Récemment , afin de justifier la fusion de sa communauté dans un grand ensemble territorial, un président d'EPCI argumentait sur le fait qu'il n'y aurait plus de concurrence économique entre les territoires... Propos du premier degré? Propos de renoncement, principalement, pour un territoire en déclin qu'il n'a pas pu relever malgré sa bonne volonté; propos également politique et candide d'un brave élu formaté par les penseurs de la République qui oublient que la concurrence et l'action menées par des hommes de terrain engagés ont souvent changé la face des choses. Et, pour convaincre ou se convaincre; il ajoutait: " la fusion bénéficierait de toute manière d'une dotation supplémentaire de 300000 euros allouée par l'Etat... Il n'avait probablement pas lu ce blog".
La question du développement économique des territoires, demain, ici comme ailleurs, est une vraie question qui mérite que l'on s'y attarde. Il est certain que que la concurrence existe; une entreprise de la Manche est partie sur Vire car il y avait débat politicien sur sa localisation géographique entre Mortain et Juvigny le Tertre. De même, les taux de taxe professionnelle pratiqués sur la commune de Sainte Cécile ont certainement été déterminants pour l'implantation de quelques entreprises. Le dumping économique existe sur le territoire français comme en Europe. Reconnaissons le. Soutenue par quelques maires présidents de communautés souvent plus soucieux de pouvoir, d'expansion et de recettes nouvelles que du développement des territoires ruraux , l'administration s'en fait d'ailleurs gorge chaude pour plaider en faveur de grandes communautés.
Et pourtant! Ça et là, dans le département de la Manche, de nombreux exemples nous montrent que la concurrence a dynamisé bien des volontés et bien des équipes; sans faire de cadeaux, elles ont obtenu des résultats probants dans le respect de la réglementation en vigueur. Regardons autour de nous. Nous constatons que la Manche a bénéficié surtout d'un développement endogène sur l'ensemble de son territoire avec quelques réussites plus importantes que d'autres... Lessay, Tessy sur Vire, Moyon, Saint James, Brécey, Isigny le Buat, Carentan , Juvigny le tertre, saint Laurent de Cuves et bien d'autres... Autant de cantons et de petites communes qui n'avaient pas plus d'atouts que d'autres. Pourquoi? Posons nous aussi la question de savoir pourquoi, au cœur de la crise, en décembre 2012, la Manche a été l'un des rares départements français à constater la diminution du chômage. Cherchons l'erreur.
La réponse se trouve notamment dans la structuration économique du département de la Manche et l'importance des petites unités artisanales; 95% des entreprises sont des TPE. Au cours de ces dix dernières années son développement s'est effectué grâce à leur implantation sur l'ensemble de son territoire . Et observons les résultats des pays dans lesquels nous avions mis beaucoup d'espoirs. Seul, le pays Saint-lois a créé des zones économiques supra communautaires , à Guiberville et à la Colombe notamment, au bord de la route des estuaires, l'A84. Après plus d'une dizaine d'années de fonctionnement, le Pays de la Baie du Mont Saint Michel , avec une administration pléthorique et coûteuse, et le regroupement de 18 communautés, n'a toujours pas été capable d'implanter une zone économique commune. Le syndicat mixte de Ducey-Avranches en a profité pour développer à son profit des zones commerciales qui correspondent aux attentes de la population; c'était un besoin, mais elles ont contribué à la désertifiction de l'arrière pays sans que celui-ci en ait de compensation, à l'exception toutefois des territoires qui ont pris leur sort en mains, bien qu'isolés.
Alors qu'on ne nous chante pas aujourd'hui que la création de grands ensembles communautaires changera le monde... La société? Sûrement! L'avenir, la richesse et la vitalité d'un pays se trouvent dans ces hommes et ces femmes qui ne se servent pas de leur territoire mais le servent sans ambition personnelle sinon celle de créer. En politique comme ailleurs, il y a des artistes et des bonimenteurs. Les uns créent, les autres causent.
Ces élus développeurs sont nombreux mais la réforme territoriale qui a vocation à créer de grandes communautés pour mutualiser les moyens et faire des économies d'échelle risque de les écarter car la représentation des communes rurales sera souvent réduite à un seul élu; elle ne facilitera pas l'émergence d'individualités, encore moins celles d'actions économiques qui, au mieux, si elles existent, seront concentrées sur les pôles urbains. Il en sera fini du développement endogène local qui a permis à des territoires ruraux de faire front à la désertification et de lutter contre la précarité. L'urbanisation sera définitivement centralisée dans les villes; les rats des champs retrouveront leur pleine liberté dans les déserts ruraux.
C'est ainsi! La France constate le déficit de sa balance commerciale et son manque de compétitivité, mais elle pense trame verte et trame bleue oubliant que l'économie est au cœur du développement durable. Elle se targue de penser global pour agir local, omettant seulement de s'appuyer sur les expériences et initiatives individuelles pour comprendre et agir au service de tous. Elle parle démocratie mais ne donne pas aux français tous les moyens de s'investir pour son avenir.
Enfin, pour revenir à ce brave élu plein d'espoir , je lui souhaite de bien préparer ses plaidoiries pour que son président et l'assemblée de sa nouvelle communauté l'entendent et acceptent d'implanter des entreprises sur plusieurs zones économiques de son territoire. L'habitat accompagnant la création d'emploi, ce serait souhaitable. Aujourd'hui, 2 janvier 2013, Ouest-France fait sa Une sur la démographie de la Manche; son évolution est positive grâce aux communes rurales. Je lui souhaite donc bien du bonheur.. Compte tenu de la précarité galopante et du coût de l'énergie, le SCOT aidant, il y a fort à parier que l'habitat se développera là où se trouve l'emploi..
Enfin, pour revenir à ce brave élu plein d'espoir , je lui souhaite de bien préparer ses plaidoiries pour que son président et l'assemblée de sa nouvelle communauté l'entendent et acceptent d'implanter des entreprises sur plusieurs zones économiques de son territoire. L'habitat accompagnant la création d'emploi, ce serait souhaitable. Aujourd'hui, 2 janvier 2013, Ouest-France fait sa Une sur la démographie de la Manche; son évolution est positive grâce aux communes rurales. Je lui souhaite donc bien du bonheur.. Compte tenu de la précarité galopante et du coût de l'énergie, le SCOT aidant, il y a fort à parier que l'habitat se développera là où se trouve l'emploi..
Vous avez cité quelques collectivités; vous avez raison, bien d'autres auraient pu illustrer votre propos avec justesse dans le Cotentin. Par contre il y en a quelques unes qui ont été absentes en économie; d'autres ont eu la chance d' accueilli la danseuse de quelques responsables. Votre pays a la sienne aussi
RépondreSupprimerJe ne vois pas trop ce dont vous voulez parler dans le Sud Manche. La Mazure a été critiquée mais elle s'est révélée un bon projet. Aujourd'hui , on parle de Novea. Le coût a monopolisé beaucoup de crédits par rapport à l'emploi créé mais s'agissant d'une structure de formation, le bénéfice peut se trouver ailleurs si les personnes formées se retrouvent dans le département . Mon seul regret concerne le Lycée de Mortain. Seules des spécialisations dans le domaine du numérique peuvent lui redonner un avenir.
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