Translate

samedi 8 octobre 2016

Semer pour récolter




En Normandie on ne se révolte pas, on n’enfile pas des bonnets rouges, on se retrousse les manches et l’on innove pour s'en sortir, c’est dans les gènes du normand. Dans le  Sud  Manche par exemple, jusqu’au tournant des années 70/80 les parcelles étaient encore de petites tailles à l’image des exploitations qui ne renfermaient parfois que trois vaches laitières. En dépit de la crise pétrolière, les agriculteurs investissent, et se modernisent grâce à la mise en place des CUMA. Ce groupement a permis à des centaines d’exploitants de passer à la mécanisation à moindre coût, en même temps, qu’il a favorisé la diversification agricole. La prairie naturelle perd 1/4 de sa surface au profit des cultures céréalières et du maïs fourrager. Le monde agricole s’est endetté pour récolter et se développer.

Pour réussir en économie, il n'y a pas d'autre choix que d'investir

Le Président de la Région, Hervé Morin, l'a répété encore récemment à ses amis et à son opposition qui utilise les chiffres de l'emprunt comme prétexte pour ternir le bilan d’un adversaire sans se soucier de l'avenir de son propre territoire. C'est ainsi, la politique est souvent pernicieuse, au national comme au local;  tous les moyens sont bons pour descendre celui que l'on considère comme son rival. Comme comparer des dettes d'investissement productif avec des dettes  qui génèrent des dépenses de fonctionnement. Pire, cela révèle une méconnaissance totale en matière économique pour ceux qui s’en font l’écho. Prenons l'exemple des investissements réalisés par la communauté de communes du Val de Sée : Ils se sont traduits par des recettes de fonctionnement supplémentaires et un excédent par habitant de plus de 110% par rapport à celui de sa grande voisine. Cela résulte de politiques intelligentes et réfléchies visant à sensibiliser des investisseurs à notre territoire. Pas grand chose à voir avec les allégations approximatives du député-président Huet. Sa grande scène de moralisation financière pour escamoter les critiques de son immobilisme et son manque de clairvoyance en matière d’innovation est patente. Les chiffres hilarants d’un pseudo endettement est un enfumage pour gogo.  Si l’on compare nos chiffres avec ceux de la communauté de communes d'Avranches-Le Mont Saint Michel présidée par ce brillant député qui envisage maintenant de cumuler jusqu'aux élections législatives (c’est pas gratuit ) ça donne à réfléchir avant de lui confier les clés pour six mois d’un territoire qui demande de sérieuses compétences en économie. Comparons également l'évolution de l'emploi par des chiffres qui m’ont été communiqués récemment par la chambre de commerce et de l'industrie pour les salariés et non-salariés des secteurs de l'industrie, de la construction, du commerce, du transport et des services divers. Tenez vous bien, entre 2008 et 2013 l'augmentation n’a été que de 148 emplois sur Avranches-Le Mont Saint Michel (45000 habitants) quand il est de 357 emplois sur le Val de Sée (9160 habitants). Un rapport qui confirme les statistiques de l'État pour la période 1999-2009 (+38% d'emplois industriels pour le Val de Sée) et ressemble étrangement à celui de l'excédent de fonctionnement par habitant. Si nous ajoutons l'évolution du nombre d'établissements par communauté entre 2010 et 2016, nous obtenons le même résultat: +2% pour l'une et +4% pour l'autre.

Pour autant, pas de quoi pavoiser.

L'évolution des emplois n'augmente dans le Sud Manche  que de 197 malgré les efforts des autres collectivités qui nous rejoindrons et de leurs entreprises.  l'ACOME, par exemple, entreprise historique du Mortainais, s'implique efficacement dans le développement économique du territoire avec NOVEA et INNOVANCE. De plus cette entreprise va occuper un niveau entier d'un ancien bâtiment d'ÉLECTROPOLI que la communauté de Communes de Saint James vient d'acquérir. C'est bien la preuve qu’il va falloir encore investir pour récolter, plus tard, les bénéfices de la croissance. Pour conclure, je dirai qu’il ne faut pas s’aventurer sur un terrain que l’on ne maîtrise pas. Chacun son rôle: la politique politicienne au député, le développement économique aux élus locaux. Alors de grâce, si la nouvelle communauté du Mont-Saint-Michel veut se développer ce n’est certainement pas en succombant à des arguments fantaisistes. Et, prudence, les lendemains de fête font mal à la tête.

