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mercredi 26 juin 2013

Les Abattoirs Industriels de la Manche (AIM) victimes d'un tour de cochon


C’est pas juste… les Allemands nous refont le coup de nous prendre pas surprise en s’attaquant à nos jarrets économiques avec le regard complaisant de l'Europe. A son tour, l'agriculture est atteinte par la voie de la production porcine. Un sale coup pour notre terre normande qui tire de ce secteur une bonne partie de ses ressources. Le « Deutsch Schwein » nous laisse encore quelques glands à manger; la France est encore excédentaire en volume dans le secteur du porc, mais nous ne le sommes plus en valeur (-133 millions d'euros) le boyau se vide!.


SANS POGNON, PAS DE ROGNONS….

Et vlan ! encore un secteur  frappé par une crise dont les racines se trouvent dans les inégalités sociales que l'Europe n'a pas su ou n'a pas voulu réduire au risque de créer une concurrence et un déséquilibre économique dont nous faisons les frais. En cause : la main d’œuvre étrangère qui déferle en Germanie.  Heureusement que l'Europe y a mis bon ordre en adoptant une réglementation qui impose qu'un travailleur étranger perçoive le salaire habituel du pays dans lequel il est employé. Cochon qui s’en dédit, l’Allemagne s’en fout comme une guigne puisque le secteur des viandes n’est pas concerné par cette règle.

APRÈS LES PLOMBIERS POLONAIS, LES BOUCHERS

Certaines estimations évaluent à près de 30000 la main d’oeuvre venue de Pologne, de Hongrie ou des pays Baltes qui  vient se partager le bout de gras dans les abattoirs germaniques pour une poignée d’euros. Une misère pour les industriels allemands, qui profitent de cette migration  pour imposer des conditions de travail qui frôlent parfois l'esclavage. Du coup, les chômeurs grecs et espagnols leur emboîtent le pas, même au prix ( si l’on peut dire) d’un maigre salaire. D’ici à ce que les Français traversent le Rhin, il n’y a pas loin. Ne parlons pas des conditions d’hébergement. Ou plutôt si, parlons en !   Entassés parfois jusqu’à quarante dans des préfabriqués qui sont prévus pour en loger huit. Même le sommeil est quantifié, le travail étant réparti en 3/8 le lit n’a pas le temps de refroidir...
Ces nouveaux mercenaires européens sont recrutés sur « patte »  directement dans leurs pays, grâce à des sociétés d'intérim qui les expédient « franco de porc » au prix du salaire local. C’est à dire trois ou quatre fois moins élevés qu'en Allemagne.  Avec 5 centimes de moins au kilo de carcasse, les industriels allemands se goinfrent. Ah les cochons !  ils égorgent à la chaîne pendant que les abattoirs français sont en surcapacité. Il faut dire que les Allemands ont un tel amour pour le porc qu’ils facilitent le transit de l’abattoir vers les consommateurs; ils en mangent 55kg par an contre 34 pour les français. Et pour couronner le tout, les prix sont à la baisse. Résultat,  le cochon allemand - quand il n'est pas d'origine hollandaise voire même danoise - commence à envahir le marché français… CQFD. Les abattoirs Français tirent le diable de cochon par la queue, ils ont beau retourner le problème dans tous les sens, la production baisse, ils n’ont plus les quantités suffisantes pour survivre. Sauf à réduire les charges salariales des travailleurs pour se refaire une santé économique  et relever le prix du porc pour inciter les éleveurs à produire plus, ou supprimer des usines de découpe.
  
Évidemment, l'ouest de la France étant l'une des régions les plus productrices de porc (3 cochons pour 1 breton dans certains territoires), ses abattoirs ont été les premiers touchés. Les AIM (abattoirs industriels de la Manche) ne sont pas épargnés non plus. Ils ont déjà supprimé leur pôle de Nogent le Rotrou, et conforté in extremis celui d'Antrain par l'apport de truies de réforme, mais la situation reste critique. Et s’il n’y avait que le groupe AIM de concerné  D'autres abattoirs sont déjà placés en redressement judiciaire. Alors, espérer leur disparition comme certains petits malins le préconisent  au prétexte d’assainir ce secteur et survivre n'est pas la solution, même si l’on  estime que la surcapacité équivaut à la suppression de deux usines. Sur quinze abattoirs du Grand Ouest, trois seulement travaillent encore en 2/8, au point de s'interroger pour savoir s'il ne faudrait pas fermer trois abattoirs pour en construire un neuf.  Le sauvetage du secteur passe en effet par la création d'outils plus performants et plus compétitifs mais ils nécessitent d'importants investissements. Se limiter à boucher les trous de trésorerie revient à mettre un cautère sur une jambe de bois. Pire, c’est se voiler la face sur la gravité du mal qui finira, de toute façon, par avoir raison des malades. Je reconnais que l’équation n’est pas simple à résoudre. Et surtout n’attentons pas un salut du côté des banques. En les laissant  libres de choisir ceux qu'elles veulent sauver, c’est prendre un risque majeur pour l'avenir de ce secteur économique indispensable pour la Basse Normandie. À plus forte raison que certains petits cochons de la finance ruminent que c’est un secteur  qui n'est pas nécessairement prioritaire. Les collectivités territoriales l'ont bien compris, devant l'urgence de ce dossier, elles ont proposé d'intervenir en utilisant la méthode du lease back si l'ETAT les accompagne avec sa boite à outils, une stratégie qui consiste à vendre un actif pour le louer ensuite... une méthode qui a déjà été utilisée avec succès récemment dans la Manche. Cette formule a l'avantage de répondre à l'urgence et de dégager des capitaux frais pour consolider la filière par des investissements nécessaires afin de pérenniser une activité économique aujourd’hui en grand danger. Encore un dossier pour le ministre du redressement productif qui doit se montrer efficace  si nous ne voulons pas nous retrouver à manger du cochon teuton…  




