique ou administratif qui s'installe dans la durée oubliant de les adapter à l'évolution des situations.



De nombreux exemples illustrent ce proverbe... Celui du syndicat du Pays de la Baie du Mont Saint Michel  dont les ambitions économiques n'ont jamais été atteintes. Devenues obsolètes avec la réforme territoriale, il eut été convenable de réfléchir à l'avenir de cette structure coûteuse qu'on nous avait promis de fusionner avec le syndicat mixte du SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale), une nouvelle structure également dont les travaux se trouvent, en définitive, désapprouvés par de très nombreux élus... "Beaucoup de bruit pour rien" dirait Shakespeare ; beaucoup d'argent surtout !



Mais attardons nous aujourd'hui sur le SDEM, syndicat départemental d'électrification de la Manche, dont la vocation est d'apporter une aide logistique aux collectivités pour l'électrification de leurs territoires, soit par des extensions de leur réseau, soit par son renforcement en puissance ou bien encore par l'effacement des lignes aériennes notamment dans les zones urbanisées. Localement, les partenaires du SDEM sont les communautés de communes, les communes ou bien encore des syndicats intercommunaux d'électrification qui bénéficient d'une fraction de la taxe d'électrification payée par les usagers. Ces partenaires sont représentés au sein du comité syndical du SDEM qui  conduit les travaux en maîtrise d'ouvrage et les finance avec les collectivités locales. La création du SDEM était une nécessité; il a largement contribué à l'aménagement du territoire, aujourd'hui bien couvert. C'est indéniable.

Chemin faisant, après des dizaines d'années de fonctionnement, aux cotés et avec le conseil général de la Manche, qui a créé le SDEM, la structure a rêvé d' autonomie , refusant de se laisser conduire par la collectivité départementale au point de mettre en minorité la candidature du conseiller  général proposé au poste de président, de crainte de devoir évoluer vers une fusion avec le syndicat numérique de la Manche que sa candidature était sensée porter. Mutualiser les moyens pour un nouveau projet d'aménagement du territoire avec la fibre optique  à une époque où une communication rapide et dématérialisée s'avère indispensable, était somme toute un bon projet; le SDEM pouvait participer avec les  quelques  millions d'euros qu'il avait accumulés au fil des années et apporter sa logistique en matière de travaux. Ce projet fût un échec; le département  continua tout de même de financer le SDEM dont il vient de voter le retrait... synonyme de la suppression de sa participation financière de 400.000 € en 2013. Dorénavant, les efforts du Conseil Général seront portés sur le schéma d'aménagement numérique du territoire... Près de 500 millions d'euros sur 15 ans seront dégagés pour couvrir toute la Manche.

Chaque époque a ses priorités et plus particulièrement en période de pénurie... La nécessité d'éviter une fracture numérique entre les territoires s'impose; elle amènera les collectivités locales à participer financièrement au déploiement de la fibre; en même temps elles devront se passer de la taxe sur l'électricité que le SDEM n'entend plus lui reverser. Pour une communauté de 6.000 habitants, ce sera une recette en moins de 150.000 € et  une recette en plus de plusieurs millions d'euros pour le SDEM dont les travaux en maîtrise d'ouvrage ne cesseront, pourtant, de diminuer. En définitive les pigeons de l'affaire seront une nouvelle fois les contribuables qui bénéficieront de la double peine en payant à la fois la taxe sur l'électricité et les augmentations d'impôts locaux qui ne manqueront pas d'arriver pour permettre aux collectivités de financer leurs nouveaux investissements et de boucler leur budget.

