Translate

dimanche 30 août 2015

Manche: la pensée libérale d'Alexis de Tocqueville


L'homme est un roseau pensant


Dans  tout système, privé comme public, politique comme administratif,  il y a toujours une hiérarchie constituée d'un patron, d'un corps intermédiaire et d'une base active. Il y a ceux qui pensent et décident, ceux qui traduisent et font appliquer les décisions, ceux qui exécutent et ne demandent qu'à penser pour faire progresser le système, s'ils en ont le droit. La hiérarchie est  une organisation sociale verticale, porteuse d'autorité, de savoirs et de règles, indispensables au bon fonctionnement des institutions et des entreprises. Elle vise à associer des individualités et des compétences pour obtenir la plus grande efficience et atteindre au mieux les objectif collectifs de la structure. Toute gouvernance s'appuie sur une hiérarchisation des pouvoirs mais la réussite d'un groupe humain ne dépend pas seulement de son organisation ni des moyens qu'on lui donne; les personnalités qui le composent et les rapports entre elles sont des données á prendre en compte pour que chacune d'elles, à la hauteur de ses moyens, contribue á le faire vivre et progresser.


Les méthodes de gouvernance ont toujours fait couler beaucoup d'encre.  Les opinions politiques divergent sur cette question, bien que dans l'action et dans les faits on observe souvent une grande marge   entre la théorie et la pratique.  Une fois au pouvoir, les idées  oubliées, le naturel revient au galop;  le pouvoir conserve le savoir et l'autorité mal dosée, associée souvent á une dose de méfiance, contribue à se priver du bon sens des collaborateurs, de leurs connaissances ou de leur engagement . On a tôt fait   d'omettre que l'homme, doué de pensées,  a besoin de s'exprimer au mieux de ses compétences pour se réaliser. Aussi, tout système qui ne marche qu'au sifflet   se prive des initiatives de ses membres. La méthode libérale n'est pas celle du baton ou de la carotte car elle ne valorise pas l'homme qui doit trouver en lui-même le désir de s'élever par son action. Seuls des rapports de confiance visant á renforcer son autonomie et ses responsabilités    permettent d'obtenir le meilleur de lui même.


Faire s'exprimer tous les talents




La pensée libérale, si chère á Alexis de Tocqueville qui présida le Conseil général de la Manche de 1849 à 1852, respecte l'homme et ses valeurs ; toujours présente au sein de notre nouvelle assemblée départementale, elle le place au coeur de ses préoccupations dans un souci de liberté, de responsabilité et de créativité ( par nature), à la différence du constructivisme qui, présent dans tous les partis,  entend transformer l'homme en le façonnant selon ses propres critères. Le libéralisme ne souhaite pas changer les individus; il les accepte dans leurs différences et parie sur la richesse des diversités en restaurant leurs responsabilités.  Il est le contraire de la loi du plus fort. En revanche il rend plus fort la société en utilisant les forces de chacun. Le libéralisme n'est pas non plus le culte des multi nationales car l'addition des entreprises individuelles  est source d'innovation et de richesses. Il est seulement une utopie réaliste dans la mesure où il repose sur la confiance que nous plaçons dans l'autre  pour que sa réussite soit aussi la nôtre. En somme, le libéralisme est   un art de gouverner qui vise á ce que chacun contribue et s'approprie la réussite de son équipe. La gouvernance libérale exclut á la fois l'individualisme, qui mènerait rapidement à l'anarchie, et  la pesanteur administrative qui inhibe les initiatives. Pour autant elle n'est pas collective; elle est participative autour de leaders respectueux des talents de chacun pour en obtenir les meilleurs résultats.



L'assistanat est liberticide



L'objectif principal du libéralisme est de rendre l'homme indépendant. Il est contraire à l'assistanat cause de dépendance, de démotivation et de renoncement.  Cette idée libérale s'applique également à la gouvernance des sociétés. Nous constatons hélas que nous en sommes très éloignés car notre pays, soumis à des contraintes extérieures et à l'urgence, développe trop souvent un assistanat contraire á la valorisation des hommes. Le soutien d'hier et d'aujourd'hui à l'agriculture en est un bon exemple. Le monde agricole demande des conditions qui lui permettent de vivre et d'exister par son travail et non d'être assisté par des subventions ponctuelles qui le dévalorisent et  affaiblissent une France qui a besoin plus que jamais de producteurs engagés et innovants.

