L’assemblée générale de l’association
des Départements de France à laquelle j’ai participé mercredi 22 juin au Sénat
a refusé la recentralisation du financement du RSA (Revenu de Solidarité
Active), suite à l’échec des négociations avec Manuel Valls et Marisol
Touraine. Tout d’abord il faut savoir que la compensation de l’ETAT en 2009
était de 90,4 % contre 61,3 % en 2015, ce qui a fait passer la charge des
départements de 550 millions d’euros à 3,540 milliards d’euros dans la même
période. Tout simplement parce que le revenu attribué à chaque bénéficiaire
augmente tous les ans et que leur nombre ne cesse de progresser. En 2015 on en
comptait 1,709 millions contre 1,660 en 2014 soit une augmentation de 2,6 %.
Elle était de 4,8 % entre 2014 et 2015. Inutile de dire que cette augmentation
met tous les départements dans la difficulté financière d’autant qu’elle
s’ajoute aux augmentations de l’allocation personnalisée à l’autonomie (APA + 3
% depuis 5 ans) et de la PCH (allocation pour le handicap) alors que la
dotation globale de fonctionnement de l’ETAT ne cesse de diminuer et qu’en plus
il nous a « refilé »
les dépenses liées à l’accueil des mineurs étrangers. Et quand on sait
qu’ils sont aujourd’hui de 8 à 10 000 en FRANCE Métropolitaine inutile de
vous faire un dessin. Les départements ont dû assurer le suivi de plus de
4 000 nouveaux mineurs non accompagnés ces dernières années (+ 220
millions d’euros en 2015). L’ETAT pense s’en tirer avec une participation de
250 € par mineur alors que sa prise en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance
(Département) représente un coût de 50 000 €/an et par enfant autrement
dit, c’est une goutte d’eau dans la Manche. De plus, ces mineurs non accompagnés
représentent 10 à 20 % des effectifs de l’ASE selon les départements.
À titre d’exemple pour le Département
de la Manche : le reste à charge pour le RSA qui était de 6,078 483
millions d’euros en 2010 est passé à 14,340 966 € en 2014 puis à
19 094 458 € au budget prévisionnel 2016 soit une augmentation de 214
% par rapport à 2010 et de 33,14 %
par rapport à 2014. Pour ce qui est de la prestation au handicap, le reste à
charge a augmenté de 120 % entre 2010 et 2015. Si nous ajoutons la perte de la
DGF entre 2013 et 2016 qui s’élève à 17 265 411 €, la perte globale
pour le département est de 37 303 925 €. Avec la réduction des
compensations des taxes ménages et de la CVAE depuis 2012 qui a été de
5 145 965 millions d’euros, la perte totale est de 42 449 890
millions d’euros ; cette perte ampute de près de 50% l’investissement et grève d’autant plus
le budget que nous n’avons pas augmenté l’impôt ces dernières années. On comprend mieux pourquoi la France perd pied.
Pourquoi avoir refusé la
négociation avec l’ETAT ?
Tout simplement parce qu’il ne prenait
pas en compte les augmentations constatées depuis 2009 et qu’il ne souhaitait
pas prendre 2014 pour l’année de référence mais 2016. Mais aussi parce qu’il
n’acceptait pas la clause de retour à : « meilleure fortune ».
En conséquence de quoi, les départements compenseraient in vitam aeternam cette charge même
si le nombre de RSA venait à baisser. Par ailleurs l’ETAT aurait souhaité une
péréquation horizontale entre les départements, les plus touchés étant
compensés par les autres. Un camouflet visant à duper la négociation alors
qu’il se montre généreux actuellement pour les personnes âgées sur le dos des
Départements et pour bien d’autres aides.
Faut-il faire comme le gouvernement : tricher ?
Pour s’en sortir les départements
devront-ils bidouiller les comptes pour être en mesure de financer le 12 ème
mois du RSA voire le 11 ème ? Beaucoup d’élus se posent la question
de savoir s’ils financeront tout simplement ce 12ème mois en 2016.
Une chose est sûre : beaucoup d’entre eux vont imposer l'inscription de tous les
bénéficiaires à pôle emploi, ce qui va rendre plus véritable le
nombre de chômeurs. Une mauvaise nouvelle de plus pour Hollande alors que le
chômage repart à la hausse et qu’une nette majorité de Français (85%), mais
aussi des seuls sympathisants de gauche (68%), ne souhaite pas qu’il soit
candidat à l'élection présidentielle en 2017, selon un sondage Odoxa diffusé
vendredi. Et dans le genre : « je vous laisse vous dépatouiller avec vos cas sociaux », j’appelle Marisol Touraine qui faute d’apporter des solutions, elle vous dira ce qu'elle pense des départements en matière d’insertion: pas grand chose de bien. Un comble
quand on sait que les augmentations des dépenses sociales amputent les
investissements productifs au détriment des créations d’entreprises et
d’emplois. Franchement, il y a de quoi s'interroger sur l'avenir des départements. On sera dans de beaux draps si l'État , après avoir redonné toute l'économie à la Région, entend redonner le social à ses fonctionnaires.
Rien ne va plus. Et maintenant il faut qu'on accueille les jeunes mineurs étrangers alors qu'on manque de place pour les gamins de la Manche.R.J.
RépondreSupprimerEt sont-ils tous mineurs? ça reste à prouver.
RépondreSupprimerEt demain avec cette méga communauté qu'on concocte, j'espère que vous serez à nos côtés, pour nous défendre. Des Tréhet il n'y en a pas beaucoup dans la Manche.
RépondreSupprimercdt
Fort heureusement je ne suis pas le seul; nous sommes plusieurs à travailler ensemble pour la création de cette nouvelle communauté; C'est d'abord un plaisir mais il y a des compétences parmi tous ces élus qui seront les bienvenues, croyez moi car la mise en place de cette communauté XXL demandera à l'équipe qui sortira des urnes non seulement de l'amitié et de la confiance mais également de l'expérience. Un seul homme quelqu'il soit ne pourra porter seul cette collectivité. Quant à citer la Manche, elle s'est faite avant moi et les cimetières sont faits de gens irremplaçables. Le travail, l'engagement est une chose mais le savoir en est une autre. Nous avons tous notre seuil de PETERS; J'ai le mien comme tout le monde. Vous savez aussi que les grandes qualités sont souvent accompagnées de grands défauts; Sur ce point je ne suis pas plus épargné que les autres; Merci tout de même.
RépondreSupprimerCe gouvernement nous aura beaucoup déçu. Le chômage atteint des records. Les collectivités n'ont plus les moyens d'investir. Les entreprises se heurtent aux réglementations. La concurrence européenne est déloyale. Qui sait le Brexit va peut être nous faire du bien. Hollande aura marqué l'histoire de France. C'est au moins ça.
RépondreSupprimerQuand allez-vous comprendre que c'est Bercy qui pilote la France depuis plus de 30 ans ?
RépondreSupprimerSi un homme politique annonce une baisse pour la communication, Bercy vide les poches de quelqu'un d'autre... Et de préférence le moins voyant.
Les ministres et même le président pilotent le pays dans le compromis avec la finance (publique, privée). Et les gardiens du temple et des dogmes sont toujours les mêmes.