François FILLON rassure les élus...! |
Nous le pressentions avec les propos de Philippe RICHERT, ministre chargé de mettre en place la réforme : "pas de gigantisme" préconisait-il. Aujourd'hui, FRANCOIS FILLON décide de "donner partout où c'était nécessaire, davantage de temps à la concertation".
Dans les faits, nous n'avons pas nécessairement ce sentiment . Au cours de réunions de la CDCI (commission départementale de la coopération intercommunale), quelques élus UMP et quelques maires urbains se montrent plus royalistes que le roi,aux côtés du représentant de l'ETAT.
Face à une argumentation pressante et contradictoire avec les textes de loi, les élus ruraux sont ébranlés et plient l'échine. Aux dires de Guenaèl HUET, député d'Avranches, le seuil de fusion portant sur une population de 5000 habitants et sur la nécessité de rassembler dix communes ne serait qu'indicatif, les propositions de la CDCI faisant force de loi. Qu'importe l'avis des communes...qu'importe l'avis du candidat sénateur, Jean BIZET, pendant sa campagne...On accouchera au forceps s'il le faut.
Nous sommes, évidemment, bien loin des propos rassurants de François Fillon et de Philippe Richert...C'est bien joué! On aura ainsi vite fait de supprimer près des deux tiers des communautés de communes de la MANCHE...Bonjour la proximité et vive les territoires de solidarité.
Et pourtant, la Manche n'avait pas à rougir de son intercommunalité. En 2010, la FRANCE comptait 2611 EPCI à fiscalité propre dont 2409 communautés de communes, 181 communautés d'agglomération, 16 communautés urbaines et 5 syndicats à fiscalité additionnelle. Près de 28% de ces communautés de communes avaient moins de 5000 habitants, deux fois plus que la Manche... le nombre moyen des communes membres était de 13,3 et la surface moyenne de 200km2. Sans doute est-ce les raisons qui ont conduit les législateurs à déterminer avec à propos les critères du seuil de fusion.
Pourquoi alors vouloir aller au delà de cette règle lorsque les communes ne le souhaitent pas? Pourquoi cette fausse concertation?
Jusqu'à présent, la méthode à la hussarde employée sur le terrain a eu l'effet inverse. Le Sénat a viré de bord.C'était inévitable. Nous ne sommes plus à l'époque des mariages de raison...et quand mariage il y a, c'est souvent après une période d'essai assez longue parfois...C'est ainsi!
Pour autant, tous les élus ne sont pas réfractaires au changement; la réflexion engagée peut déboucher sur une prise de conscience utile à la condition que les chiffres et la cartographie ne mettent pas l'homme au second plan. La pertinence d'un territoire ne se détermine pas à la calculette ni sur des apparences.
L'idée de créer des territoires omnipertinents relève du phantasme; il existe autant de périmètres pertinents que de critères de pertinence. Pour convaincre on avance l'idée des bassins de vie...un argument facile dans lequel il n'y a souvent aucun contenu social . Je préfère pour ma part parler de territoires de solidarité et de convivialité construits sur du vécu. La vallée de la Sée en est un bon exemple...A l'heure où la précarité , l'isolement et l'indifférence sévissent, gardons nous de toute instrumentalisation intellectuelle qui nous orienterait vers une société purement administrative et matérialiste.
Photo Bernard TREHET ( tous droits réservés )
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Cher monsieur Tréhet,
RépondreSupprimerIl me semble que vous pointez du doigt des notions cruciales, hélas absentes du débat actuel portant sur l'évolution de nos territoires : vous osez en effet parler de territoires de "solidarité(s)" et de territoires de "convivialité(s)"...
Malheureusement, j'ai bien peur que vous ne soyez un dinosaure dans ce monde hyper bureaucratique et déshumanisé qui broie chaque jour un peu plus les individus. Je rêve de solidarités et de convivialités qui guident (éclairent ?) le "politique" ; malheureusement, le "politique" ne fait que détruire, user, laminer, les solidarités qui s'effritent inexorablement.
F. Lebel
Dinosaure, vous avez raison , mais l'animal a la peau dure; il est important de se battre pour des idées; la commune de Brecey est la seule dans la Manche a avoir garde la semaine scolaire sur 9 demi-journées. Aujourd'hui , la gauche comme la droite veulent y revenir... Ce n'est pas facile de refuser d'être un mouton de panurge... C'est se marginaliser ... C'est prendre le risque d'être un dinosaure.Mais il en faut...
RépondreSupprimerIl y a des vautours; Granville et Avranches cherchent a dépecer Sartilly et La Haye Pesnel.C'est manifeste.p
RépondreSupprimerIl y a des rapprochements qui s'expliquent mais d'autres sont très artificiels et couvrent un territoire beaucoup trop grand...j'ai entendu la réflexion suivante d'un élu qui se reconnaitra peut etre: "quitte a etre manges autant l'être par un gros". La démocratie manque parfois de second degré.
RépondreSupprimerLes maires de l'Orne ne sont pas aussi dociles que ceux de la Manche, Alain Lambert également. Raymond
RépondreSupprimerMonsieur Trehet, vous avez raison de parler de territoire de solidarité.Elle est au cœur du développement durable; on l'oublie trop souvent. Le pays du Coutancais n'a presque rien fait depuis sa création; celui de la Baie coûte cher; ce sera pire demain.La reforme territoriale va créer des usines a gaz politiques dans lesquelles le citoyen sera bien oublie.Quelle modernité! J.C.
RépondreSupprimerAu vu de ces commentaires unanimes me vient une réflexion d'ordre zoologique. Je vous la livre à brûle-pourpoint :
RépondreSupprimerPourquoi, en 2012, le dinosaure ne tenterait-il par de ravir le pouvoir aux vautours ?
FL
Les vautours n'ont que l'illusion du pouvoir; ils règnent sur des cadavres.
RépondreSupprimerLa surprise dans tout ça va venir des impôts locaux; quand les communes rurales vont devoir s'aligner sur des communes comme Avranches, Granville , Saint Lo , on va bien rigoler .Raymond
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