Innover
en France : un jeu de patience
Il
aura fallu près de 300 jours pour mener à bien ce dossier tomates; on aura du se jouer des nombreuses chausses trappes posées par la réglementation
administrative et, paradoxe, nous y sommes arrivés avec l'aide de
l'État. 10 mois de travail et de
stress mais avec l’obstination chevillée au corps pour gagner notre pari. Ouf,
nous arriverons à temps, fin 2016, pour planter nos tomates et donner du boulot
à tous ceux qui en attendent avec impatience. Et ils sont de plus en plus
nombreux dans le Sud-Manche. Nous devons cette réussite à une équipe
professionnelle bien rodée et à une volonté sans faille des porteurs du
projet, mais également à l'État et à ses services qui se sont montrés coopératifs
et compréhensifs pour répondre à nos demandes et, disons-le aussi, pour
corriger certaines faiblesses. Les permis de construire des 3 cogénérations sont acquis; les réserves des deux enquêtes
publiques ( étude d'impact et loi sur l'eau) sont levées et le permis des serres
sera signé fin mars. Pour autant, le navire n’a pas pris le large nous devons
rester vigilants car en France le développement économique peut être
aussi conditionné par le bon vouloir des entreprises , celles de l'énergie
notamment : ERDF, RTE, GRDF, GRT...
Ainsi en est-il pour ce projet des maraîchers du Mont-Saint-Michel, (marque de la société franco hollandaise) dont les tomates du Sud manche seront les ambassadrices de la Normandie. Ce dossier démontre les difficultés pour s'implanter et créer de l'emploi en milieu rural, soumis à de nombreuses obligations coincées dans un labyrinthe administratif, alors que les chiffres du chômage repartent inexorablement à la hausse en février, comptabilisant 3,5 millions de chômeurs ( en catégories A) . Franchement ce n’est pas le moment de faire du zèle. De plus le Sud Manche mériterait mieux; nous avons accepté les lignes THT qui défigurent notre paysage sans moufeter et sans compensation. Et si ce n’était que çà ! En 2015, la société APTAR STELMI , implantée à Brécey depuis 1994, a mis plusieurs millions d'euros dans un projet d’agrandissement de son unité de production avec à la clé des dizaines d'emplois, donc des recettes nouvelles. Et bien on découvre maintenant qu' EDF ne peut satisfaire les besoins en énergie de l'entreprise qui devront passer de 2,5MW à 3,5MW. ERDF ne pourra atteindre cet objectif qu'en tirant une nouvelle ligne souterraine reliant la société brécéenne au poste source de Saint-Martin-des-Champs (17kms). Et contre partie Aptar Stelmi devra financer les travaux: plus d'un million d'euros. De qui se moque t-on? ERDF thésaurise sans doute en prévision du chèque qu’il va devoir débourser pour éponger les dettes d’AREVA et, pour ça, il leur faut trouver des pigeons. Une chance: nous bénéficions d'un joker avec le décret 199 tout juste paru au J.O. Il devrait nous permettre d'utiliser, dès décembre 2016, une partie de l'énergie produite par les 3 centrales de cogénération de 12MW construites pour le chauffage des serres tomates. Bonne idée, encore faut il que GRT, transporteur de gaz donne à GRDF la possibilité de fournir les quantités de gaz nécessaires à la dite cogénération. Patatras, on apprend aujourd'hui qu'il faudra attendre 2020 pour être sécurisés rien de moins. Comme bien souvent en France il nous faut à nouveau contourner cet obstacle imprévu. Après quelques palabres, il apparaît possible de créer une conduite provisoire en 2017 à condition que RTE soit d’accord et que nous acceptions de dédouaner GRDF de ses obligations en cas d'un froid centenal. Depuis le temps qu’on l’attend celui-là ! La plaisanterie n’a que trop duré; le maire va engager sa responsabilité et signer le document, estimant que les risques ne sont pas grands dans une vallée particulièrement tempérée, d'autant que le risque ne porte que sur 2% de la production. Bref, vous l’aurez compris, tout le monde se couvre et tous les prétextes sont bons pour mettre des batons dans les roues du développement économique en France, au grand dam évidemment de l'entreprise franco-hollandaise surprise par toutes ces tracasseries auxquelles s'ajoutent également la frilosité des banques quand ce n'est pas la lenteur de l'administration de l'État où des collectivités. On attend toujours la décision de la Région pour une avance remboursable au titre de sa politique économique. Soyons quand même optimistes et ayons confiance. Une centaine d'emplois, ça vaut bien un peu d'obstination pour forcer la chance.
