notre jeunesse est notre avenir
Mon dernier post sur l'exode des jeunes en Basse Normandie a bénéficié du commentaire d'un internaute qui me rappelait le livre d'ATTALI :" La France se vide". Il est vrai que beaucoup de régions rurales souffrent du
même mal : la Haute Loire, pays de La
Fayette, l'Alsace, le Nord Pas de Calais, le pays de" Dinan pour ne citer que quelques territoires... Mais, soucieux de ne
plus perdre tout leur potentiel créateur, ces territoires s'efforcent de trouver des solutions
pour retenir leur jeunesse. Et ils y parviennent. En revanche, sauf erreur, je
n'ai pas connaissance d'actions qui aient été mises en place en Basse
Normandie, région pourtant très touchée par cet exode et le chômage des jeunes.
Dommage, car au cours de ces dix dernières années le nombre de jeunes créateurs
d'entreprises a triplé : plus de 25% des créateurs en 2015 ont moins de 30ans.
En 2008 les moins de 35 ans représentaient à peine 40% des créateurs pour une
moyenne d'âge des chefs d'entreprise de 38,5 ans, les moins de 25 ans n'étant
que 6,5%. Une enquête révèle un changement important dans les aspirations des
jeunes de 18 à 30 ans. Hier encore 60% d'entre eux n’avaient d’autre rêve que celui
de rejoindre le secteur public, alors qu’ils ne sont plus que 18% aujourd'hui. Aujourd'hui, les choses évoluent; ils sont 34% à vouloir endosser le costume de chef
d'entreprise. 21% placent l'innovation comme leur principal objectif, et 18%
souhaitent être acteur de leur projet de vie. Alors remuons nous pour profiter
de cet esprit créateur. Il est clair que ces jeunes aspirent à
sortir du quotidien et des sentiers battus en se projetant dans la création et
l'innovation. Mais il reste encore à les convaincre que l’un ne va souvent pas
sans l’autre. Innover et créer c’est très bien, mais à condition d’en rester le
maître. Rappelons nous quelques réussites: l'âge moyen des fondateurs de You Tube
en 2005 était de 26ans, de 20 ans en 2004 pour Facebook, de 25 ans en 1998 pour
Google, 21 ans en 1976 pour Apple et 20 ans en 1975 pour Microsoft ; ça mérite
réflexion non ? Bien sûr, on n'est pas aux Etats-Unis mais en France, laquelle est encore
en recul par rapport à d'autres pays. La moyenne d'âge des chefs d'entreprise
est de 36 ans en Allemagne et de 34 ans au Royaume Uni.
Réinventer un modèle sociétal
L'implication de la jeunesse française devenant de plus
en plus grande dans le processus de création d'entreprise, c'est le moment de
se creuser la cervelle pour lui faciliter la tâche. Même si les
freins à l'entrepreneuriat chez les jeunes est encore important; 44% des moins
de 25 ans doivent être aidés financièrement par leurs familles faute de fonds
propres, et d'être crédibles face aux organismes financeurs, les banques ne
prêtant qu’aux riches, et encore quand il fait beau… En revanche, depuis 2014,
le statut d'étudiant entrepreneur a été créé pour permettre au créateur de
poursuivre son cursus de formation. Dans le même esprit le statut
d’auto-entrepreneur connaît un succès, 982.000 auto-entrepreneurs
ont été recensés l'année dernière, soit 8,6% de plus qu'en 2013 (LA
TRIBUNE du 30/7/15) . Reste que le chiffre d'affaires moyen par
personne est en baisse. Toutefois le nombre de
candidats continue à augmenter soit 78.000 de plus
qu'un an plus tôt, selon les données publiées jeudi 30 juillet par l'Acoss,
l'agence centrale des organismes de Sécurité sociale. Attention quand même, car
bien que souple et avantageux il ne faudrait pas que ce système soit au
détriment des artisans qui payent des taxes et des salaires pour un résultat
parfois inférieur à celui d’un auto_entrepreneur. Dans un domaine semblable, les
taxis en font les frais avec UBER. Il
n'empêche qu'un nouveau modèle social est en marche et que l'avenir ne
ressemblera en rien à ce que nous avons connu. L'innovation et l'entrepreuariat
doivent être encouragés dès les premières années d'étude en créant un
véritable écosystème, Université, Recherche et Entreprises, pour favoriser les
pratiques innovantes au sein des formations.
Le temps des seniors tutoriaux
Au pays de La Fayette, "Place aux jeunes" est un rendez-vous mensuel au cours duquel chacun est
appelé á créer son projet. Ici, ce sera "Jeunes Initiatives" ou bien encore "Jeun'ess" pour l'élaboration de projets d'économie sociale et
solidaire. Ailleurs, il s'agira du prix annuel "Innov'Jeunes auquel pourront participer étudiants, élèves, jeunes
salariés ou non scolarisés, ou bien encore des "universités", des "
campus " ou des week-end sportifs ou
culturels propices à des rencontres entrepreunariales autour de thématiques
particulières. Ainsi, je me suis mis à rêver d'un rendez-vous mensuel itinérant
un mois ici, un autre là. Comme à La Mazure, sur les bords de la Sélune, associant environnement et
numérique. Ou autour d'un incubateur ou d'une nursery
numérique sur l'écoparc du Val de
Sée. Dans un pays qui compte le triste record de 6 millions
de chômeurs et précaires ( si l’on tient compte des bénéficiaires du RSA au
nombre de 3 millions) toutes les initiatives sont bonnes à prendre. La jeunesse
manchoise possède les gênes de la conquête; il faut tout mettre en œuvre pour colmater sa fuite
en rendant notre territoire attractif. Je sais, il y a du boulot, mais le challenge en vaut la peine.
Attali... Un beau parleur mais les conseilleurs ne sont pas les payeurs.Des zigottos tout cela. C'est au pied du mur qu'on voit le maçon. Tous des donneurs de leçons qui n'ont jamais tenu la truelle. Une connaissance livresque et des théories mais c'est tout.
RépondreSupprimerBien d accord, avec un tres bon salaire à la clé. ..Merci tonton
RépondreSupprimerAttali demande "qui s'en occupe" ;;; Personne à vrai dire Pas étonnant qu'on retrouve beaucoup de têtes bien faites à l'étranger. c'est un réel pour notre pays. La Manche ferait bien de prendre le problème à bras le corps. Je fais partie de ces jeunes J.D.
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