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mercredi 16 avril 2014

Dans le Sud Manche...



L'espoir d'une sérénité constructive

Les 23& 30 mars 2014, les électeurs du Sud Manche ont donné un sérieux avertissement  à leurs élus. De Villedieu les Poèles à Pontorson, de Granville à Sourdeval  en passant par Avranches, les résultats des élections municipales témoignent d'un désir de changement des habitants dans la gouvernance de leurs collectivités. L'ouverture des listes a fait place aux clivages des partis pour la promesse d’une coexistence intelligente dans une même communion d’idées, écartant ainsi le monopole d'un pouvoir doctrinal et souvent manichéen des appareils politiques. Place au rassemblement des compétences et aux expériences. À l’instar de la population du pays de la Baie qui a choisi la participation citoyenne aux dépens des dérives que donne parfois  un mandat électif.
 Le temps de l'ouverture et du Rassemblement
Pour se construire, un territoire a besoin de tout son potentiel humain quel que soit son appartenance. Mais il faut raison garder, car, une élection peut en cacher une autre et il serait présomptueux d’en tirer des conclusions définitives. En revanche, le changement qui vient de s'opérer dans le Sud Manche doit permettre d'inhiber les dernières velléités dominatrices pour favoriser la convergence des volontés constructives qui peuvent se rassembler. J'en fais le vœu au sein d'un pays que j'ai longtemps considéré être inutile et redondant dans le millefeuille des collectivités surtout depuis la création des nouvelles communautés de communes.. Force est de constater cependant qu'elles sont un relais pour les Régions et qu'elles peuvent être un vecteur de rassemblement pour penser et construire le Territoire. À condition qu’elles deviennent un lieu où chacun puisse s’exprimer et apporter sa pierre à l'édifice. Le Sud Manche a besoin d'une structure propice à la réflexion pour s'unir et s'organiser sans à priori, comme ce fut le cas dans les années 90. Une décennie de progrès au cours de laquelle, - alors qu'il n'était qu'une association- , nous réfléchissions ensemble à la structuration de notre territoire jusqu'à ce que la politique ne vienne y fiche la pagaille  avec la fusion de l'Avranchin et du Mortainais au sein d'un syndicat mixte. Le spectre des alliances s'éloigne en même temps que les allégeances en tout genre semble tomber en quenouille depuis les dernières élections municipales. N’est-ce qu’un clapotit ou une lame de fond qui se dessine? en attendant il ne faudrait pas perdre de vue qu’il est urgent de penser à  la nécessité de fusionner les deux syndicats : Pays et SCOT. Une promesse qui m’a été faite voici plusieurs années, mais restée vaine à ce jour. Il m'apparaît désormais possible de contribuer à rassembler les élus du Sud Manche dans un Pays assimilable  à un mini G7. C’est une piste à explorer au plus vite si nous voulons avancer et progresser. 
Reconstruire 
Le temps est venu pour le Sud Manche et le Pays du Mont Saint Michel de repousser   l’idéologie politique pour  travailler au bien commun de nos habitants. C'est le vœu des électeurs qui ont voté pour un changement profond de la gouvernance du Sud Manche. Ne les décevons pas. 

jeudi 25 juillet 2013

AIM (suite): la viande de porc au menu d'un buffet froid


À table

Quand on a participé au débat sur l'avenir des abattoirs industriels de la Manche dans certaines instances, comme ce fut mon cas, on comprend mieux les difficultés économiques que la France doit surmonter. Et de m’interroger si nous trouverons un jour la solution à nos problèmes. Entre les divisions politiques qui nous réservent des surprises inattendues, et les banquiers qui découpent la carcasse  industrielle sans se préoccuper des " gens bons" que sont les salariés directement expédiés chez Pôle emploi pour recyclage, j’avoue que j’ai du mal à accepter cette froide réalité économique..

Au menu :


Le jeudi 18 juillet 2013, le seul espoir des 700 employés de la société AIM était un remorqueur  dépêché  par quelques élus pour tenter de sauver un navire que certains rêvaient d’envoyer par le fond.  À 15h30, autour de la table des négociations, les convives se regardent inquiets et dubitatifs. Quel plat vont devoir avaler les membres du conseil d'administration de la SHEMA, et  quelle sauce ? Délaissant les amuse-gueules ils s'attaquent d’emblée  à une assiette campagnarde réalisée par le patron de CAP 50 , l'actionnaire principal des AIM et la directeur de la société. L'assiette est bien présentée mais le pâté de porc, un peu indigeste , semble devoir rester sur l'estomac des plus gastronomes, pressés de passer au plat de résistance composé des propositions concrètes du conseil général de la Manche et du conseil régional de  Basse Normandie élaborées sous la houlette de Bernard Cazeneuve, ministre du budget, ardent défenseur de la Manche. Peu de temps auparavant, ce dernier s’est entendu avec les présidents de ces deux collectivités pour une intervention de la Caisse des dépôts et consignations via la SHEMA, société immobilière dont les 3 départements de Basse Normandie sont actionnaires. Le plan vise à mettre sur pied  un « lease back », un terme anglais, pour  désigner une opération financière d’acquisition des bâtiments AIM pour leur louer ensuite.

