Benzema donne de l'eczéma à la France

"La France est raciste "

Benzema, qui se dit plus algérien que français, donne des démangeaisons à la France. En fait, c’est toujours le même refrain; à chaque fois qu’un noir ou un maghrébin est sanctionné pour une faute, c’est : « parce que les français sont racistes ». Un peu simpliste comme déclaration, pourtant c’est une phrase que j'ai parfois entendue de la part des parents ou des enfants dans l'établissement scolaire que je dirigeais. Une déclaration qui culpabilisait les enseignants et inhibait leur autorité. Une provocation de la part de ceux qui n’ont pas d’argument à opposer par rapport à une faute qu’ils ont commise dont la sanction n’a rien à voir avec une quelconque forme de racisme. Porter la discrimination au sein d'un collège rural dont les efforts en faveur des jeunes sportifs, « blacks, blancs, beurs », souffraient parfois de quelques critiques locales, était une ingratitude et une idiotie. Le cas de Benzema est l’incarnation de cette stupidité. L'équipe de France de Didier Deschamps est la plus colorée  des équipes nationales qui participeront à  l'Euro. Quant à Benzema qui n'a pas été retenu, il n'a franchement pas de leçons à  donner à  son entraîneur qui a eu le courage de faire le choix des valeurs morales  contrairement à Laurent Blanc du PSG, qui, sans état d’âme a du réintégrer dans son équipe le sulfureux Serge Aurier qui, à peine remis en jambes, se rebelle face à la police. 

Serions nous victimes de la politique de formation de la Fédération Française de football qui au nom du talent ( et du fric) ferme les yeux sur les valeurs morales des joueurs ? Je le pense. Cet  aveuglement est, il faut bien le dire, entretenu par l’obligation de résultats, et tant pis pour les dérapages physiques et/ou verbaux. Nous pensions pourtant avoir touché le fond avec le déplorable spectacle que nous a donné l’équipe de France lors de la coupe du monde en Afrique du Sud, mais non. Alors oui, nous pouvons nous interroger sur les soi-disantes « valeurs » du football comme vecteur d’intégration. Le recrutement footballistique est irresponsable à l'égard de tous ces jeunes qu'il envoie, remplis d'espoir,  en centre de formation des clubs professionnels sans se soucier de leur avenir et de leur éducation. Plus des 2/3  en ressortiront sans diplômes avec pour seul espoir, celui du chômage à défaut de pouvoir s'intégrer quelque temps dans une équipe d'amateurs. D'échecs en échecs, les moins chanceux replongeront dans le milieu dont on les a fait sortir. Au moins, ils auront la compensation d’être les supporters de  leurs anciens copains de centre, devenus milliardaires, à leur détriment.

 En vérité, la Fédération Française de football récolte ce qu'elle sème depuis des années, depuis qu'elle a gagné la coupe du monde qui l'a rendue obèse d'orgueil au point d'en oublier les fondamentaux de la formation mise en place par Henri Guérin sélectionneur de l'équipe de France, dont le nom évoque les qualités humaines et éducatives. Il fut à l'origine des lycées sport études et des sections football études  comme celles de Brécey  qui vient d'obtenir la 3ème place du championnat de France de football féminin et la première place en équitation à Metz. Des structures délaissées au profit des centres techniques régionaux qui rassemblent des gamins de 13 ans... Une aberration éducative dont les piètres résultats n'ont rien apporté à la France.  La FFF a tout simplement oublié que, si le talent est inné, il faut passer toutes les étapes nécessaires pour entrer dans l'élite qui se doit d'être exemplaire à tous points de vue. Cette élite dissimule en fait de nombreux échecs que l'on tente d'ignorer  en se donnant bonne conscience avec cette phrase lapidaire " on aura essayé de les sortir de la rue"... en oubliant toutefois les bons éléments de province.

  Fort heureusement, de nombreuses fédérations sportives avec leurs pôles espoirs qui mènent vers  l'INSEP donnent une autre image de la formation sportive. Teddy Riner, Floran Manaudou Alain Bernard Camille Lacourt, Renaud Lavillenie et bien d'autres sportifs en sont les ambassadeurs qui font la fierté de la France (mais pas au même salaire). C’est tout à l’honneur de Didier Deschamps d'exclure un joueur qui ne s’embarrasse pas de valeurs morales. L’affaire de la sexe tape le prouve, donc rien à voir   avec une notion de racisme, sinon le sien quand il refuse de chanter la Marseillaise, au nom d’un ressentiment plus algérien que français. Son comportement n’est pas du goût de Lilian Thuram, champion du monde 1998, à la tête d'une fondation pour l’éducation contre le racisme" qui porte son nom : le discours de Karim Benzema "le déresponsabilise" car "s'il n'est pas sélectionné", c'est parce qu'il est mis en examen dans "l'affaire avec Mathieu Valbuena", a t’il estimé. Même Jamel Debbouze revient sur ses premières déclarations; il avait déclaré que Karim Benzema et Hatem Ben Arfa, absents de la liste des 23 joueurs sélectionnés par Didier Deschamps pour l'Euro, "payaient la situation sociale de la France d'aujourd'hui." L’humoriste  affirme aujourd'hui sur RTL : être "désolé", précisant qu'il s'était contenté de donner son avis en tant que citoyen. Comme quoi tout n’est pas fichu, mais ce sont de tels propos qui donnent des démangeaisons au français et les porte à voter Front National. Alors, de grâce, que les médias arrêtent d'en faire de la prose.