
j'avais
moi même soutenu cette idée dans le Sud Manche, mais dans d'autres
conditions car si sa mise en place est intéressante, elle peut être longue et compliquée lorsqu'elle ne se fait pas naturellement.
Réinsérer des individus qui ont rompu tout lien social avec le
monde du travail parfois depuis de nombreuses années n’est pas une mince
affaire. Sans parler des problèmes physiques, psychologiques, de mobilité ou bien encore d'addictologie ou de situations familiales difficiles, toute personne qui se trouve dans l'incapacité
physique d'effectuer ses heures ne peut être déclarée en situation d'invalidité. C'est ridicule
d'imaginer que toutes ces personnes puissent être prises en charge par la sécurité sociale et non par le RSA selon les règles fixées par le conseil du Haut-Rhin, ne serait-ce que pour une simple raisons statutaire, la situation des allocataires concernés étant celle de bénévoles et non celle de salariés à temps partiel. De plus le président du Haut Rhin semble oublier que les départements financent la PCH, prestation compensatoire du handicap, autant dire que ce que le Haut Rhin économiserait d'un côté il le paierait d'une autre manière au bénéfices de toutes ces personnes, qui pour certaines ne s'en trouveraient pas plus mal loties, bien au contraire. Je pense que ce président n'a pas réfléchi à toutes les conséquences de sa décision, plus politique que solidaire. Il déchantera certainement.
Néanmoins, nous
sommes tous d'accord sur le fait que les droits doivent comporter des devoirs... Que parmi les
allocataires il y a bien 10% de tricheurs et de profiteurs... Que 2%
d'entre'eux ont quelques capitaux de placés. Que le soutien familial
n'est pas suffisamment sollicité.. Que l'assistanat est une situation
dégradante. Qu'il faut assainir un système coûteux. Pour autant
nous devons prendre en compte et accepter que les accidents de la vie
existent, que tous les allocataires ne sont pas des paresseux, que beaucoup
n'ont qu'un désir: retrouver un emploi... Que la généralisation d'un système
stigmatise à tort toute une population. Il faut savoir en effet que 50% des
allocataires sont proches du travail et inscrits à pôle emploi qui n'a rien à
leur proposer. En ont-ils tous le désir, ou en ont-ils tous les
moyens ? Á voir. Que 50% sont des
femmes séparées, avec un ou plusieurs enfants qui, certes, bénéficient des allocations et des aides mais dont les conditions de vie ne sont pas toujours si simples. Toutefois, avec une explosion de
plus de 50% du nombre d’allocataires depuis 2009, il est temps de réagir.
L’hypocrisie gouvernementale qui vise à ignorer 4 millions de personnes sous
perfusion du RSA au nom d’une paix sociale ne peut que mener à une explosion. C’est un échec de (notre modèle) soi-disant social qui a abandonné des
femmes et des hommes au prétexte qu’ils ne correspondent pas aux besoins
économiques du pays. L’idée du conseil du Haut-Rhin fait l'actualité car elle concerne un vrai sujet qui doit faire l'objet d'une réflexion plus sérieuse pour favoriser réellement la réinsertion sociale et le retour à l'emploi sans démotiver
les vrais travailleurs à temps partiel qui ne gagnent parfois que 80% du SMIG sans bénéficier de certains avantages des allocataires du RSA. . La réinsertion sociale est obligatoire
pour la santé psychique et physique d'un individu. Elle participe à sa
revalorisation sociale vis-à-vis des autres et à son propre épanouissement. Reste
qu’il ne faut pas s’imaginer s'en sortir à bon compte et se défausser en
imaginant que tous les allocataires du RSA pourront se satisfaire d'un travail
associatif de 7heures par semaine. Beaucoup attendent un vrai travail qui les sorte d'une situation souvent déprimante. C'est pourquoi je propose au président du Haut Rhin qu'il vienne faire un stage dans la Manche, un département qui a encore beaucoup á faire dans ce domaine mais qui à pris conscience qu'il se devait d'engager une gestion volontaire, créative et responsable du RSA. La réinsertion sociale par le monde associatif est une idée parmi d'autres que nous exploitons avec succès, çà et là, dans la Manche . Dommage tout de même que , l'État et la Direccte ne nous suivent pas toujours sur ce point. Il y a parfois une grande distance des actes à la parole. Pas étonnant que le Président du Haut Rhin ait voulu prendre le taureau par les cornes au risque de s'y empaler.