Et
revoilà le spectre du service militaire obligatoire qui revient sur la table.
Les français seraient donc si nostalgiques que ça des bidasses et des corvées
inutiles ? En tout cas la promesse de campagne d’Emmanuel Macron de
rétablir le service militaire – dans une version très allégée, dite service national obligatoire et universel- est paraît-il
partagée par 59% des Français.
Mais savent-ils seulement que cette mesure supprimée par Jacques Chirac va nous
coûter la bagatelle 6 milliards d’euros ? Si au moins le jeu en valait la chandelle!
Tout
ça n’est pas très sérieux.
L’idée
n’est pas nouvelle, puisqu’en supprimant le service militaire le 28 mai 1996
Jacques Chirac l’avait remplacé par un bref « rendez-vous
citoyen « mixte sur la Défense nationale. Et il avait vu juste le
grand Jacques, l’armée n’avait plus besoin de conscription, et encore moins
aujourd’hui mais de moyens. Il nous faut une armée réactive et très
professionnelle, alors que faire de conscrits que l’on ne peut pas envoyer sur
un théâtre d’opérations, sauf en cas de mobilisation générale. De plus, faire
un soldat en un mois est purement et simplement irréaliste. Et où va t’on loger tous ces « pioupious »? dans des ALGECO ou sous des toiles de
tente puisque nous vendons les
casernes qui nous restent pour en faire des appartements ou des hôtels de luxe. Allons
Emmanuel, revenez sur terre, une telle décision ne se prend pas à la légère pour
faire plaisir à une poignée de nostalgiques qui pensent que sa suppression a eu
des effets négatifs sur la jeunesse de notre pays et, par voie de conséquences,
sur notre société. Ceux-là n’ont peut-être pas fait la guerre d’Algérie… Plus
sérieusement, on doit d’abord saisir toutes les contraintes et tous les freins
humains, techniques et financiers avant de s’engager dans ce genre de réforme.
Que fera l'État pour les "déserteurs" des zones de non droit et
d'ailleurs? Ira t-il les chercher? Déjà que la police ne rentre pas dans les
cités, c’est un détachement qu’il faudra envoyer pour les récupérer. À moins
que ce ne soit pour remplacer la carence éducative des parents par des adjudants ? et là,
croyez-vous sincèrement que ce soit le rôle de l’armée et de la gendarmerie d'éduquer en quelques semaines une jeunesse qui, çà et là, n'a reçu aucune education?
S’il
est un fait que la jeunesse
française a besoin d'autorité, de discipline et de civisme la faute à
qui ?
Ce
service national universel et obligatoire d'une durée d'un mois pour
toute une classe d'âge devra intervenir au cours des trois années suivant le
18ème anniversaire de chaque jeune français reconnu apte pour le réaliser. Le président, chef des armées, a fait ses calculs :
une classe d'âge compte 800000 jeunes, si d'emblée on en écarte 200000 ( 25%)
jeunes pour diverses raisons il en
restera 600000 selon les prévisions. Une économie de bout de chandelle. Son caractère obligatoire ne fera pas
obstacle à la prise en compte de l'objection de conscience pour ceux qui
refusent le maniement des armes. En revanche, pour certains jeunes des quartiers
difficiles qui manient déjà habilement la Kalachnikov, ce sera un stage de perfectionnement.
Le prétexte fallacieux de rendre ce service national
d'un mois comme une
expérience de la vie militaire, favorisant la mixité sociale, est une utopie. Si
c’est pour leur apprendre les
premiers gestes qui sauvent et les préparer à entrer dans la vie
professionnelle une fois avoir fait leur bilan de santé et détecter leurs
lacunes intellectuelles, inutile de passer par l’armée..A l'époque du service militaire, les 3 jours suffisaient. Ne vaudrait-il pas
mieux placer ces six milliards d'euros sur une période de l'Éducation, sur la
formation, où ils pourraient porter leurs fruits. Ou bien encore, dans
l’économie pour créer des emplois ? Le coup de gueule du chef d’État-major Pierre de
Villiers, qui dit « s’être fait baiser » par ce train d’économies de 850 millions
d’euros au détriment de l’armée, montre à quel point cette idée est irréaliste.
Pendant que nos soldats risquent leur vie tous les jours sur des théâtres
d’opération, on opère une réduction drastique du budget militaire, et dans le
même temps on annonce le retour d’un service militaire ( même d’un mois) qui va
nous coûter un bras. Même Jean-Jacques Bridey, député LREM du Val-de-Marne et
président de la commission de la défense de l’Assemblée, a déploré la décision
du gouvernement de réduire les dépenses de l’armée. Et de déclarer : « Je regrette, surtout quand
je vois l’explication qui a été donnée par Bercy, puisqu’on nous dit qu’il faut
faire 4 milliards d’économies, et dans le même temps, on ouvre un crédit de 1,5
milliards pour capitalisation d’Areva ». La république d'En Marche aurait-elle l'ambition de faire marcher...au pas ?
Bercy dirige aux destinées de la France depuis 40 ans. Pourquoi voudriez-vous qu'énarque fraîchement élu s'opposa aux grands corps d'État ?
RépondreSupprimerQuand un comptable pilote une société en période de crise vous pouvez être sûr d'une chose... la faillite est proche ; le blessé mourra guérit.
Prenez l'exemple des fusions pour optimiser les effectifs et le fonctionnement. Faut-il être à ce point stupide pour ne pas voir que la première obsession des administrations locales et des élus sera de se doter des services qu'ils n'avaient pas auparavant en ne pouvant pas licencier ceux qui ne servent à rien (font doublon) ou qui devront alimenter les nouvelles strates du fonctionnement.
