Partir en
retraite ne doit pas se traduire par "la mise au rancart".
Dans
retraite il y a retrait; en langage militaire cela signifie se replier, "le
temps de se réorganiser". Encore que l’histoire nous a démontré que la retraite
s’est souvent soldée par une débâcle…Bref, pour un actif qui se retrouve du jour
au lendemain à la retraite, s’il ne s’y est pas préparé, l’arrêt brutal de
toute activité peut se traduire par un effritement précoce du physique et des neurones. La France se targue d’être le pays où
la prise en charge des seniors - comme on les appelle pudiquement – est importante; oui elle fait
beaucoup et se donne bonne conscience mais il y a encore beaucoup à faire. Je sais, ce texte ne va
pas plaire à tout le monde, tant pis, mais les chiffres sont là, effrayants. Selon
une étude réalisée par l'institut CSA, 6% des personnes âgées de 60 ans et
plus, soit 900.000 personnes, sont isolées des cercles amicaux et familiaux, et
2%, soit 300.000, sont isolées des quatre cercles de proximité: famille, amis,
voisinage, réseaux associatifs. En fait, nous avons besoin d'une solidarité humanisée et partagée et non d'un assistanat
administratif qui tue souvent le bénévolat que font vivre les seniors au bénéfice de nos sociétés. Au lieu de ça on ne cesse de vider les caisses de nos collectivités
asphyxiées sous le poids d’un dispositif administratif et d'emplois qui ne
correspondent pas aux besoins de proximité et de réactivité des habitants de nos territoires. Certes, tous les retraités ne se ressemblent pas, certains aspirent à
une vie bercée entre jardinage, bricolage et voyage - à condition d’avoir les
moyens financiers -. Pour les autres, ceux qui veulent rester actifs, ils
continuent de travailler mais à leur rythme. Pour s’en convaincre il suffit de
voir le nombre grandissant d’auto entrepreneurs grisonnants très recherchés par
les entreprises qui font appel à leurs compétences soit comme formateurs ou
conseillers. 6 % des créations proviennent d'entrepreneurs dont l'âge
dépasse les 50 ans 3 % d'entre eux sont âgés de 60 ans majoritairement d'hommes (68 à 77%). Mais pour un grand nombre,le désir de
rester utile passe essentiellement par un engagement dans le monde associatif au sein
duquel ils gardent une vie sociale et partagent un dynamisme qui ne demande
qu'à profiter à autrui et à eux-mêmes. Le plus grand danger c’est l'isolement
qui figure parmi les premières causes de perte de vitalité et de créativité.
Selon une étude réalisée par l'institut CSA le 30 juin dernier, pour
lutter contre la solitude et l'isolement, il faudrait pour la très grande
majorité des sondés (90%) "maintenir les commerces et services de
proximité", "développer des solutions de transports adaptées",
et "informer sur les aides et allocations financières". La retraite
ne doit pas faire entrer l'individu dans "un avoir été" synonyme de
passé et d'ancien combattant, mais comme un passeur de savoirs profitables aux
plus jeunes. Selon ce même sondage, 56% déclarent d'ailleurs utiliser internet
"tous les jours" (70% d'hommes et 45% de femmes), contre 74% de la
population âgée de 12 ans et plus. 31% ne l'utilisent jamais. Preuve qu’ils
sont dans le coup à condition que l’on ne les considère pas comme des objets de
brocante.
La stimulation
intellectuelle et physique est la première condition du bien vieillir.
Le bien vieillir
ne s'achète pas avec des remèdes médicamenteux qui coûtent cher à la sécurité
sociale. Non, elle se préserve par une existence partagée et irradiante que nos
collectivités se doivent de favoriser et d’encourager en accompagnant le
mouvement associatif porteur d'initiatives, d'économies et de vie locale.
Nombre de communautés ont eu l'intelligence de prendre la compétence sociale
"des seniors"; hélas en
se substituant parfois à des associations sur lesquelles elles pouvaient s'appuyer,
elles s'éloignent du terrain prenant ainsi le risque de s'engager par procuration
dans une solidarité coûteuse et moins performante. D’autres s'impliquent dans la mise en place de Plans Locaux d'Autonomie (PLA)
visant à rompre l'isolement et à améliorer les conditions de vie du "Chez
soi"... pour retarder, voire éviter des hébergements coûteux en maisons de
retraite qui peuvent dépasser les 2500€ par mois, voire plus lorsqu'elles sont privées. Le conseil départemental de
la Manche n'a jamais cessé de créer de nouvelles places en EPHAD; 37 ont été prévues pour 2017. Ces
établissements de dernier recours sont indispensables mais nous nous devons d'y retarder l'âge d'entrée ( 85 ans dans la Manche) et d'y exiger un projet de vie respectueux des résidents. Les résidences
autonomie sont des lieux intermédiaires entre l'EPHAD et le chez soi mais le déracinement est aussi souvent difficile à vivre pour beaucoup si les conditions de vie sociale n'y sont pas satisfaisantes. En France nous sommes en retard en matière de plan vieillesse contrairement
aux pays scandinaves comme nous l’avions démontré lors de la soirée
« vieillir a de l’avenir » en décembre 2016 à Pont Sous Avranches.