Cet exemple montre, s'il en était besoin, que la bonne intention des élus d'hier, qui ont créé en leur temps ce syndicat départemental, a été dévoyée progressivement; le département a perdu les rênes au profit d'un satellite dont l'administration, aussi compétente soit-elle, s'est développée dans un souci d'autonomie et de pérennité, oubliant que les besoins de notre société évoluent; Cela prouve au moins une chose: à multiplier les structures annexes dans un mille- feuilles complexe qui l'asphyxie financièrement, la démocratie ne s'y retrouve pas; de leur côté les collectivités locales aphones sont étranglées par toutes ces participations secondaires qui pèsent de plus en plus dans leur budget... A preuve, le maire de Sevran en arrive à faire la grève de la faim pour alerter l'État et son administration dont les réglementations qui s'empilent entraînent sa commune vers la mendicité.









jeudi 11 octobre 2012

Etats généraux de la démocratie territoriale

 Dernièrement,  les maires et présidents de communautés de communes du département de la Manche ont été conviés à participer à l’une des trois réunions organisées à l’initiative de Philippe Bas et jean Bizet, sénateurs UMP, et à répondre à un questionnaire sur la démocratie territoriale. Concernés au premier chef par la réforme engagée, plus d’un tiers d’entre eux ont participé à la réflexion qui a fait l’objet d’un compte rendu que je qualifie d’objectif. Il m’a semblé intéressant d’en reprendre les grandes lignes, notamment sur la fusion des collectivités.

Globalement, le sujet ayant fait l’objet de nombreuses discussions au sein des collectivités, c’est en connaissance de cause  que les avis ont pu être donnés. Ainsi deux conceptions de l’intercommunalité se sont dégagées .

       « la première privilégie la proximité, le bassin de vie, l’expérience du travail en commun et la connaissance mutuelle. Pour les tenants de cette approche, il vaut mieux des intercommunalités maîtrisées et à taille humaine que de trop grandes intercommunalités. Cela présente aussi l’avantage de maintenir des compétences communales plus étendues pour assurer les services les plus proches de la population.»

        « l’autre conception insiste surtout sur la nécessité d’intercommunalités suffisamment grandes, dans le cadre de bassins d’emplois, pour mutualiser les moyens du développement économique, réaliser  et gérer des équipements importants »…Toutefois, « gérées par des assemblées nombreuses, elles impliquent le transfert des responsabilités à un petit nombre d’élus ce qui pose le problème de la prise en compte des intérêts des petites communes rurales… sauf à compenser par la « création de communes rurales fusionnées avec création de maires délégués »

D’autres réflexions n’ont pas manqué d’être faites à propos des économies attendues de cette réforme.« Il n’y a pas consensus pour espérer des économies de la création de nouvelles intercommunalités car celles-ci voudront mettre en œuvre de nouveaux  projets et de nouveaux services que les précédentes n’avaient pas les moyens de créer ».

 J’ai tendance à penser pour ma part que la réduction de la démocratie de proximité engendrera plus d’administration pour compenser une moindre implication des élus locaux et du bénévolat. On s’en rend compte fréquemment d’ailleurs dans le fonctionnement des syndicats de pays où l’administration est parfois très importante et coûteuse et la présence des élus très insuffisante au point d’avoir fréquemment des difficultés pour atteindre le quorum.

La question des pays a d’ailleurs été abordée  à l’occasion de ces rencontres. « Avec ce processus de redéfinition  du nombre des  intercommunalités, les réponses  sont  partagées  à part  égale sur  la pertinence des Pays. Pour celles qui sont favorables à cette démarche il est souhaité de garder seulement les syndicats mixtes d’aménagement et de renforcer les moyens.» Cela revient tout simplement à dire que tous sont d’accord pour supprimer les pays et ne garder que les SCOT qui sont une obligation légale.

Je n’aborderai pas dans ce propos les questions d’élections, de cumul, de compétences, de gouvernance ou d’ingénierie dont l’importance n’a échappé à personne car chacun de ces sujets mériterait à lui seul un long développement. Néanmoins il est bon de noter que : « l’opinion prévaut que les délégués des communautés de communes doivent être choisis comme aujourd’hui par le conseil municipal devant lequel ils doivent rendre compte »

 

 

 

    




        « 

 

 

 

 



samedi 22 septembre 2012

René DOSIERE, député de l'AISNE


René Dosière dénonce les dépenses des collectivités territoriales.