Le rapport ? Toutes les décisions de Bercy étant irrévocables (ils ne se remettront jamais en cause), il faudra demander plus d'efforts. Et une idée bien ancrée à l'époque du service militaire était de faire assurer une grande partie du coût de fonctionnement de l'armée par les conscrits (compta, secrétariat, posté, santé, achats, entretien, cuisines, services, etc). Or aujourd'hui ces fonctions sont externalisées sur des entreprises privées. Et tous les personnels non actifs sont une charge au détriment de la fonction intrinsèque du militaire.
Bonne journée
Tout à fait d'accord avec vous c'est une absurdité
RépondreSupprimerTrès bon article
RépondreSupprimerun fidèle lecteur
Je suis d'accord avec la réaction du premier lecteur.cest vrai que les appelés remplaçaient à peu de frais du personnel militaire alors que nous vivions dans les années 70 avec le plein emploi et dans un monde où la France n était pas engagée dans des conflis on pouvait se permettre de dépenser sans compter.jusqu à faire tourner des véhicules militaires pour dépenser le carburant.
RépondreSupprimerRien à voir avec aujourd'hui ou le matériel est usé et que l'on pousse jusqu'au bout.Alors faire machine arrière avec la conscription est une pure folie. Je crains qu'on va payer très cher l'ego de notre président.
Moi je pense qu'il va mettre cette question dans les mains d'un comité théodule pour faire trainer l'affaire et nous faire oublier sa promesse. Ce serait ridicule de se lancer dans une telle aventure. Th.A.
RépondreSupprimerC'est normal il fait ses classes...
RépondreSupprimerVous vous trompez, il a fait ses classes puisqu'il est chef des armées
SupprimerEn dégraissant un peu le nombre d'élus, de conseilles municipaux, on ferait une économie de 1,5 milliards n'est - ce pas une piste pour combler le déficit.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerJe vous indique que les conseillers municipaux ne perçoivent pas d'indemnités
RépondreSupprimerOn ne comprend pas tout. Depenser plus de 6 milliards dans une action utopique et vouloir en même temps réduire les Recettes des collectivités de 22 milliards c'est ubuesque. Les collectivités ne vont plus investir ou bien ce sont les propriétaires qui vont voir leur impôt foncier augmenter.
RépondreSupprimerLe dégraissage du nombre d'élus locaux est une mesure populiste propre à plaire à la plèbe (noyée dans ces certitudes). Donc si vous ajoutez 70000 postes à supprimer dans les quelques 36000 collectivités et sachant qu'on ne virera pas une secrétaire partagée sur 3 mairies rurales ou l'unique cantonnier de telle ou telle commune, certaines epci devraient dès à présent se poser un certain nombre de questions...
RépondreSupprimerRéduire le coût de fonctionnement n'ampute pas la capacité d'investissement. En revanche la baisse des recettes si elle était supérieure aux économies trouvées serait dramatique. Peut-être que nous verrions pousser moins de projets d'équipements neufs et chers là où il n'y a pas les utilisateurs...
Finalement sans taxe d'habitation les élus seraient bien inspirés de suivre votre exemple pour miser sur les seules recettes fiscales sur lesquelles ils gardent une certaine autonomie : les entreprises...
Nico
Tout à fait d'accord, c'est grâce aux entreprises que nous pourrons trouver des recettes nouvelles, et non avec les deniers de l'état, donc les nôtres. J'en veux pour preuve du montant des impôts locaux moins chères dans les hauts de seine qu'à avranches.cherchez l'erreur. Et puis avec plus de 150 élus la communauté d'agglomération il y de quoi dégraisser un peu pour ne garder que les plus dynamiques. ..
RépondreSupprimerLa question du nombre d'élus de la communauté n'est pas le fait de la communauté d'agglomération mais de l'État qui a souhaité créer des superstructures. Cela dit ces conseillers n'ont pas d'indemnités et représentent toutes les communes. En ce qui concerne les impôts locaux,il y a en effet beaucoup d'inégalités car aucun gouvernement n'a osé revoir les bases d'imposition depuis 1970. Les communes centres dans les zones rurales ont eu à financer les dépenses de centralité utilisées par tous les habitants... Vous avez raison pour les entreprise, l'économie doit être l'une de nos priorités.
RépondreSupprimerVous venez de m'apprendre que le gouvernement met fin aux contrats aidés, CAE, Contrats avenir pour faire des économies drastiques... C'est le monde à l'envers. Il préfère mettre de l'argent sur une operation inutile. Cela n'a aucun sens
RépondreSupprimerLa grande muette à retrouvé la parole ave le général Pierre de Villiers, qui vient de démissionner (on l'a peut être un peu aidé remarquez) mais n'empêche, il a eu le courage de dire tout haut ce que les poltrons pensent tout bas. Bravo à lui.
RépondreSupprimerLa rencontre de demain avec Macron va devenir intéressante. Il vient de reprendre sa liberté de parole. On ne pouvait pas attendre autre chose d'un de Villiers. JCE
RépondreSupprimerNos armées équipées de matériels usés. Des soldats et des policiers obligés de s'équiper à leurs frais, une entreprise qui exigeait cela de ses salariés serait immédiatement assignée en référé. Franchement cette baisse du budget des armées me préoccupe bien plus qu'un service militaire (que j'ai fait pendant douze mois) éventuellement rétabli. Nos soldats et nos policiers doivent être respectés, équipés comme il se doit, et les politiques doivent prendre leurs responsabilités. Les communautés locales elles, deviennent une immense fumisterie au service de quelques ambitions sûrement pas au service du citoyen-contribuable
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