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samedi 2 mai 2015

Ségolène et les barrages de la Sélune




Sur quel pied va t-elle  danser... Un pas en avant, deux pas en arrière? Allez  savoir! En tout cas un pas de danse qui semble plus inviter à faire valser les opposants au barrage qu'autre chose.  Le rapport des nouvelles études qu'elle a commandées suite á son dernier passage au Mont Saint Michel fait d'abord état du revirement des élus les plus contestataires du Sud Manche, fatigués par près de sept années d'une farouche opposition à l'arasement. Présenté á la préfecture de la Manche lundi 27 avril il indique même que certains d'entre eux  penseraient désormais que l'arasement des barrages de Vezins et de La Roche qui boit serait une opportunité á saisir pour le développement économique du Sud Manche. C'est tout de même aller un peu loin! Résultat, Gwénael Huet , député d'Avranches, qui a mis le feu au lac s'est retrouvé bien  seul ce lundi après midi pour éteindre l'incendie avec le nouveau conseiller départemental d'Isigny le Buat et son remplaçant qui se sont chargés de représenter leurs électeurs en relevant les insuffisances d'une analyse qui, sous l'apparence de l'impartialité, effectuait surtout la synthèse des résultats avancés par les premières études qu'autre chose.... synthèse qui, tout de même, tentait malicieusement de mettre en évidence les avantages et les inconvénients de l'arasement, du maintien et de la reconstruction.

En fin de compte, ces 200 pages de cette synthèse ne sont pas en faveur du maintien des barrages. Ils seraient insignifiants et non rentables en matière de production d'énergie électrique décarbonnée... 14MW, ça ne couvre que les besoins énergétiques que d'une ville de 10000 habitants. Le coût des vidanges décennales et des réparations reviendrait plus cher que la déconstruction (5M€ seulement)  et la renaturation de la vallée qui prendrait 15 années pour que les berges de la Sélune, cimetière á jamais des boues polluées de métaux lourds, retrouvent leur aspect d'antan. 5 millions? On se moque du monde; il faudra multiplier par dix le coût de travaux qui dureront des années.  Quant aux inondations, ces barrages n'apportent aucune modération aux grandes crues qui, avant leur construction au début du 20ème siècle, avaient pourtant mis à mal les communes situées en aval, notamment la charmante ville protestante de Montgommery, Ducey, aujourd'hui ville  étape de la Baie, dont le maire était présent.

Que répondre au sénateur Jean Bizet, qui en rajoute une couche en rappelant qu'on ne pourra se soustraire à la réglementation européenne laquelle exige la continuité des cours d'eau pour permettre la remontée des poissons migrateurs, anguilles et saumons, sous peine d'être condamnés á payer annuellement à l'Europe des indemnités  d'une dizaine de millions d'euros? Ancien président du pays de la Baie du Mont Saint Michel, il pense même qu'il  ne faut plus tergiverser  et   confier au plus vite au pays la renaturation de la vallée pour profiter  des promesses financières de l'État. Quant á la redynamisation de l'économie du pays autour de la Sélune, pensée par le cabinet des Maitres du Rêve  pour un coût de plus de 12 millions d'euros, elle devra être financée par les collectivités locales. Pour quoi  s'inquiéter chers amis?

Évidemment le réalisme de notre  "Sage" sénateur fait mouche dans l'assistance d'autant qu'on ne croit pas à la reprise de la concession par un privé, qu'il n'y aura plus de pollution ( les métaux lourds  ne pourront plus  s' accumuler dans les vases), que la peur d'inondations à répétition relève du fantasme, et que les pêcheurs de saumons reviendront plusieurs semaines dans l'année animer les bistrots du terroir... une recette a même été mise dans le budget lié à l'arasement pour en diminuer le coût.  Quant au site de la Mazure, son purgatoire ne durera probablement que  quelques années, le temps des travaux, quatre  à cinq années au mieux... Une bagatelle face à l'avenir et à l'éternité.

 La population, elle aussi, a bien compris l'enjeu. L'enquête publique  a révélé un attachement modéré aux  barrages... 52% seulement d'observations négatives... Beaucoup de bruit pour rien aurait dit Shakespeare dans une telle situation si on lui avait caché évidemment que l'information avait été largement insuffisante localement et que les pêcheurs de saumon internautes, de France et de Navarre, avaient considéré que, l'eau étant un patrimoine de l'humanité, ils avaient autant le droit de donner leur avis  que les habitants de la zone concernée officiellement par cette enquête. Le rapport présenté ne dit pas autre chose.

