Nombre d'élus s'interrogent sur les conséquences
budgétaires des fusions de communautés de communes; nous pourrions être tentés de dire enfin. Trop tard pensent bien
d'autres car les périmètres sont votés et arrêtés. À vrai dire , une fois
encore , la démocratie montre ses forces et ses
faiblesses. Résultat ? Beaucoup de collectivités sans projet ni lisibilité sur leur avenir,
résignées pour la plupart, se sont soumises à une réforme territoriale qui, au
fil du temps, se libère de ses promesses financières. Crise oblige!
La dot attendue était un leurre. L'exemple de la fusion des
communautés de communes de Brécey ( 6148h) et Juvigny le Tertre (2500h), qui seront
rejointes par 4 communes du canton de Saint Pois en 2014, est significatif à cet égard . La nouvelle
communauté du Val de Sée pouvait espérer un supplément de dotation de 750000€ ; nous en
sommes loin aujourd'hui . Les CIF de Brécey (0,49 ) et celui de Juvigny (0,74) vont se transformer en un CIF de 0,57 pour cet
EPCI qui percevra seulement une dotation
correspondante à la somme des deux dotations perçues par les deux communautées
avant leur fusion. L'économie réalisée par
l'État est conséquente. Toutefois, dans sa grande générosité, l'Etat envisage tout de même
d'augmenter sensiblement la dotation mais le montant de la prime dépendra de
l'amendement qui sera retenu. La commission des lois et des finances de
l'Assemblée Nationale propose de maintenir une incitation financière tout en la
limitant. La dotation d'intercommunalité serait alors calculée avec le plus fort CIF
(0,74) dans la limite de 1,2 de la dotation moyenne pondérée (0,57), un calcul déjà subi par la communauté de communes de Brécey lors de son passage en TPU du fait d'une décision prise par le gouvernement Sarkozy le 28 décembre 2011. La
nouvelle collectivité bénéficierait alors d'un supplément de 150000€ environ.
Toutefois, un sous-amendement du gouvernement diminue l'espoir; la dotation
serait pondérée à 1,05 fois la dotation moyenne pondérée par habitant, soit une
réduction de 75% des 150000€; la
communauté de communes du Val de Sée devrait alors se contenter d'une prime de
37500€. Ce serait toujours bon à prendre car le choix de se rapprocher de
Juvigny le Tertre n'a pas été dicté par cette prime, il a d'abord eu pour but de conforter une coopération ancienne et
de renforcer l'identité culturelle , environnementale et économique du
territoire au sein d'un projet d'écovallée.Le projet doit primer sur l'intérêt budgétaire bien que des moyens financiers plus importants permettraient de le réaliser plus vite. Pour autant, cet exemple d'une petite
collectivité dont le CIF permet de faire
progresser celui de la plus grande représente une situation favorable.
Les arguments en faveur des grandes
collectivités laissent entendre que la mutualisation des moyens engendrera des
économies qui permettront d'investir. Beaucoup y ont cru mais ce sont là des pensées bien candides; les exemples de fusion, ceux de
pays par exemple, nous montrent que ces rassemblements ne génèrent pas
d'économies mais plutôt une démotivation
progressive des élus due à leur isolement au sein d'assemblées pléthoriques . Â coup sûr, ce sentiment ne disparaîtra pas
demain avec des communautés de communes dans lesquelles les communes rurales ne
seront plus représentées que par leur maire, éloignant ainsi le terrain des
centres de décision qui se renforceront par des emplois supplémentaires . Moins
de démocratie de proximité , c'est moins de bénévolat et plus d'administration.
C'est un constat.
Une présentation intéressante qui nous a jamais été présentée. Nous avons donné un chèque en blanc dont on paiera les dividendes au prix fort. Il y avait mieux à faire pour réaliser des économies.
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