À l'ouest rien de nouveau ?
Comme le titre du roman éponyme de Erich Maria Remarque en 1929. Et bien si, justement, pour une fois, l'aube, tant attendue, s'est levée à l’ouest sur le Sud Manche et le pays du Mont Saint Michel. Les élections des vice-présidents et des membres du bureau du pays qui se sont déroulées le 26 juin à Avranches dans un esprit démocratique ont permis de mettre en place une gouvernance qui s’annonce sous des auspices plus calmes. En tout cas moins nuageux qu'hier, même si, comme le faisait remarquer Francine Fourmentin, les choses avaient été bien préparées en amont pour parer à toute intrusion. Pas sûr, car c'était sans compter avec l'arrivée de nouveaux élus de Granville et d'ailleurs qui n'ont pas connu les batailles intestines du mortainais et de l'Avranchin et qui n'entendent pas y prendre part, préférant le ciel bleu du littoral aux cumulonimbus ombrageux de l'arrière pays. Evidemment, les choses ne peuvent pas changer du jour au lendemain mais ces élections ont été bel et bien les signes avant coureurs d'un changement qui me fait dire que rien ne sera plus comme avant. À commencer par Gilbert Badiou, seul candidat à la présidence, qui a fait part de son souhait d'unité en permettant à toutes les communautés d'être représentées au sein du bureau, essuyant au passage la salve d'une élue qui ne manqua pas de lui faire part de son regret de voir que la représentativité des communautés prenait seulement en compte le nombre d'habitants oubliant la surface des territoires. Une remarque qui tombe un peu à l'eau dans la mesure ou l'élection d'un membre supplémentaire par communauté équilibre les choses. Ainsi donc, les communautés d'Avranches et Granville obtiennent 6 vice présidences et 2 membres pour près de 90000 habitant. Les cinq autres communautés se partagent la présidence, 4 vice-présidences et 5 membres pour 50000 h. Notons au passage que le maire d'Avranches, David Nicolas, a obtenu brillamment une vice présidence alors qu'il n'avait pas été désigné par le président de sa communauté de communes, celui-ci lui préférant J. Gromelon. Pour la communauté du SOURDIN, le maire de Percy, Charly VARIN, a été préféré au candidat présenté, qui n’était autre que l'ex maire de Villedieu les Poèles. Quant à votre "serviteur", comme prévu, il représente sa communauté de communes du Val de Sée au sein du bureau ...
Un retour au Pays qui s'inscrit
dans l'impérieuse nécessité de développer un territoire pour tenter d’endiguer
l’hémorragie d’une jeunesse qui s'exile vers d'autres horizons, le nôtre étant
bouché faute de ne pouvoir leur offrir des perspectives qui
correspondent à leurs aspirations... Un pays qui doit devenir
Terre d'art et d'histoire normande, et ne plus se contenter d'être un strapontin
sur les "marches de Bretagne"... Un pays entre "Terre et Mer" magnifique,
certes, mais dont l'arrière pays rural se précarise chaque année d’avantage...
Un pays qui va devoir faire un sacré effort en capacité d’hébergement et
d’attractivité touristique s’il veut rivaliser avec ses puissants voisins
bretons . Un pays trop longtemps agressé par des décisions politiques
abracadabrantesques pour paraphraser Jacques Chirac. La suppression des barrages
en est une brillante démonstration. Un pays dont les travaux visant à la
restauration de l'insularité du Mont Saint Michel ne semblent pas avoir été au
centre de sa préoccupation première... Bref, un pays qui doit encourager et
s'appuyer sur ses élus et ses composantes institutionnelles pour faire
progresser et structurer harmonieusement des bassins de vie autour de projets
fédérateurs.
Plus simple à dire qu'à
faire !
Modestie mise
à part, je sais de quoi je parle, bien que, seul à me présenter pour le Val de
Sée, 14 élus ont mis un bulletin blanc et trois autres se sont fait plaisir en
votant pour la vice présidente de ma communauté qui n'était pas candidate. Elu
avec 60% des suffrages, ce score est honorable, mais il montre quelques ressentiments qu'on s'est donné le soin de faire partager. En politique il faut savoir recevoir des coups mais qu'importe, comme je suis
de nature optimiste, je me console en constatant que les élus positifs sont
plus nombreux que les négatifs, ce qui me permet d'espérer que le bon sens et l'action du président feront le reste pour
faire avancer ce satané pays dans un bon esprit . L'avenir du Sud Manche dépend de la politique de
ses territoires et de la capacité à faire travailler ensemble les hommes et les
femmes qui en sont responsables. Il importe qu'ils sachent
s'engager enfin dans une démarche constructive avec une acuité qui leur fera
voir plus loin que le bout de leur propre lopin de terre. Puissent-ils m’entendre…
C'est une bonne nouvelle mais l'avenir des pays est trés mal engagé... La réforme territoriale envisage de les supprimer rapidement.
RépondreSupprimerC'est possible; il faudra alors s'organiser pour se rencontrer et partager nos idées et travailler ensemble. Depuis une dizaine d'années , j'ai construit des contrats intercommunaux sur la vallée, une Opération collective de modernisation du commerce avec 7 cantons, une OPAH avec Saint Hilaire sans avoir de structure pour les coordonner. Cela dit on peut toujours faire un G7 informel.
RépondreSupprimerCe qui ne se voit pas, qui n'est pas à l'affiche n'en est pas moins, le plus souvent, efficace. L'informel et l'invisible sont peut-être les parents d'une certaine forme d'efficacité.
RépondreSupprimerBien vu.
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