22 commentaires:

  1. Anonyme6/26/2013

    Merci pour ce genre d'information donnée avec humour; la presse noie l'information dans les faits divers; souvent insipide on se limite souvent qu'aux titres. Maria

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  2. Aux dernières nouvelles, une réunion aurait lieu ce soir au ministère à Bercy pour une rencontre entre industriels, banquiers et collectivités. Une chance d'avoir Cazeneuve qui n'oublie pas la Manche car la volonté de soutenir les AIM nécessite des garanties. Encore une fois, il faut compter avec le monde de la finance. Mais le problème de fond est aussi à Bruxelles

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  3. En attendant un assouplissement de Bruxelles, l'urgence est de communiquer auprès des consommateurs sur l'origine des porcs ainsi que sur leur abattage et leur transformation sur le sol français, voire en région.
    Le sigle VPF "viande de porc française" ne suffit pas.
    Les consommateurs doivent avoir le libre choix lors de leurs achats.
    Par ces temps de crise, acheter français doit être un acte civique.
    Les abattoirs et les distributeurs y sont favorables ; reste à la filière de convaincre les industriels transformateurs, quitte à se faire aider par le législateur.

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  4. C'est en appliquant vos idées que nous pourrons sauver les productions françaises... Il faut en effet communiquer sur les conditions de travail et sur la qualité et tenter de rendre citoyens les acheteurs

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  5. une nouvelle fois une mauvaise manipulation ne m'a pas permis d'afficher le dernier commentaire; il parlait notamment du silence d'élus; sur un tel sujet il est important d'éviter les récupérations et de laisser les responsables politiques agir. Le silence s'impose. La confiance également.

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  6. Anonyme6/28/2013

    Il drôle, votre article c'est de la veine du canard. Vous n’êtes pas beaucoup à écrire de la sorte dans le coin… .Cela dit, c'est vrai qu'ils aiment le cochon les Allemands, et l'Europe prouve une fois de plus son inefficacité à harmoniser les marchés. Au secours Chirac... reviens leur botter le c...

    André L

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  7. Anonyme6/28/2013

    Succulent, cela dit certains agriculteurs, manipulés et ballotés dans le jeu de la concurrence jouent avec le feu; ils en feront les frais si les AIM avaient des problèmes; la solidarité en normandie doit s'affirmer. Marcel N.agriculteur

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  8. Anonyme12/13/2013

    Jeudi 12, le Conseil Général vient de remettre au pot !
    Les AIM = trou de la Sécu, non ? Un peu quand même. Qui va boucher le trou au final ? le "con" tribuable!!!

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  9. En fait le conseil général n'apporte rien en plus de ce qui avait été décidé voici quelques mois. Mais la méthode est différente pour sécuriser notamment le soutien et prévenir de nouveaux accidents agroalimentaires dans la Manche à la lumière de celui d'AIM. Une SEM, IMAGINE , a été créée a cet effet y compris pour accueillir ou créer de nouvelles sociétés dans cette filière. Cette SEM comprend des actionnaires privés, donc des professionnels, qui suivront les opérations. En ce qui concerne les contribuables, le tout est de savoir si l'aide, en cas d'échec pour une société comme AIM, coûte plus cher que 700 personnes au chômage, avec toutes les conséquences négatives que cela engendre en amont pour les producteurs et en aval pour le commerce local, la vie des familles et leur santé... Le manque à gagner en impôts pour les collectivités qui serait compensé par des impôts etc... Lorsque la boule de neige se met à fondre on a vite fait d'atteindre le socle.

