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Pour mémoire, Le département est une division
administrative, mise en place sous la Révolution française le 15 janvier 1790.
L’objectif était à l’époque de remplacer les provinces liées à l’Ancien régime
et de casser tout provincialisme. Afin que l’autorité administrative soit
rapidement informée de ce qui se passait à l’autre bout du département, le
principe était qu’ un émissaire à cheval devait pouvoir atteindre n’importe
quelle zone du territoire en une seule « journée de voyage ». C’est ainsi
qu’aujourd’hui, les superficies de chaque département sont très proches. Depuis
1985 et la loi de décentralisation, le département est également une
collectivité locale dirigée par un conseil général renouvelé par moitié tous les
trois ans.. Les transferts de compétences de l’Etat aux départements se sont
multipliés au fil des ans avec notamment le 1er décembre 1988 la prise en charge
d’une partie de la politique du RMI ( aujourd’hui le RSA ) puis de nouveaux
transferts organisés par la loi d’août 2004. Ses compétences s’exercent
aujourd’hui sur les collèges, les routes et sur de nombreuses aides sociales
comme l’APA (autonomie des
personnes âgées).
la suppression des
départements un serpent de mer…
Ce n’est pas faute que beaucoup
s’y soient essayés. À commencer par Clemenceau lui-même en 1906 qui prononça un
discours à Draguignan, ( VAR) dans lequel il préconisait d’adapter la carte des
collectivités locales en tenant compte de l’évolution des réalités économiques
et sociales. Il faut attendre 1947 avec Michel Debré qui proposait de créer 47
grands départements. Vient ensuite Valéry Giscard d’Estaing, le seul à porter
un bon diagnostic en indiquant qu’« un jour il faudrait choisir entre la région
et le département car il ne saurait y avoir entre l’Etat et la commune deux
collectivités intermédiaires ». Mais, comme ça venait de Giscard on a préféré
attendre 1982, avec le lancement de la loi de décentralisation du génial Pierre
Mauroy et du non moins Gaston Defferre lesquels envisageaient pas moins la
suppression des départements avant que François siffle la fin de leur
amateurisme en s’y opposant fermement. Les années passent; le projet reste dans
les cartons jusqu’en 1995 avec la loi Pasqua qui introduit la notion de
« pays », bassin de vie et d’activité susceptible de rapprocher les collectivités autour de projets économique de territoire, sans que le pays n’y gagne en compétence juridique. Du coup
les départements ont été conservés. Sous la présidence de Jacques Chirac,
Jean-Pierre Raffarin initia « l’acte II de la décentralisation ». Cette fois
c’est décidé, dans la foulée du discours du grand Jacques prononcé à Rennes en
avril 2002 qui dénonçait la pléthore de niveaux de collectivités locales en
France, il échafaude l’idée que l’armature territoriale française devait reposer
sur le couple Etat-Région. Plouf plouf…Les grands projets et les envolées de
Chirac sont restés lettres mortes. Alors, une question se pose, pourquoi
maintenant? Et pourquoi Hollande, réputé si pusillanime, se jette t-il dans cette odyssée sinon pour tenter de retourner à l'Elysée dans trois années et y retrouver Pénélope.
Une réforme
nécessaire
Il sait que tout le monde
s'accorde sur la nécessité de couper la queue de ce serpent de mer
que constitue le nombre de communes... Plus de 36000 dont 31500 ont moins de
2000 habitants, alors que l'Italie et l'Espagne en ont 8000 et l'Allemagne 12196
dont 75% de moins de 5000 h. Sans fixer un nombre plancher à l'existence des
communes on aurait pu tout de même espérer qu'il ait le courage de supprimer les 3608
communes de moins de 100 âmes. Ç'eut été courageux... Mais il a préféré
annoncer la suppression de tous les départements sans en connaître les
conséquences. IL doit savoir, en tant qu'ancien président de Corrèze, que seulement 50% des budgets des conseils généraux, soit
26milliards, sont consacrés à l'action sociale depuis que l'État leur à refilé
l'APA, 135,8 millions pour le conseil général de la Manche et le RSA (ex RMI)
,42,3 millions sur un budget de fonctionnement de 443,02 millions d'€ ...
Ajoutons l'enfance et la famille, 46,7 M€, la jeunesse 14,7M€ et la sécurité
avec les pompiers, 23,4 M€ et l'on atteint les 60% du budget autant de dépenses
qui ne cessent d'augmenter. Il doit savoir également que 72% des investissements de la
France sont le fait des collectivités dont 1/3 effectués par les départements
qui ont en charge les routes, les ports (330kms de côtes pour la Manche) et toutes les infrastructures et réseaux
: 127,02 millions d'€ soit 22,3% du budget total du département de la Manche qui
n'appartient pas à une métropole et doit se suffire à lui-même. De grâce, ne mettons pas toutes les collectivités dans le même sac sous prétexte de
vouloir se refaire une santé politique sur le dos des départements ruraux. Bien
sûr, on nous promet plus de proximité avec de plus grandes communautés de
communes à qui on confierait tout le social. Le problème c'est que proximité
n'est pas synonyme d'égalité. Le département de la Manche est un département
vieillissant qui nécessite un aménagement de son territoire homogène en capacité
d’hébergement de personnes âgées... Quant à penser que cela générerait des
économies, on se met le doigt dans l’œil quand on sait toutes les demandes
d'augmentation des budgets de ces structures que doivent gérer les services du
département. La proximité est une nécessité pour écouter et pour comprendre mais
la solidarité territoriale ne peut se faire à la seule analyse de ses propres
besoins. Entre le Mortainais et la Hague qui bénéficie de l'argent du nucléaire
nous arriverions vite à des disparités incompréhensibles alors que la précarité
augmente dans les régions déshéritées dont la modération des loyers est souvent
largement compensée par les dépenses d'énergie et de mobilité. Nous ne sommes
pas une métropole, les transports publics sont quasiment inexistants pour se
rendre sur son lieu de travail.