La décentralisation voulue par François Mitterrand et Gaston Defferre serait-elle la cause  des difficultés financières de la France? C'est bien de cela dont il s'agit lorsque notre bon député de l'Aisne accuse les communautés de communes d'être dispendieuses et leurs élus d'être irresponsables du fait qu'ils n'ont pas été élus par les habitants du territoire mais désignés seulement par les conseillers municipaux des communes membres de ces communautés. En résumé ils peuvent dépenser à l'envie n'ayant pas de comptes à rendre aux électeurs. Le bouc-émissaire est tout trouvé.
 
En fait la décentralisation  fût une excellente initiative qui a rapproché les élus de la population et leur a permis d'équiper nos territoires. Nombre de français doivent se souvenir de l'état des collèges et des lycées en 1981. Les conseils généraux et régionaux ont répondu aux exigences d'un enseignement adapté et moderne et gèrent désormais  les agents techniques et d'entretien que l'Etat leur a transféré. Rappelons nous aussi  l'état des routes à cette époque dans la plupart de nos départements et régions. Des investissement considérables ont été faits par ces collectivités. Depuis,les conseils généraux ont  hérité des personnels des directions départementales de l'équipement qu'il faut gérer et financer. Les directions des relations humaines ont du alors s'étoffer. Tout le monde y a gagné...  le budget de l'état également.

 Il en a été de même pour les communautés de communes qui, progressivement, ont pris des compétences leur permettant de réaliser des équipements structurants et de développer l'économie de leurs territoires . Elles ont mis en place des services de proximité que bien des communes n'auraient pu réaliser seules- ramassage et traitement des déchets,assainissement individuel et collectif, électrification, services aux personnes- antennes Pôle emploi, banque alimentaire,crèches, centres sociologique-culturels et  hébergement de personnes âgées...-établissements culturels et éducatifs, actions environnementales et agricoles... Autant de compétences qui permettent de concrétiser une politique de proximité efficace et de favoriser le développement d'une société dans un souci de solidarité, de partage et de convivialité.
 
René Dosière touche néanmoins une vraie réalité: la superposition de structures  dans un millefeuille qui fourmille d'actions redondantes et coûteuses. Mais parlementaire, il devrait savoir que les élus nationaux sont responsables de réformes souvent proposées avec des arrières pensées politiciennes. Chacun sait que Gauche et Droite n'ont jamais osé touché aux 36000 communes pour gagner ou ne pas perdre le Sénat. Avant de s'engager vers de grandes communautés de communes où une administration centralisée reprendra le pouvoir, n'aurait-il pas été plus sage de s'intéresser à l'organisation des communes sur le territoire... Plus de 4000 ont moins de 100 habitants et plus de 20000 ont moins de 1000hab. Un juste milieu eut été raisonnable entre de super collectivités et 36000 communes qui ne feront plus que de la figuration. Ces mêmes parlementaires ont favorisé l'émergence de syndicats mixtes de Pays et de Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) dont les charges de fonctionnement ne cessent d'augmenter avec  un surnombre d'employés et de chargés de mission dont les salaires sont parfois plus élevés que ceux de hauts fonctionnaires en fin de carrière... Ahurissant!
 
Non monsieur Dosière , évitez de généraliser et de cibler vos critiques sur quelques structures. Vous abordez un vrai sujet mais l'analyse de la situation doit être globale... Votre diagnostic contient beaucoup de vérités; il sera à l'origine du succès de votre livre. Mais la réforme de la France ne peut émerger de coups médiatiques susceptibles de nous faire retomber dans un jacobinisme qui pénaliserait fortement notre société et la ruralité , plus de 80% du pays.