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mardi 4 avril 2017

Voltaire et les présidentielles



  

Au monde des candides...

Encore quelques semaines à attendre le sublime réunissant enfin dans un même univers de centralité tous les progressistes et conservateurs soucieux d'atteindre l'Eldorado, ce monde utopique de Pangloss où la fange et la boue sont des diamants et des pierres précieuses. Bien des français voudraient y croire mais beaucoup sont partagés et pensent même à renoncer à ces élections. On note tout de même une certaine bienveillance à l’égard d'un jeune candidat qui tente de nous faire croire que son inexpérience politique est un atout pour trouver un remède à la morosité ambiante. Séduits par le sourire  de ce jeune, en apparence bien candide et  bien éduqué,  ils se sont mis "En marche" avec lui vers un autre monde qu'il entend transformer, celui du "tout va mal" que Martin, son ami philosophe lui a fait découvrir. Voltaire se rappelle néanmoins à nous. Comme son Candide, le nôtre renoncera-t-il aussi, dans quelques mois, à l' aventure dans laquelle il s'est lancé pour aller cultiver son jardin avec sa chère Cunégonde pendant que son adversaire et sa Pénélope vivront les dures réalités de la descente aux enfers où le pouvoir des médias les a menés? Allez  savoir !

En ratissant tellement large Emmanuel Macron doit prendre conscience que les lendemains seront très difficiles à moins qu'il ne soit vraiment candide . Il doit savoir que l'unité se crée sur un programme et des valeurs et non sur le sourire d'un homme. Réunir dans une centralité une pluralité d'individus et de sentiments ne crée ni un centre ni un courant d'idées, seulement une volonté de participer à la curée de partis en phase d'implosion... Des partis qui se reconstitueront d'une manière ou d'une autre à l'issue des élections législatives au risque de créer une belle anarchie dont les candides électeurs seront les premières victimes. Aucun candidat n'a pris la mesure du désastre qui peut les attendre. Ou plutôt si, mais ils comptent sur l’amnésie des électeurs. Les programmes sont si différents que bien des soutiens de la première heure auront tôt fait de voler en éclats à la seconde. À moins  d'accepter de s’embarquer dans une aventure incertaine en reniant  ses propres convictions. Hollande a connu ça avec ses frondeurs.  Comment les troupes de Valls, ou ce qu’il en reste, pourraient-elles accepter sans sourciller avaler un programme ultra libéral et  soutenir un projet éducatif qui reviendrait sur l'enseignement des langues,  les enseignements pratiques interdisciplinaires et l'orthographe par exemple ?

À la recherche du temps perdu..

De leur côté, comment les adeptes de Fillon de la première heure pourraient-ils changer leur fusil d'épaule en choisissant d'augmenter la CSG au lieu de la TVA, de poursuivre l'immigration sans contrôle, de ne pas revenir sur les accords de Schengen et la libre circulation d’une Europe sans  frontières. Mangeront-ils leur chapeau sur les peines planchers, et sur la loi Taubira ? Autant de sujets qui ont fait mordre la poussière au candidat Fillon.  Certes, le temps est venu de faire un vrai choix de société mais nous nous devons d'en mesurer les risques avec la connaissance des programmes de chacun des candidats et la lucidité qui s'impose. Les énormités mélenchoniennes et hamoniennes séduisent les plus jeunes. Elles semblent même pavées de bonnes intentions, sauf que la France de 2017 n’est pas celle de 1936. Vociférer du haut d’une estrade place de la République symbole de révolution en criant haro sur les financiers est une absurdité. Parce qu’il y a une réalité et une seule que le gauche bureaucratique ne peut admettre : une société innovante et créatrice de richesse est fondée sur l’initiative individuelle et son aiguillon, la recherche du profit... L’argent qui incite, l’argent qui stimule, l’argent qui libère, devrait-on dire. Je sais, c’est dure à avaler pour  les descendants de Mitterrand qui en est revenu en 1983, deux ans après son ascencion au pouvoir.  Le chômage s’est insidieusement installé à l’aube des années 80, et n'a fait que progresser depuis. Il a même fait des petits de toutes sortes : les files d'attente aux urgences ne cessent de grossir, l'école n'instruit plus vraiment, l'insécurité et le désordre se banalisent, un déficit abyssal de notre dette, une Europe sociale déstabilisante et l’on pourrait continuer comme ça ... L'heure est au changement; oui, mais la France est-elle en mesure aujourd'hui de s'offrir le luxe  de sortir d'un système pour se jeter dans les bras d'un candide adolescent à qui nous allons devoir payer une solide formation. Et qui la lui donnera? 
"J'imposerai le renouveau dans la méthode, dans les pratiques, dans l'équipe gouvernementale", a-t-il insisté lors d'une conférence de presse à son QG, à Paris. Il a indiqué qu'il serait dirigé par un Premier ministre choisi "pour ses compétences, pour son expérience, y compris politique, pour sa capacité à faire travailler ensemble et à obtenir des résultats de la large majorité que nous travaillons à construire". Il a de nouveau donné sa préférence à l'hypothèse de nommer une femme à Matignon. Et de poursuivre : "Je ne ferai pas mon gouvernement avec les états-majors des partis politiques", en précisant qu'il serait "composé d'une quinzaine de ministres tout au plus, qui seront d'abord choisis pour leurs qualités et pour leur expérience (...) pas pour leur supposé poids politique". "Il faut en finir avec les ministres qui n'ont d'autre légitimité que celle d'un apparatchik", a-t-il ajouté, en indiquant que ses ministres "seront issus pour une partie conséquente de la société civile, dans toute sa diversité". Oui, cela sent le changement mais serons nous sauvés pour autant? 




2 commentaires:

  1. Anonyme4/04/2017

    ce sera bien difficile de trouver une majorité en juin prochain;si Macron est élu, il devra composer avec la droite. cela risque d'être un président fantoche à moins qu'il se révèle de droite et se distance de ses soutiens.

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  2. Anonyme4/09/2017

    Je crains qu'il y ait peu de personnes à connaître Pangloss ou Martin.Voltaire certainement encore que... Tout cela est bien triste. Pierre Marie P.

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