Ainsi en est-il pour ce projet des maraîchers du Mont-Saint-Michel, (marque de la société franco hollandaise) dont les tomates du Sud manche seront les ambassadrices de la Normandie. Ce dossier démontre les difficultés pour s'implanter et créer de l'emploi en milieu rural, soumis à de nombreuses obligations coincées dans un labyrinthe administratif, alors que les chiffres du chômage repartent inexorablement à la hausse en février, comptabilisant 3,5 millions de chômeurs ( en catégories A) . Franchement ce n’est pas le moment de faire du zèle. De plus le Sud Manche mériterait mieux; nous avons accepté les lignes THT qui défigurent notre paysage sans moufeter et sans compensation. Et si ce n’était que çà ! En 2015, la société APTAR STELMI , implantée à Brécey depuis 1994, a mis plusieurs millions d'euros dans un projet d’agrandissement de son unité de production avec à la clé des dizaines d'emplois, donc des recettes nouvelles. Et bien on découvre maintenant qu' EDF ne peut satisfaire les besoins en énergie de l'entreprise qui devront passer de 2,5MW à 3,5MW. ERDF ne pourra atteindre cet objectif qu'en tirant une nouvelle ligne souterraine reliant la société brécéenne au poste source de Saint-Martin-des-Champs (17kms). Et contre partie Aptar Stelmi devra financer les travaux: plus d'un million d'euros. De qui se moque t-on? ERDF thésaurise sans doute en prévision du chèque qu’il va devoir débourser pour éponger les dettes d’AREVA et, pour ça, il leur faut trouver des pigeons. Une chance: nous bénéficions d'un joker avec le décret 199 tout juste paru au J.O. Il devrait nous permettre d'utiliser, dès décembre 2016, une partie de l'énergie produite par les 3 centrales de cogénération de 12MW construites pour le chauffage des serres tomates. Bonne idée, encore faut il que GRT, transporteur de gaz donne à GRDF la possibilité de fournir les quantités de gaz nécessaires à la dite cogénération. Patatras, on apprend aujourd'hui qu'il faudra attendre 2020 pour être sécurisés rien de moins. Comme bien souvent en France il nous faut à nouveau contourner cet obstacle imprévu. Après quelques palabres, il apparaît possible de créer une conduite provisoire en 2017 à condition que RTE soit d’accord et que nous acceptions de dédouaner GRDF de ses obligations en cas d'un froid centenal. Depuis le temps qu’on l’attend celui-là ! La plaisanterie n’a que trop duré; le maire va engager sa responsabilité et signer le document, estimant que les risques ne sont pas grands dans une vallée particulièrement tempérée, d'autant que le risque ne porte que sur 2% de la production. Bref, vous l’aurez compris, tout le monde se couvre et tous les prétextes sont bons pour mettre des batons dans les roues du développement économique en France, au grand dam évidemment de l'entreprise franco-hollandaise surprise par toutes ces tracasseries auxquelles s'ajoutent également la frilosité des banques quand ce n'est pas la lenteur de l'administration de l'État où des collectivités. On attend toujours la décision de la Région pour une avance remboursable au titre de sa politique économique. Soyons quand même optimistes et ayons confiance. Une centaine d'emplois, ça vaut bien un peu d'obstination pour forcer la chance.
Comment voulez vous réussir quand on n'appartient pas à une métropole. Quand ERDF ou GRDF y investissent ils sont sûrs de rentabiliser. La France avance à plusieurs vitesses. Il faut vraiment de l'obstination et vivre son territoire en permanence pour réussir. Chapeau.FL
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