Ce plat de résistance n'est pas du goût de tous les membres du conseil d'administration de la dite SHEMA qui doit avaler l'apport d'un million d'euros déposé par la caisse des dépôts, ( qui n’est autre que l'un de ses actionnaires), histoire d’apporter aux banques - qui n’utilisent la générosité qu’avec modération - une garantie supplémentaire à celle des collectivités. En guise de réponse, ces derniers ouvrent le parapluie en exigeant la garantie totale de leur intervention. Le soutien légal des collectivités ne pouvant dépasser 50% de la garantie, des partenaires privés sont de facto indispensables. Sans ces garanties l'avenir des AIM s'arrêterait là. L’affaire semblait bien engagée, il ne restait qu’à obtenir l'accord de tous les membres de la SHEMA, dès lors que la Caisse des dépôts prenait seule les risques à la demande du ministre du budget.  Trouver un accord est une chose, convaincre le représentant "tapisserie" du Conseil Général de l'Orne soumis aux ordres de son président qui était in fine contre toute idée de soutien et de création de société d'intervention en est une autre.  Sans surprise, la chambre de commerce de Caen, dont on connaît l’indépendance farouche à l'égard des autres CCI de la Région, est vent debout contre ce montage, le représentant des banques en profitant pour s'abstenir. Quand au conseil général du Calvados, il avait ce jour-là posé ses vacances. Unie la Normandie dites-vous?


Partir avant la note


Peu à peu, les masques tombent. Les valeureux représentants du Calvados, présents au premier conseil d'administration traitant du sujet début juillet ne sont pas revenus préférant quitter la table des négociations sur la pointe des pieds en rasant les murs avec l’excuse probable que les  AIM et Villedieu les poèles, n'étant  pas sur leur territoire, ce n’est pas leur problème. Et puis, s'associer à une région de gauche, faut quand même pas rêver. Bon vent, on se passera de vous puisque le conseil d'administration de la SHEMA a voté favorablement à la majorité. Comme quoi, il y des calvadosiens courageux. La première étape est gagnée et la deuxième à portée de main avec un lease back qui dégagera 4 à 5 millions d'euros pour repartir sur des bases saines. En contre partie, les AIM auront un an pour finaliser un projet qui doit, à terme, les amener à s'adosser à un grand groupe. Des rapprochements sont à l’étude, mais en économie, comme au jeu il faut avoir un coup d’avance. Alors chut sur les premières propositions, d'autant que la compétition s’annonce rude entre les sociétés françaises amateurs de porc. 


 Une petite goutte pour finir ?…


Dotés d’une force de frappe et d’une unité capable de fragiliser un tel plan de sauvetage les bretons comptent les points. Ils attendent que le projet tombe de l’arbre comme un fruit mur, pariant que les troupes du département de la Manche et de la Région de Basse-Normandie, unies pour le développement économique de leur territoire mais affaiblies par les indifférences voire les rivalités politiques des autres départements,  seront incapables de mener à bien leur projet.  P’tête ben qu’oui, p’tête ben non, et bien ce sera non. Contre toute attente leur union est solide. Mauvaise nouvelle pour les Celtes qui vont avoir du mouron à se faire. Pourtant, Ils auraient dû s’en douter, les Vikings avaient déjà fait le coup pour les Énergies Marines Renouvelables qui générera près de 2000 emplois dans le Cotentin et la Manche. Et les voilà de nouveau en ordre de bataille pour combattre l’Hydre du chômage en sauvant 700 emplois et la filière porc. Ah, les cochons…. C'est une grande satisfaction et une nouvelle preuve que l'avenir de notre pays se trouve dans une intelligente coopération  entre des élus pour lesquels l'intérêt d'un territoire passe avant leurs stupides ambitions politiques . Mais ce n’est qu’une bataille, comme chacun sait l’Hydre est un monstre à plusieurs têtes..