10 commentaires:

  1. Anonyme10/08/2016

    Étonnants tous ces résultats. On comprend mieux pourquoi les français sont tous contre le cumul des mandats. Notre communauté d'Avranches est devenue une administration sans stratégie et sans vraie démocratie. On nous impose des assemblées le samedi matin à cause de l'emploi du temps du député. On doit passer une cinquantaine de dossiers. Comment voulez vous que la démocratie s'exprime. De gros sujets passent à 13h quand beaucoup de collègues nous ont quittés. C'est pas sérieux.

    RépondreSupprimer
  2. Anonyme10/08/2016

    Quand on parle aux élus beaucoup nous disent qu'ils sont contre la fameuse salle de spectacle sans parking et trop onéreuse. Même les copains du président

    RépondreSupprimer
  3. Anonyme10/09/2016

    Ils connaissent ses réactions et les conséquences. Rene André a préféré se retirer de la Mairie et trouver un successeur á la députation pour ne pas prendre les risques de l'affrontement. La population d'Avranches a réagi mais les petits élus ruraux ont eu peur d'aller jusqu'au bout. 36% des élus de la communauté d'Avranches ont été courageux lors de s réélection à la communauté.Du jamais vu.EJC.

    RépondreSupprimer
  4. Tout ceci n'est pas mon sujet. Mon seul souci est le devenir économique du Sud Manche, de la ruralité et par voie de conséquences d'Avranches qui ne peut se développer comme un oasis dans un désert. Le Mortainais a perdu beaucoup d'emplois malgré la créativité des élus. Saint James a des atouts. Il y a la un vrai challenge encore faudra t-il se donner les conditions de la réussite pour notre territoire d'abord.

    RépondreSupprimer
  5. Anonyme10/09/2016

    Et Saint Hilaire vous n'en parlez pas?

    RépondreSupprimer
  6. +78 emplois entre 2008 et 2013. C'est également positif. Les élus ont les yeux de Chimène pour leur abattoir. Moi également. C'est une très bonne chose. Le GHT, groupement Hospitalier Territorial a été bien défendu. Il nous faut rester vigilants.

    RépondreSupprimer
  7. Anonyme10/09/2016

    L'agence de développement de Normandie à fait le choix de ne pas accompagner les projets de développement agricole, il est grand temps de réagir messieurs, l'agriculture est une entreprise économique avant tout.

    La région Bretagne elle l'a compris

    RépondreSupprimer
  8. Anonyme10/10/2016

    Beaucoup de gens qu'il faut juste créer une nouvelle zone d'activité pour développer l'économie. Que l'attrait d'une collectivité passe par le simple maintien des services ou l'aménagement d'un beau complexe.
    Tous oublient qu'avant d'investir dans les infrastructures il faudrait peut-être travailler le contenu et la stratégie.
    Un aménagement du territoire peut vite devenir un panier percé pour une collectivité.
    Il faudrait envoyer tous ces énarques méprisants du bon sens paysan, certains de les manipuler par leur simple statut de petit notable, en stage dans les PMI ou dans les exploitations du futur.
    Autrefois on votait bêtement pour un titre ou un statut. Nos élus sont-ils sortis du XIXEME siècle voir du temps des rois ?

    RépondreSupprimer
  9. Anonyme10/11/2016

    L'Acome s'est approprié le territoire un peu comme les entreprises bretonnes, Bolloré et le club des 30. Il nous faudrait ça dans le Sud Manchr

    RépondreSupprimer
  10. Nous avons en effet des entreprises sur lesquelles nous pouvons et devons nous appuyer. Le club d'entreprises du Val de Sée m'a aidé. Un club Sud Manche serait le bienvenu

    RépondreSupprimer