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dimanche 19 juin 2016

"Penser global, agir local " et la réforme territoriale.


A l'heure où la loi NOTRe mobilise l'esprit de nombreux élus, inquiets pour l'avenir de leurs territories, le

PESL (Projet Educatif Social Local) leur rappelle quelques règles à observer, s'agissant d'un projet politique initié par l'État et soutenu par la Caisse d'Allocations Familiales (CAF), la Mutualité Sociale Agricole, les Conseils Départementaux, la DDCS (Direction Départementale de la Cohésion Sociale), et remet en cause bien des positions sur les compétences que les communes pourraient reprendre ou donner aux nouvelles Communautés de communes. La CAF est claire à cet égard : son soutien financier sera désormais accordé aux seules communautés qui porteront un tel projet éducatif et social pour leur territoire lequel pourra être décliné localement en fonction des besoins et des attentes des collectivités locales ou de leurs expériences et de leur engagements socio-culturels vis à  vis de leurs populations. Quand on sait combien l'aide financière de la CAF et de ses partenaires est essentielle pour la mise en place et le fonctionnement des actions en faveur de la petite enfance, de la jeunesse et des familles dans les domaines de la santé, du social, de l'éducatif, de la culture, du sport ou des loisirs, il n' y a plus à se poser beaucoup de questions sur la voie à  prendre pour gérer tous ces domaines... À moins de prendre le risque de faire table rase des politiques engagées par les Communautés et communes qui se retrouveront au sein d'un nouvel EPCI ( Établissement Public de Coopération Intercommunale) au 1er janvier 2017. C'est ainsi, le choix des élus sera orienté par des orientations nationales et des questions budgétaires comme il en a été pour la création des communes nouvelles à défaut de projet. En somme on ne fait pas confiance à la démocratie. Dommage, car beaucoup d'élus n'avaient pas besoin d'être conditionnés pour :" Penser global et agir local.

 
La santé des habitants est un objectif de la politique communautaire, car elle est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité.

Telle est la définition de la santé selon René Dubos (agronome,biologiste) 1901-1982, le père du développement durable qui , en 1972, lors du premier sommet sur le développement durable, parlait de"penser global, agir local et évoququait déjà les pôles de compétences que nous reprenons aujourd'hui pour donner du sens à  la loi NOTRe. En favorisant l'émergence de pôles territoriaux, nous entendons assurer la proximité, la continuité et la réactivité au sein des nouvelles collectivités issues de la réforme territoriale et la fusion de bassins de vie, ceux du territoire du Mont-Saint-Michel - Normandie par exemple. Penser global, agir local, en matière de gestion des collectivités, c'est vouloir construire une politique commune qui tienne compte  de l'histoire et des spécificités territoriales et permettre à la démocratie  d'être présente au quotidien dans la gestion locale afin de contribuer au développement de chaque bassin de vie. Penser global pour agir local c'est aussi la recherche d'une cohésion sociale, économique et environnementale et la volonté d'unité dans la diversité. Cela suppose évidemment une organisation politique et administrative équilibrée et coordonnée entre une multipolarité agissante et une centralisation gestionnaire. Penser global agir local c'est également mettre fin aux baronnies et à la concurrence; en revanche c'est  le respect des identités et le désir d'équilibre et d'équité dans un esprit de solidarité. Penser global agir local, c'est encore le souhait de mettre le citoyen et l'élu au coeur d'un projet de territoire partagé. C’est l'idée  qu'une politique doit se vivre sur le terrain , en faveur de la démocratie participative et créative. Bref, tout le contraire de la pensée unique et d’une administration formatée.