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    1. Anonyme10/27/2014

      Et aujourd'hui, où en sommes nous ? La SEM ne ferme t-elle pas les yeux sur la réalité de la situation.... ou ne renvoi t-elle pas le suivi du dossier vers le CIRI (Comité Interministériel de Redressement des Industries) ?, savent-ils à Paris où se situent Sainte-Cécile ??? La réalité de la situation actuelle n'est pas seulement conjoncturelle, comme certains peuvent le chanter haut et fort...

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  10. Les représentants de la SEM ont été exclus de toute information par la préfecture de la Manche soi-disant pour éviter les fuites suite à une intervention du directeur des AIM qui s'est plaint de l'expert comptable actionnaire de la SEM. Effectivement le conseil genénéral a souhaité une reprise en mains de l'affaire par le CIRI . J'ai averti également les élus de Villedieu de notre mise à l'écart. Quant au représentant de l'État pour le redressement productif, il apparaît un peu démuni voir quantité négligeable. Tout ceci est bien décevant. Il n'y a même pas le respect de notre engagement.

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  11. Anonyme10/27/2014

    CAP 50 a d'énormes responsabiltés. Ils ont demandé le fric des contribuables mais rien en retour. Aucune coopération... Ils en ont que le nom. Le directeur est seul a bâbord... Quand le navire prend du gîte on change de commandant. Vous l'avez dit mais nous aussi

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  12. Anonyme10/27/2014

    C'est un GAD à la sauce normande qui se prépare

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  13. Anonyme12/27/2014

    Joyeux Noël, nous a t-on appris le lundi 22 décembre 2014. 2 jours avant Noël, comment la direction d'AIM peut-elle annoncer qu'elle ne versera pas le salaire et la prime de Noël, alors que les élus du Comité Central d'Entreprise avait demandé lors du CCE du 02/12/2014 si les salaires allaient être versés ? La réponse ne laissait portant planer aucun doute "Ne vous inquiétez pas, les salaires sont provisionnés..." nous avait alors répondu la Direction AIM !!! .
    Quelles considérations la Direction et les actionnaires ont-elles des salariés.
    DE TELS PRATIQUES SONT INQUALIFIABLES, C'EST UNE HONTE....
    A bon entendeur, salut..................

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    1. Mon rôle n'est pas d'en ajouter à votre colère qui est compréhensible. Nombre d'informations nous arrivent aujourd'hui; il y a certainement nécessité d'en faire le tri. Mais de toute évidence une reprise nécessitera du neuf pour une prise en compte des faiblesses. Si la SEM est impliquée, elle aura ses exigences.

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  14. Anonyme1/28/2015

    Avant de jeter en pâture la Direction de cette société, commencez par vérifier l'honnêteté intellectuelle de votre principale source qui n'a aucune honte à réclamer plus de 400 000 euros à AIM alors qu'il ne fout rien de ces journées ce commercial modèle. ..

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  15. Je crois savoir de qui vous parlez... Je vous trouve un peu injuste si c'est à moi que ce commentaire s'adresse. Ce matin je suis parti à 5h à Paris pour aller signer un papier chez un éventuel repreneur et être de retour à 12h30 à Brécey pour accueillir un investisseur. De votre côté, peut être feriez vous bien de vous renseigner auprès du président d'AIM pour connaître l'action que je mène pour éviter le mur... La situation n'est pas simple. Évitons de la rendre plus difficile encore dans un ciel qui semblerait pouvoir s'éclaircir. Si vous ne souhaitez pas mettre votre nom, n'hésitez pas à me téléphoner . Ce serait un plaisir de vous dire mon sentiment.

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  16. Anonyme1/31/2015

    Merci pour l'action que vous menez pour la survie des AIM et ne vous arrêtez pas aux observations maladroites des uns ou des autres. Mon ami travaille aux AIM; j'espère que les repreneurs ne feront pas trop de casse bien que je comprenne qu'il y ait beaucoup d'économies à faire pour remettre l'entreprise en route. Françoise.

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  17. L'annonce de la reprise par Sofiproteol n'est pas celle que nous attendions. c'est un gachis qui prend tout le monde de court. Le projet proposé par Loste et Brient était excellent pour l'avenir du porc normand. Tout cela est bien décevant. Les intérêts des uns ne sont pas toujours ceux des autres en économie. Il est bien possible qu'à terme tout le monde soit perdant car penser au présent n'est pas souvent bon pour l'avenir

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  18. Anonyme12/17/2015

    Vous y croyez toujours á la réussite des AIM depuis la reprise par les ouvriers

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  19. Vous aurez sans doute remarqué que les AIM sont encore en fonction alors qu'on leur donnait six mois. Aujourd'hui un climat de confiance s'est établi avec le président et ses collaborateurs. Je ne tiens pas á en dire plus mais j'ai de bonnes raisons d'être optimiste.

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  20. Anonyme4/18/2017

    J'ai bien l'impression que votre optimisme est en train de s'étioler à cause de Morin. La région n'est pas à la hauteur

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