Certes, la France
a besoin de réformes en profondeur mais le chant de la cour des comptes est préférable à celui des sirènes. Elle annonce que 73% des dépenses des collectivités relèvent
du secteur communal et estime, chiffres en mains, que la suppression de la clause de compétence
générale disparue pour les départements et les régions en 2010 mais
réintroduite par François Hollande via la loi de modernisation de la fonction
publique territoriale adoptée à la sauvette le 19 décembre 2013, est la
solution la plus rentable financièrement. La plus sûre et la plus lisible
aussi.
Je crains que tout
ceci ne se termine par des décisions prises à la hâte, histoire de se refaire
une santé après les nombreux couacs de ces deux dernières années. Quand à parier que ces nouvelles orientations seront de nature à faire remonter Hollande dans les sondages, je ne m'y risquerais pas et ne
mettrais pas mon département à couper .
Tous les politiques de droite comme de gauche font de la surenchère sur cette question. Les fonctionnaires territoriaux ont de quoi s'inquiéter... Les électeurs s'y laissent prendre... On tombe sur la tête. A.C
RépondreSupprimerFace à l'incapacité d'apporter des réponses à la compétitivité économique de la France, la réforme territoriale est un écran de fumée politique comme l'a été la loi sociétale sur le mariage pour tous.
RépondreSupprimerEt le conseil régional de Basse-Normandie se précipite pour tout donner aux hauts-normands et essayer de dresser un écran de fumée devant le bilan de mandat avant les prochaines élections régionales !
Bik
Ce serait un comble que ce président laisse son nom dans l'histoire pour une telle réforme...
RépondreSupprimerIl y a beaucoup d'opposants à une telle réforme à droite comme à gauche. Et puis d'ici 2021, il y aura 2017. En revanche, avoir charcuté les départements pour faire de nouveaux cantons et des candidatures doubles, un homme, une femme pour seulement une mandature est incohérent. Il ferait mieux dans ce cas de revenir en arrière. Tout cela manque de sérieux
RépondreSupprimerun sondage de l'ifop ce mois ci révèle que La majorité (55%) des Français, hors Paris, est favorable à la suppression des conseils généraux, et que 61% des Français ne connaissent pas le nom du président de leur conseil général.
RépondreSupprimer61% ne connaissent même pas le nom du président de leur département, un pourcentage qui monte à 76% chez les moins de 35 ans. Alors, oui, il est temps de remettre à plat tout ça...
Et combien connaisse le nom de leur président de Région ? le nom de leur député européen ? le nom des différents ministres et secrétaires d'Etat ? le nom de leur président d'intercommunalité ?....
SupprimerCe n'est pas en supprimant le symptôme que vous guérirez le malade
Ce genre de sondage ne veut rien dire. Il indique surtout que les citoyens ne s'intéressent pas à la vie publique. Demandez à 100 habitants qu'ils vous citent les adjoints de leur commune... Vous serez déçu. Ce sont pourtant des élus de proximité. Faites leur citer 5 ministres... Faites l'expérience... En connaissez vous la moitié vous même . Si oui félicitations. Quand à certains députés, s'ils avaient été bien connus, pensez vous qu'ils auraient été élus. Non vraiment nous devons étayer nos rèflexions sur autre chose que des sondages... Mais, je vous rejoins, il faut remettre les choses à plat.
RépondreSupprimerEt faire de l'instruction civique...
RépondreSupprimerQui connait son conseiller régional ou le président de région?... Supprimons.. Combien d'abstentions aux élections européennes? Supprimons... Qui est le président du pays du Sud Manche? Supprimons.. Combien d'électeurs de la communauté de communes du SOURDIN connaissent leur nouveau président? Supprimons... Combien savent ce que veut dire SOURDIN parmi les moins de 35 ans...?
RépondreSupprimerAllez, je vais donner du grain à moudre à votre contradicteur ... Combien d'habitants connaissent le nombre de sénateurs de la Manche et leur nom... Allez supprimez le Sénat... Cela pourrait faire plaisir à beaucoup
RépondreSupprimerLa France est malade de son Etat.
RépondreSupprimerVictor Hugo appelait aux Etats Unis d'Europe. Il est temps de passer aux Régions unies d'Europe.
Osons un Etat fédéral a minima franco-allemand fort...
Autrement, revenons en arrière (fin de l'Euro avec le retour à la souveraineté monétaire, fin de Maastrich avec le retour à la souveraineté budgétaire, fin du parlement européen avec un parlementarisme national renouvelé...) mais ceci n'est pas le sens de l'histoire dans un monde où les vieilles nations européennes ne dominent plus.
Mauvaise manipulation pour le dernier message . Mes excuses
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