Une
première, vraiment?
Bernard
Pinel est un précurseur qui a ouvert la voie pour comprendre la nécessité de
créer une commune nouvelle. Chef d'entreprise, conseiller général, maire
il propose en 1973 à la surprise des élus des 10 communes de son
canton de les faire toutes profiter des recettes nouvelles dont il est à
l'origine grace aux usines qu'il développe ou fait implanter sur son
territoire. D’emblée,Il fût suivi par tous ses collègues qui n'eurent pas
besoin qu'on leur explique à deux fois l'intérêt d'une telle idée.
Quarante-deux
ans plus tard, cette collectivité, hier commune canton, toujours constituée de
ses dix communes déléguées, est devenue, forte de 3400 âmes, chef-lieu
d'un canton de 17500 habitants. En revanche, elle a rejoint une
quarantaine de communes de l'avranchin dans la communauté d'Avranches-Le
Mont-Saint-Michel où elle tente de trouver sa place pour se donner un avenir.
Quel avenir? Quand on sait que le développement économique de cette communauté privilégiera
les zones commerciales situées sur l'autoroute des estuaires à la porte
d'Avranches et que son site touristique, environnemental et sportif de la
Mazure risque de souffrir de l'arasement des barrages de la Sélune.
Une
douleur cruellement ressentie d'autant qu’elle se vit dans la plus totale indifférence
de l'État face aux charges financières qui incomberont aux collectivités pour
construire autour de ce site un projet socio économique capable de remplir á
l'année son restaurant et ses 200 chambres.
Cette
commune nouvelle, est-il bon de le rappeler, est née d'un projet économique qui s'est conforté au fil
des années avec la création du site de La Mazure et du collège Léon
Jozeau Marigné dont les effectifs réduits á 171 élèves génèrent aujourd'hui
beaucoup d'inquiétudes dans le contexte actuel de l'Education Nationale ( lire
ouest France du 10/07/15). D'où
l'idée d'associer la base de loisirs de la Masure et le collège dans une même
Projet de centre social, sportif culturel et environnemental susceptible
de leur donner un rayonnement régional voire national à l'image du
collège de Brécey dont l'internat et les équipements sportifs ont été porteurs
de développement et de réussite scolaire (97,8% de succès au brevet avec 15
mentions bien et 16 très bien).
Une
réunion a déjà été organisée à cette fin au département entre les élus d'Isigny le Buat, les
représentants d'une discipline sportive et son conseiller technique régional,
le chef d'établissement et l'inspecteur d'éducation physique du rectorat. Mais force est de reconnaître que la
situation du centre de loisirs et l'avenir du collège n'ont pas généré un
enthousiasme particulier de la part des représentants de l'Éducation Nationale.
L’arasement des barrages, ils s’en fichent comme d’une guigne; de plus la
suppression d'un petit collège qu'il ne faudrait pas déstabiliser avant l'heure
ne serait pas d’actualité. Manifestement, l'Éducation Nationale veut vivre sa vie
sans se soucier de celle des autres. De là à penser que l'Education Nationale est un service indépendant de l'État, il n'y a qu'un pas. Dommage car l'Etat est pourtant engagé
dans l'accompagnement des collectivités confrontées à une décision qui sera
lourde de conséquences d’un point de vue économique pour cette commune
nouvelle d'Isigny le Buat. Comme le disait Charles Pasqua avec son sens de la
formule dont il avait le secret : "les promesses des hommes
politiques ne valent que pour ceux qui les écoutent". Justement, les
élus locaux ont décidé de ne plus les écouter en prenant l’avenir de leur
territoire en main.
dommage que votre communauté n'ait pas le même périmètre que votre canton; on pourrait se mettre à espérer. Eric et Françoise
RépondreSupprimerQuant on veut faire du coup par coup on atteint pas ses objectifs. La Loi Notre s'écrit petit á petit en mettant la charrue avant les boeufs. Personne ne s'y retrouve. Ce sont souvent les hommes de terrain comme Bernard Pinel qui ont le bon sens. Hélas à Paris on sait tout et on entraine avec soi tous les moutons...
RépondreSupprimerDepuis quand les administrations feraient preuve d'initiative et d'intelligence ?
RépondreSupprimerCes gens sont payés pour ne pas réfléchir et appliquer bêtement la stratégie comptable de l'administration centrale.
Aux élus d'être malins et de mettre tout ce beau monde sous les spots...
On imagine bien qu'il en fût de même pour les collèges de Brécey, puis Saint Pois... etc
Le projet de tomates que je suis en train de mener avec le soutien de Madame la Sous Préfète et ses services nous montre que lorsque tous les partenaires sont motivés, on peut faire des miracles. Pour l'heure nous sommes dans les temps car tout le monde fait l'impossible. Pour ce qui est du projet de la Mazure, je ne désespère pas mais ce n'est pas toujours simple avec l'Éducation Nationale.
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