L'ambition de rendre les individus autonomes est le fondement même de tout gouvernement démocratique libéral qui doit favoriser la réussite personnelle pour s'en enrichir. Cet esprit libéral s'avère également nécessaire dans le domaine social, solidarité n'étant pas assistanat. Le revenu social minimum n'est pas un du et n'a  pas pour but d'entretenir   dans la dépendance des individus qui ont la capacité de se prendre en mains si nous leur en donnons les moyens.  Nous avons des devoirs á l'égard des plus démunis mais nous devons avoir aussi des exigences, celles de leur remettre le pied à l'étrier et de leur redonner les rênes de leur avenir. Libéralisme n'est pas laxisme . Un libéralisme sans autorité et sans exigences serait liberticide, en contradiction avec ses objectifs... Un homme dépendant n'est plus libre.


L'égalitarisme, fléau éducatif

L'histoire de l'humanité a été une longue marche vers la liberté... La fin de l'esclavage a été l'une de ses grandes étapes mais la liberté reste á la merci d'un despotisme démocratique égalitaire, rampant au sein d'un  système éducatif qui ne cesse de niveler  notre société par le bas quand il n'en exclut pas une grande partie de notre jeunesse, se refusant á développer á leur profit et á celui de la France leurs capacités individuelles. Chaque année, 140000 jeunes d'une classe d'âge sortis sans formation du système éducatif deviennent dépendants d'un État providence qui n'a pas les moyens de ses ambitions. Au fil du temps la  France s'est piégée dans ses idéologies démagogiques dont sa jeunesse fait les frais aujourd'hui faute d'autorité et de respect des valeurs individuelles dont la diversité fait la richesse d'un pays. Alexis de Tocqueville réprouvait déjà le despotisme démocratique á son époque : "il y a plus de sagesse et de lumières dans beaucoup d'hommes réunis que dans un seul" disait-il. Bien sûr ...dans la mesure où toute notre jeunesse n'est pas   formatée  dans le même moule d'un collège unique et uniforme dans lequel on ne pourra même plus  s'ouvrir au monde du fait de la suppression récente des classes bilingues et européennes . Alexis de Tocqueville nous rappelait à ce propos que "le moment le plus dangereux pour un mauvais gouvernement est celui d'ordinaire   où il commence les réformes". Peut être avait il raison!



4 commentaires:

  1. Anonyme8/30/2015

    Y a t-il encore des mouvements libéraux en France ?
    La tentation est obligatoirement forte pour le médiocre qui se propulse en haut de l'échelle sociale par la ruse et la manipulation, de museler la gouvernance libérale.
    Pire les illégitimes qui détiennent le pouvoir réel de l'état, qu'ils soient doués et compétents ou non, se protégeront forcément du danger que représente le jeu démocratique qu'ils ne maîtrisent pas complètement.
    Selon moi le libéralisme est mort le jour où les citoyens ont confié leur destinée à l'administration centrale.

    RépondreSupprimer
  2. Anonyme8/30/2015

    Il y a beaucoup de confusions quand on parle de libéralisme. Peut -on d'abord faire un parti d'une pensée philosophique? Ce serait bien mais il vaut mieux qu'elle reste à l'idée car elle risquerait d'être dévoyée. On pourrait s'interroger aussi sur l'application de la démocratie. Est-elle bien appliquée quand un parti qui représente 25% de la population n'a que 2 députés... Quand un parti qui ne représente que 2 á 3% de voix á la présidentielle possède des dizaines de sénateurs et députés... Le libéralisme n'est pas mort si nous en faisons une conduite personnelle de governance. Je pense appliquer ce principe dans mon entreprise . Mes employés la font progresser par leurs idées et leurs conseils. Jean.A.

    RépondreSupprimer
  3. Le libéralisme est pour moi plus une conduite de vie qu'autre chose. Sur le plan politique, il est vrai que l'administration centrale prend souvent le pas. on le constate avec toutes les règles européennes; C'est pourquoi je prêche pour la proximité qui nous permet d'avoir le contact avec les hommes et le terrain. Pour vivre l'expérience de collectivités locales et départementale, c'est un plaisir de pouvoir vivre cette gouvernance libérale.

    RépondreSupprimer
  4. Anonyme9/02/2015

    Le libéralisme requiert une éthique de part et d'autre car rendre libre est un objectif mais la liberté exige des règles que tout le monde ne connait pas ou ne veut pas connaître. C'est là ses limites.JHL.

    RépondreSupprimer