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mardi 30 juillet 2013

La France sous le joug des banques et de l'administration

Lors de derniers articles traitant du choc de simplification et de l'économie à propos notamment du sauvetage des abattoirs industriels de la Manche et de leurs 700 emplois, j'évoquais les contraintes administratives auxquelles sont soumises les collectivités locales et l'indifférence de certains élus et structures économiques à l'égard des employés... un sujet qu'un article d'Ouest France et un mail du directeur de la SHEMA remettent aujourd'hui d'actualité.
 
Alain Lambert, président du conseil général de l'Orne et président de la commission consultative d'évaluation des normes, qui s'était désolidarisé de la Manche pour les AIM, s'insurge maintenant contre "les administrations centrales qui continuent superbement d'ignorer le moratoire sur le choc de simplification des normes" au point de penser démissionner si rien ne bouge... et de rappeler que, depuis 2010, "les textes en augmentation de 79% ont coûté 249,7 millions d'euros aux collectivités locales"... et de dénoncer "le bras de fer entre technocrates et politiques, lesquels, même instruits, ne comprennent plus rien aux textes qu'on leur donne. je n'ai rien dit d'autre dans mon précédent message; CQFD
 
En ce qui concerne les banques, certaines du moins, nous sommes dans un autre registre; elles se montrent tellement peu coopératives dans quelques situations qu'on est en droit de se demander parfois si elles n'agissent pas pour des intérêts inavouables. Dans le cas des AIM, la question peut se poser. Soucieuse de répondre aux attentes de ses partenaires publics de la Manche et de Basse Normandie mais aussi du ministère, la SHEMA, suite à l'avis favorable de son conseil d'administration, a élaboré une stratégie d'intervention avec un cabinet d'avocats parisiens compétents pour une telle affaire afin d'être en conformité avec la légalité.
 
Ainsi, AIM octroierait à la SHEMA le droit exclusif de se rendre acquéreur de son établissement principal, basé sur Sainte Cécile et Villedieu les poèles. Cet engagement pourrait prendre alors  la forme d'une promesse de vente. En contrepartie de ce droit exclusif, la SHEMA verserait sur un compte séquestre la somme d'un million d'euros à valoir sur le prix de vente si celle-ci intervenait. Auparavant, la SHEMA s'obligerait à étudier l'acquisition sous trois aspects: l'évaluation du bien, la qualité du futur locataire et la rentabilité de l'opération nécessaire à la couverture du risque, autant de préalables au financement de l'opération. En accord avec le vendeur, ce séquestre serait mobilisé "à première demande" par le pool bancaire si nécessité. Toutefois, pour éviter les risques au cas où la vente n'aurait pas lieu, la SHEMA demanderait une garantie sous la forme de constitution d'hypothèque sur le bien à acquérir... ce serait la moindre des choses d'autant que les banques ne seraient pas lésées.
 
Et bien figurez vous, certaines banques refusent cette proposition estimant que celle-ci est différente de la" garantie à première demande" exigée par elles. On ne voit pas très bien où est la différence à vrai dire. En fait chacun comprendra qu'elles ne souhaitent pas que la SHEMA mette la main sur un actif de la société s'il devait y avoir liquidation. 1 million d'actif pour la SHEMA sur 18 millions d'actif au total pour la société, c'est rien. Et bien non ce sera tout ou rien! On veut le porc et l'argent du porc, et pourquoi pas le boucher avec. On doit se demander en fait si ces banques, certaines tout du moins, souhaitent vraiment que les AIM poursuivent leur activité. Malignes, en refusant la proposition de la SHEMA qu'elles jugent différentes de la leur, elles rejettent la responsabilité d'un éventuel échec sur la SHEMA et les partenaires publics qui ont seulement recherché à se mettre en conformité avec le droit.
 
Wait and see...  ce comportement nous amène tout de même à nous interroger sur le jeu que mènent certaines banques.  Elles ont des atouts certainement que les partenaires publics n'ont pas dans le leur et probablement pas les mêmes objectifs.  Cependant, il est  regrettable que l'économie et l'emploi doivent se jouer avec les banques au poker menteur.

1 commentaire:

  1. Anonyme7/31/2013

    Bravo pour l'union région département. Un territoire ne peut gagner que s'il est uni au delà des questions politiques. Vous avez du mérite dans le Sud Manche de réussir dans l'adversité. Dieu sait si on vous a souhaité de vous casser la figure dans certaines réunions politiques pour le projet du Chêne au Loup qui est exceptionnel. Bonne chance. Jean Marie B.

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