Bien d'autres questions méritent la même approche globale; à défaut, une définition de l'intérêt  communautaire doit être mieux formulée pour être bien comprise. Samedi 18/6 au soir les installations équestres sur lesquelles s'entraîne la section équitation du collège de Brécey, championne de France 2016, accueillait une manifestation culturelle autour du sport équestre. Le président de l'association Cheval Endurance, l'organisateur de la soirée, se plaignait auprès des élus présents d’être désormais privé des subventions du Conseil Régional qui a décidé de ne plus s'intéresser qu'à l'élite, en conséquence de quoi seule l'aide de la communauté du Val de Sée et le partenariat économique lui permettent de survivre. Inutile de préciser qu'il s'inquiète de l'avenir des associations équestres qui valorisent l'élevage équin du Sud Manche à l'approche de la fusion des communautés. Pour peu que l'intérêt territorial de ces équipements équestres, de ces associations, de cette section scolaire ne s'inscrive pas dans une pensée globale en faveur du monde agricole et du sport, c'est tout un pan de l'agriculture et de l'économie qui pourrait s'effondrer. Certes, le pôle équin de Genêts est un atout économique pour le Sud Manche et le département dont il conforte  l'image équestre, mais ignorer le travail réalisé sur le territoire depuis des années en faveur de l'élevage équin serait une erreur politique. Seule une pensée globale permet de se pencher sur l'intérêt communautaire et l'action locale. Bien d'autres exemples démontrent cette obligation de donner de la hauteur à une réflexion politique qui ne peut se résumer à une image, même si elle est essentielle pour l'attractivité d'un territoire. Sauf que pour les acteurs locaux qui font la vie de ce territoire, ils ne peuvent s'en contenter.

8 commentaires:

  1. Anonyme6/19/2016

    Voilà un vrai sujet; Il est en effet indispensable de penser objectifs politiques de territoire avant de s'embarquer Sur des retours de compétences que les communes ne sont pas en mesure d'assurer lorsque des actions sont d'intérêt communautaire.

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  2. Anonyme6/19/2016

    Notre nouveau président de région étant proche du milieu du cheval je le vois mal arbitrer contre une particularité bien Normande. Çà ressemble plutôt à des arbitrages administratifs (voir dossier du haras de Saint Lô).
    Je suis d'accords avec vous et le commentaire en revanche.
    On peut difficilement imaginer que des anciennes compétences communautaires reviennent aux communes alors qu'elles ne sont plus structurées pour cela d'une part et que les budgets seraient compliqués à faire d'autre part.
    Jojo

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  3. Anonyme6/19/2016

    Une communauté de près de 90000 habitants doit prendre en mains l'aménagement du territoire. Sinon c'est revenir en arrière. Les communes n'ont pas les moyens de développer le sud manche. JM

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  4. Anonyme6/20/2016

    JM : la première question à poser est "qui a intérêt à voir le sud Manche se développer ? ".
    On est pas sur l'axe Seine-Normandie.
    Les moyens seront mis sur ROUEN-Le HAVRE auxquels ils ont ajouté Cherbourg et Caen.

    Donc Sud Manche c'est un peu comme Alençon : on est des bouseux arriérés (voir remarques délicates de campagne)

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  5. Il ne faut jamais renoncer. L'unité d'un territoire peut être un argument. Par ailleurs le développement économique est aussi liée à notre organisation locale , à notre engagement et à notre compétence.

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  6. Anonyme6/20/2016

    nous devons éviter en effet de penser local avant de penser politique d'ensemble et intérêt du territoire et de ses habitants; La cohésion territoriale est fondamentale. le réflexe premier est de penser à soi; c'est humain mais ce n'est pas la bonne solution JMB

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  7. Anonyme6/21/2016

    La manifestation équestre organisé par M. Jean Pierre Allain était un spectacle privé proposé par Caval Production. Ce qui ne s'apparente pas vraiment à la promotion de la race chevaline en Normandie. De plus, l'association Cheval Endurance présidée par M. Allain reçoit des subventions et le spectacle n'était pas gratuit. Il devait donc rentrer dans ses frais

    bien cordialement

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  8. Cheval endurance est un exemple parmi d'autres. Ce championnat Normandie a reçu la participation de près de 200 cavaliers. Nous pourrions également parler de la SHR dont les membres bénévoles sont des éleveurs. L'élevage équin doit être soutenu dans le Sud Manche. Une commune ne peut avoir la prétention de soutenir la filière équine. C'est du niveau d'une communauté et d'un département. S'ils se désengagent c'est toute une filière qui en subira les conséquences. Ne personnalisez pas; pensez global.

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