Le "bien vieillir chez soi" est devenu une priorité pour un département comme celui de la Manche . Ce
département maritime si attractif pour les retraités en "mal de mer"
entend soutenir à la fois les SAAD ( Services d'Aide A
Domicile), associatifs, publics ou privés et les collectivités en mettant en place le financement
et l'accompagnement d'une politique d'habitat visant à l'accessibilité et à la
sécurité des personnes. Certes, il reste beaucoup à faire mais les experiences en cours sur quelques territoires et les partenariats qui s'annoncent avec les contrats de pôles de proximité nous permettent d'être confiants pour le "bien vieillir chez soi" dans la Manche. Investir dans la mobilité et la Silver économie est
vital. C'est un objectif social et un enjeu de santé publique. 1 million d'euros
va être ajouté par le conseil départemental à celui de la CNSA apporté aux expériences et aux projets
locaux par la Conférence des financeurs présidée par le
département qui a invité les communautés à y participer. Il est temps de passer
concrètement à l’action. C'est aussi un enjeu financier pour la Manche dont le budget social ne cesse d'augmenter car la prévention est moins coûteuse.
L'action que vous menez au Conseil Départemental porte ses fruits. On n'attendait pas moins de vos idées. Vous avez sauvé les CLICs qui doivent être au coeur de la politique sociale des communautés de communes. Ça ne semble pas une de leurs priorités et pourtant le sud Manche vieillit. Un élu du coin
RépondreSupprimerC'est pour çà qu'il gêne les carriéristes. C'est vraiment triste que la succession ne s'en inspire pas et préfère confier tous les sujets à l'administration...
SupprimerEspérons que certains ouvrent les yeux et reviennent sur leurs positions (dur d'admettre s'être trompé).
Un autre élu �� (çà en fait quelques uns chez les anonymes)
Désolé de ne pas m'afficher. Il y va de l'intérêt de ma commune. On a trop souffert déjà. Mais finalement j'en viens à regretter les engeulades franches en privé.
Oui on en est là. On ne s'exprime pas. De crainte de quoi?. Ça fait 10 mois qu'on exists. Qu'est-ce qu'on a fait à part créer des postes? Il y a de quoi se pencher sur la situation du territoire. Les commissions se vident. Quand va t-on redonner la reflexion aux élus. Il ne servent plus qu'à appuyer sur un bouton pour voter. On ne voulait pas fusionner. On avait raison car la démocratie fout le camp. Moi aussi je suis élu.
RépondreSupprimerLe sud manche vieillit. Les jeunes s'en vont. Les entreprises cherchent des cadres. Pendant ce temps la précarité s'installe. Nous sommes loin du bien vieillir chez soi. Si vous connaissiez les conditions de vie de ma mère dans un canton pas loin de chez vous. Christine B.
RépondreSupprimerUnissez vous et montrez prenez l'exemple sur la catalogne ou sinon souffrez en silence. Cette loi Notre c'est l'héritage de cet incapable de hollande.
RépondreSupprimerLe sujet traité ici est celui des personnes âgées et de leurs conditions de vie. Il est évident, compte tenu du vieillissement de la population, qu'il s'agit là d'une question qui doit être traitée sans attendre. C'est pourquoi je l'ai prise sans attendre à bras le corps avec la commune de Brécey. Une experience pilote avec le département vient d'être votée. Cherbourg et la Communauté de Lessay, La Haye du puits et Perriers sont aussi retenus.
RépondreSupprimerLa jeunesse est aussi un vrai sujet. Leur départ ne fait qu'accentuer le vieillissement du territoire. D'ici peu on sera un territoire de mémoire et de Patrimoine. Michel Thoury disait bien autre chose.Dommage qu'il ne soit pas à vos côtés
RépondreSupprimerLe problème de la jeunesse est une conséquence de l'absence de politique économique sur le département depuis 40 ans.
SupprimerLe sujet des personnes âgées est conséquente du baby boom et donc conjoncturelle. Par conséquent, c'est l'histoire d'une seule génération. Et après ? Le territoire finit en musée géant poussiéreux ?
C'est un problème national.
RépondreSupprimerCette question intéresse t-elle vraiment les élus locaux. Elle n'est pas porteuse à l'ère du dégaging et de la communication qui confisque beaucoup de crédits.
RépondreSupprimerJe ne sais pas di les élus s'intéressent ou non à. La dépendance ou non mais le nombre de lecteurs est considerable. Je présume que les élus y portent le même intérêt
RépondreSupprimerVous avez été voir de près un ephad c'est effrayant
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