Dans tout cela, Ségolène Royale risque de se noyer voire  de s'intoxiquer  avec les métaux lourds et les cyanobactéries qui guettent les baigneurs. Aura t-elle le courage de supprimer tous les emplois du secteur que la mission passe sous silence et d'engager la France dans un Tourbillon financier dont personne n'a réellement approché  la profondeur du trou qu'il engendrera dans les caisses de l'État. Aura t-elle le courage d'affronter des écologistes  divisés sur cette question ou bien s'en remettra t-elle au missi moscovici socialiste pour négocier avec l'Europe? Nul n'est capable de le dire  Peut être tentera t-elle de gagner quelques  années encore, le temps que son ami Sarko revienne au pouvoir. Après tout c'est  bien lui qui nous a enlysés dans les boues  polluées de ces barrages.





 

7 commentaires:

  1. Araser le barrage; mais avec quel argent puisque les caisses de l'état sont vides !
    C'est donc une utopie et en plus non sens écologique.

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  2. Anonyme5/01/2015

    Un rapport pour diviser, décourager, lasser en orientant les conclusions. Ce que Paris veut... Dieu ?
    Vous, les politiques, devez exiger l'engagement de la responsabilité des personnes,nominativement, qui vous conseillent ; administratifs ; "experts indépendants" ; etc.
    Et quand il y aura un drame et des conséquences ingérables, nous citoyens attaquerons en responsabilité personnelle tous ces abrutis parisiens et autres bobo du samedi.

    Bien à vous

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  3. sur le plan des responsabilités, chacun doit en effet les assumer; on a connu le "responsable mais pas coupable", ce nest plus admissible. C'est pourquoi il est indispensable qu'une étude sérieuse soit faite au sujet des crues.Concernant les capacités financières de l'Etat, il est clair que ce projet est incongru dans la situation actuelle de la France. C'est pourquoi quelques personnes se mettent à espérer d'un repli de Ségolène.

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  4. Anonyme5/03/2015

    Le député parle de 50% de chances de garder les barrages.Qu'en pensez vous?

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  5. Rien.Que l'on soit pour ou contre l'arasement, la question reste de l'ordre du droit et de la sécurité. Nous savons tous que l'État est mis dans l'obligation par l'Europe de supprimer les barrages sous peine d'indemnités. On ne peut se permettre de jouer avec la sécurité des populations or les études laissent beaucoup de flou sur ce point. Les barrages n'auraient aucun impact sur les grandes crues semble t-il; est- ce à dire que depuis le début du 20ème siècle,il n'y a pas eu de grande crue? Les boues polluées seront laissées sur place et recouvertes de terre mail la Selune continuera d'être polluée... L'enquête publique est contestable au regard du droit. En fait il y aura certainement un passage en force. On peut comprendre que les élus locaux veuillent passer á autre chose et penser à l'avenir mais là encore nous devons avoir des engagements de l'État sur les financements. Les collectivités locales auront elles des moyens á la hauteur d'un vrai projet économique et environnemental? Les moyens alloués seront ils spécifiques ou prélevés sur les moyens alloués annuellement aux collectivités du département?

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  6. Anonyme5/10/2015

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  7. Anonyme5/11/2015

    Vous aviez écrit que démolir ces 2 barrages serait un pur gaspillage: si aujourd'hui l’État dit qu'il payera tout, démolition et renaturation, on comprend bien qu'EDF se sauve sur la pointe des pieds et que personne ne veuille reprendre l'exploitation dans ces conditions ! Mais l’État est fauché et puisque c'est un gâchis il repassera vite la facture aux collectivités! Bonjour les impôts, bonjour le chômage...
    Qu'en pensez-vous?
    Le risque de condamnation européenne? Les autres pays déclarent les ouvrages de ce genre "masses d'eau fortement modifiées", ce qui ne supprime certes pas l’obligation de réduire les pollutions dans le bassin versant mais ne conduit pas aux blocages dogmatiques comme ici... Ceci a-t-il été vraiment regardé? Plaidé à Bruxelles ? Bien sûr si vous prenez pour avocat les organismes qui disent depuis 15 ans "il faut supprimer ces 2 barrages"...

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