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lundi 17 juillet 2017

Le retour du Service national obligatoire


Et revoilà le spectre du service militaire obligatoire qui revient sur la table. Les français seraient donc si nostalgiques que ça des bidasses et des corvées inutiles ? En tout cas la promesse de campagne d’Emmanuel Macron de rétablir le service militaire – dans une version très allégée, dite service national obligatoire et universel- est paraît-il partagée par  59% des Français. Mais savent-ils seulement que cette mesure supprimée par Jacques Chirac va nous coûter la bagatelle 6 milliards d’euros ? Si au moins le jeu en valait la chandelle!

Tout ça n’est pas très sérieux.

L’idée n’est pas nouvelle, puisqu’en supprimant le service militaire le 28 mai 1996 Jacques Chirac l’avait remplacé par un bref «  rendez-vous citoyen «  mixte sur la Défense nationale. Et il avait vu juste le grand Jacques, l’armée n’avait plus besoin de conscription, et encore moins aujourd’hui mais de moyens. Il nous faut une armée réactive et très professionnelle, alors que faire de conscrits que l’on ne peut pas envoyer sur un théâtre d’opérations, sauf en cas de mobilisation générale. De plus, faire un soldat en un mois est purement et simplement irréaliste. Et où va t’on loger tous ces « pioupious »? dans des ALGECO ou sous des toiles de tente puisque nous vendons   les casernes qui nous restent pour en faire des appartements ou des hôtels de luxe. Allons Emmanuel, revenez sur terre, une telle décision ne se prend pas à la légère pour faire plaisir à une poignée de nostalgiques qui pensent que sa suppression a eu des effets négatifs sur la jeunesse de notre pays et, par voie de conséquences, sur notre société. Ceux-là n’ont peut-être pas fait la guerre d’Algérie… Plus sérieusement, on doit d’abord saisir toutes les contraintes et tous les freins humains, techniques et financiers avant de s’engager dans ce genre de réforme. Que fera l'État  pour les "déserteurs" des zones de non droit et d'ailleurs? Ira t-il les chercher? Déjà que la police ne rentre pas dans les cités, c’est un détachement qu’il faudra envoyer pour les récupérer. À moins que ce ne soit pour remplacer la carence éducative des parents  par des adjudants ? et là, croyez-vous sincèrement que ce soit le rôle de l’armée et de la gendarmerie d'éduquer en quelques semaines une jeunesse qui, çà et là, n'a reçu aucune education?

S’il est un fait que  la jeunesse française a besoin d'autorité, de discipline et de civisme la faute à qui ?

Ce service  national universel et obligatoire d'une durée d'un mois pour toute une classe d'âge devra intervenir au cours des trois années suivant le 18ème anniversaire de chaque jeune français reconnu apte pour le réaliser.  Le président, chef des armées, a fait ses calculs :  une classe d'âge compte 800000 jeunes, si d'emblée on en écarte 200000 ( 25%) jeunes pour diverses raisons  il en restera 600000 selon les prévisions. Une économie de bout de chandelle.  Son caractère obligatoire ne fera pas obstacle à la prise en compte de l'objection de conscience pour ceux qui refusent le maniement des armes. En revanche, pour certains jeunes des quartiers difficiles qui manient déjà habilement la Kalachnikov, ce sera un stage de perfectionnement.
Le prétexte fallacieux de rendre ce service national d'un mois comme   une expérience de la vie militaire, favorisant la mixité sociale, est une utopie. Si c’est pour  leur apprendre les premiers gestes qui sauvent et les préparer à entrer dans la vie professionnelle une fois avoir fait leur bilan de santé et détecter leurs lacunes intellectuelles, inutile de passer par l’armée..A l'époque du service militaire, les 3 jours suffisaient. Ne vaudrait-il pas mieux placer ces six milliards d'euros sur une période de l'Éducation, sur la formation, où ils pourraient porter leurs fruits. Ou bien encore, dans l’économie pour créer des emplois ?  Le coup de gueule du chef d’État-major Pierre de Villiers, qui dit « s’être fait baiser » par ce  train d’économies de 850 millions d’euros au détriment de l’armée, montre à quel point cette idée est irréaliste. Pendant que nos soldats risquent leur vie tous les jours sur des théâtres d’opération, on opère une réduction drastique du budget militaire, et dans le même temps on annonce le retour d’un service militaire ( même d’un mois) qui va nous coûter un bras. Même Jean-Jacques Bridey, député LREM du Val-de-Marne et président de la commission de la défense de l’Assemblée, a déploré la décision du gouvernement de réduire les dépenses de l’armée.  Et de déclarer : «  Je regrette, surtout quand je vois l’explication qui a été donnée par Bercy, puisqu’on nous dit qu’il faut faire 4 milliards d’économies, et dans le même temps, on ouvre un crédit de 1,5 milliards pour capitalisation d’Areva ». La république d'En Marche aurait-elle l'ambition  de faire marcher...au pas ?




