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vendredi 29 juin 2018

La France va manquer de talents





Et la croissance, bordel !

Ainsi s'exprime Richard Yunh qui nous annonce 1,2% de croissance pour la France alors que les Etats-Unis en prévoient 2,5. C'est mieux qu'hier mais ça manque d'ambition ajoute-t-il quand en même temps le cabinet Korn Ferry nous prévoit un manque à gagner de 175 milliards d'euros pour la France.  Celle-ci se trouvant parmi les 4 pays les plus touchés par le manque de talents et de salariés qualifiés si l’on en croit l'étude The Global Talent Crunch qui a analysé la situation de 31 pays. On estime qu'il pourrait en manquer 1,5 millions en 2030. Les secteurs les plus touchés étant les services financiers, les services aux entreprises, les médias et les télécommunications. Mais que l’on se rassure, Bien que vulnérable, la France est cependant loin d’être la seule touchée par le phénomène. En Allemagne, le manque à gagner atteint la somme colossale de 516 milliards d’euros d’ici à 2030, soit 14% du PIB, selon l’étude. Une pénurie qui s’explique aussi par la démographie vieillissante outre-Rhin. Une raison pour laquelle Merkel a fait marcher l’aspirateur à immigration.  La pauvreté qui ne cesse d'augmenter aurait-elle un lien avec l'orientation et la formation? Sûrement,  mais les entreprises sont aussi mises en cause bien que beaucoup d'entre elles se heurtent à des verrous qui compliquent leur développement et ne les incitent pas à innover. Selon Gérald Bouhourd. “ Loin d’être obnubilées par des questions fiscales, les entreprises s’implantent et créent de l’emploi là où les compétences et les talents se trouvent”, explique-t-il. Face à la pénurie de talents dans un territoire donné, les entreprises n'hésiteront pas à délocaliser leur centre de décisions et leurs sièges sociaux. On ne le répétera jamais assez : l'innovation est le moteur du progrès et du développement en économie comme ailleurs. En politique également où l’on se contente trop souvent d'être des gestionnaires du quotidien, peu enclins à anticiper l'avenir. Or c'est bien d'imagination, d'anticipation et d’audace dont nous avons besoin pour découvrir et former des talents sur nos territoires car les entreprises créent et s'implantent là où elles trouvent les compétences techniques et la capacité d'adaptation  et d'apprentissage. D'où l’intérêt d’identifier des profils avec non seulement des compétences techniques mais surtout des “softs-skills” (capacité d’adaptation et d’apprentissage notamment) toujours selon Gérard Bouhourd. Soyons innovants me disait récemment un chef d'entreprise qui a cassé les codes dans son établissement, me faisant l'éloge du « bordel organisé »  qu'il venait d'instituer chez lui pour donner libre cours aux idées et à la création de ses employés. Finie l'obsession du contrôle mortifère de ses agents et l'organisation managériale trop rigide. Place à l'autonomie, à la participation et à la performance. A titre d’exemple, une expérience menée en Allemagne pourtant réputée pour son conservatisme managérial montre qu’un groupe autonome qui gère son emploi du temps, son travail, et ses idées est plus performant que le modèle formaté dans les autres départements de la même entreprise.
Les chefs d'entreprises doivent se préparer à faire évoluer leur gouvernance.

Le Plan d'Action pour la Croissance et la Transformation (PACT) du gouvernement va les y inciter dans les prochains mois pour leur permettre de grandir et de créer des emplois. Les seuils applicables aux PME vont êtres enfin simplifiés car ce sont les entreprises de taille intermédiaires qui créent le plus d'emplois. Elles  sont 5800 ETI en France quand il y en a 12500 en Allemagne. Ce PACT est le fruit d'une méthode inédite de dialogue et de co-construction. Il a l'ambition  de replacer les entreprises au centre de la société en associant mieux les salariés à leur gouvernance, et à leurs résultats par le développement de l'intéressement et de la participation. Enfin, sur le papier car la France reste campée sur ses valeurs administratives hypocrites et les casses têtes qui vont avec. Les PME croulent sous la paperasserie et les tracasseries de toutes sortes. Il est temps de donner un grand coup de balais la dedans. De l’audace bong sang. D’après Korn Ferry responsable industrie certes les entreprises doivent jouer leur rôle mais c’est aussi à ’Etat de se saisir de la problématique. Selon lui, "seuls les Etats sont en mesure d’avoir un impact dessus”. C’est donc au gouvernement  de résorber l’écart entre le système scolaire et le monde de l’entreprise, qui requiert plus que jamais de la transversalité en termes de compétences, ainsi qu’une forte agilité. Mais l'État ne peut être le seul à rechercher les meilleures conditions de la croissance et du développement. Les territoires ne doivent pas perdre de vue  que les chefs d'entreprise créent et s'implantent là où se trouvent  les compétences techniques et la formation professionnelle. Une étude menée par Agnès Duroni révèle que  six entreprises sur dix estiment manquer de talents pour grandir. Ce sentiment est plus prononcé dans les entreprises de plus grande taille et en croissance. Contrairement aux grands groupes, le talent ne se confond pas avec le haut potentiel ou le top manager, mais fait plutôt référence aux compétences, tous niveaux hiérarchiques confondus, pour les dirigeants de PME et ETI. La pénurie de talents dans ces entreprises concerne d’abord les profils non cadres : 72% des répondants manquent de profils opérationnels (ouvriers qualifiés, chauffeurs, techniciens, comptables, conducteurs de travaux, informaticiens…) et 41% de profils commerciaux. Il est urgent de retrousser nos manches surtout la nôtre.




6 commentaires:

  1. Anonyme6/30/2018

    Il faut aussi beaucoup de talent pour gouverner. C'est un art qui repose sur la confiance en soi et dans les autres. L'ego en est le pire ennemi car il porte le président ou le directeur à ne penser que par lui-même. Il a la science infuse alors qu'il a tant à apprendre des autres. Il arrive que le melon se transforme en citrouille mais quand elle explose les pépins peuvent faire de nombreux dégats. Suivez mon regard.

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    1. Anonyme6/30/2018

      Bien d'accord. Notre société a besoin d'équipes et de leaders qui encourage ses membres à faire émerger leurs idées et à l'empêcher de faire des conneries.

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  2. Anonyme6/30/2018

    L'Éducation Nationale a besoin de se tordre un peu les méninges. Votre collège en a formé beaucoup de talents en sport comme en arts mais quand je lis le dernier article sur mairie de Brécey, c'est encourageant de voir que des enfants peuvent émerger de familles en difficulté. Votre section artistique m'a conduit moi aussi vers la création d'entreprise. Merci à vous et à votre prof d'arts plastiques. Je n'ai pas connu cette Brigitte Catherine mais chapeau pour son parcours et sa réussite. Je vais la contacter.

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  3. Anonyme6/30/2018

    C'est des articles comme celui là qu'on aimerait lire dans la manche libre ou OUEST France plutôt que les potins des associations et autres sujets sans intérêt

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  4. Anonyme7/01/2018

    Il y a beaucoup de talents qui s'ignorent, beaucoup de talents sans ambitions mais nombre de talents formés à l'étranger y restent.

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    1. Anonyme7/01/2018

      Et beaucoup d'ambitions sans talent qui ne connaissent pas leur seuil d'incompétences

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