18 commentaires:

  1. Anonyme7/17/2017

    Bercy dirige aux destinées de la France depuis 40 ans. Pourquoi voudriez-vous qu'énarque fraîchement élu s'opposa aux grands corps d'État ?
    Quand un comptable pilote une société en période de crise vous pouvez être sûr d'une chose... la faillite est proche ; le blessé mourra guérit.
    Prenez l'exemple des fusions pour optimiser les effectifs et le fonctionnement. Faut-il être à ce point stupide pour ne pas voir que la première obsession des administrations locales et des élus sera de se doter des services qu'ils n'avaient pas auparavant en ne pouvant pas licencier ceux qui ne servent à rien (font doublon) ou qui devront alimenter les nouvelles strates du fonctionnement.
    Le rapport ? Toutes les décisions de Bercy étant irrévocables (ils ne se remettront jamais en cause), il faudra demander plus d'efforts. Et une idée bien ancrée à l'époque du service militaire était de faire assurer une grande partie du coût de fonctionnement de l'armée par les conscrits (compta, secrétariat, posté, santé, achats, entretien, cuisines, services, etc). Or aujourd'hui ces fonctions sont externalisées sur des entreprises privées. Et tous les personnels non actifs sont une charge au détriment de la fonction intrinsèque du militaire.
    Bonne journée

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  2. Anonyme7/17/2017

    Tout à fait d'accord avec vous c'est une absurdité

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  3. Anonyme7/17/2017

    Très bon article
    un fidèle lecteur

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  4. Anonyme7/17/2017

    Je suis d'accord avec la réaction du premier lecteur.cest vrai que les appelés remplaçaient à peu de frais du personnel militaire alors que nous vivions dans les années 70 avec le plein emploi et dans un monde où la France n était pas engagée dans des conflis on pouvait se permettre de dépenser sans compter.jusqu à faire tourner des véhicules militaires pour dépenser le carburant.
    Rien à voir avec aujourd'hui ou le matériel est usé et que l'on pousse jusqu'au bout.Alors faire machine arrière avec la conscription est une pure folie. Je crains qu'on va payer très cher l'ego de notre président.

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  5. Anonyme7/17/2017

    Moi je pense qu'il va mettre cette question dans les mains d'un comité théodule pour faire trainer l'affaire et nous faire oublier sa promesse. Ce serait ridicule de se lancer dans une telle aventure. Th.A.

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  6. Anonyme7/17/2017

    C'est normal il fait ses classes...

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    1. Anonyme7/17/2017

      Vous vous trompez, il a fait ses classes puisqu'il est chef des armées

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  7. Anonyme7/17/2017

    En dégraissant un peu le nombre d'élus, de conseilles municipaux, on ferait une économie de 1,5 milliards n'est - ce pas une piste pour combler le déficit.

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  8. Je vous indique que les conseillers municipaux ne perçoivent pas d'indemnités

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  9. Anonyme7/18/2017

    On ne comprend pas tout. Depenser plus de 6 milliards dans une action utopique et vouloir en même temps réduire les Recettes des collectivités de 22 milliards c'est ubuesque. Les collectivités ne vont plus investir ou bien ce sont les propriétaires qui vont voir leur impôt foncier augmenter.

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  10. Anonyme7/18/2017

    Le dégraissage du nombre d'élus locaux est une mesure populiste propre à plaire à la plèbe (noyée dans ces certitudes). Donc si vous ajoutez 70000 postes à supprimer dans les quelques 36000 collectivités et sachant qu'on ne virera pas une secrétaire partagée sur 3 mairies rurales ou l'unique cantonnier de telle ou telle commune, certaines epci devraient dès à présent se poser un certain nombre de questions...
    Réduire le coût de fonctionnement n'ampute pas la capacité d'investissement. En revanche la baisse des recettes si elle était supérieure aux économies trouvées serait dramatique. Peut-être que nous verrions pousser moins de projets d'équipements neufs et chers là où il n'y a pas les utilisateurs...
    Finalement sans taxe d'habitation les élus seraient bien inspirés de suivre votre exemple pour miser sur les seules recettes fiscales sur lesquelles ils gardent une certaine autonomie : les entreprises...
    Nico

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  11. Anonyme7/18/2017

    Tout à fait d'accord, c'est grâce aux entreprises que nous pourrons trouver des recettes nouvelles, et non avec les deniers de l'état, donc les nôtres. J'en veux pour preuve du montant des impôts locaux moins chères dans les hauts de seine qu'à avranches.cherchez l'erreur. Et puis avec plus de 150 élus la communauté d'agglomération il y de quoi dégraisser un peu pour ne garder que les plus dynamiques. ..

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  12. La question du nombre d'élus de la communauté n'est pas le fait de la communauté d'agglomération mais de l'État qui a souhaité créer des superstructures. Cela dit ces conseillers n'ont pas d'indemnités et représentent toutes les communes. En ce qui concerne les impôts locaux,il y a en effet beaucoup d'inégalités car aucun gouvernement n'a osé revoir les bases d'imposition depuis 1970. Les communes centres dans les zones rurales ont eu à financer les dépenses de centralité utilisées par tous les habitants... Vous avez raison pour les entreprise, l'économie doit être l'une de nos priorités.

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  13. Anonyme7/18/2017

    Vous venez de m'apprendre que le gouvernement met fin aux contrats aidés, CAE, Contrats avenir pour faire des économies drastiques... C'est le monde à l'envers. Il préfère mettre de l'argent sur une operation inutile. Cela n'a aucun sens

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  14. Anonyme7/19/2017

    La grande muette à retrouvé la parole ave le général Pierre de Villiers, qui vient de démissionner (on l'a peut être un peu aidé remarquez) mais n'empêche, il a eu le courage de dire tout haut ce que les poltrons pensent tout bas. Bravo à lui.

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  15. Anonyme7/19/2017

    La rencontre de demain avec Macron va devenir intéressante. Il vient de reprendre sa liberté de parole. On ne pouvait pas attendre autre chose d'un de Villiers. JCE

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  16. Anonyme7/22/2017

    Nos armées équipées de matériels usés. Des soldats et des policiers obligés de s'équiper à leurs frais, une entreprise qui exigeait cela de ses salariés serait immédiatement assignée en référé. Franchement cette baisse du budget des armées me préoccupe bien plus qu'un service militaire (que j'ai fait pendant douze mois) éventuellement rétabli. Nos soldats et nos policiers doivent être respectés, équipés comme il se doit, et les politiques doivent prendre leurs responsabilités. Les communautés locales elles, deviennent une immense fumisterie au service de quelques ambitions sûrement pas au service du citoyen-contribuable

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