Translate

vendredi 12 septembre 2014

Le Conseil Général de la Manche sera maintenu

Il faut sauver la  Manche

 La Manche n'est pas toujours classée parmi les départements ruraux... Elle même ne revendique pas toujours sa ruralité, restant à l'écart des alliances qui se sont faites jour pour s'opposer à la réforme territoriale qui prévoyait sans scrupules la suppression pure et simple des conseils généraux. Et pourtant, la Manche est le premier département agricole français, notamment dans le domaine de l'élevage, bovin, ovin, équin.. et de la culture de fruits (pommes) et légumes (carottes, poireaux...) L'agriculture employait 17 400 actifs en 2004, soit 9,2% de la population active (contre 3% seulement pour la France entière).

Principale activité productive dans les zones rurales, l’agriculture fait vivre une bonne partie de l'économie manchoise. Mais prudence, en 2013, le revenu de la Ferme Manche a reculé par rapport à 2012 (2) .
 Le prix du lait s’est redressé en 2013 (+ 7%) après son recul de 2012 (- 3%). Malgré cela, le revenu départemental ne progresse pas, à cause de la hausse des charges.  Département littoral par excellence, la Manche se distingue  aussi par une économie de la mer dynamique. La preuve par les chiffres (1) : Sur les 10 918 tonnes débarquées à Granville en 2013, 79 % sont des coquillages (8 634 tonnes). Ils représentent 64 % du chiffre d’affaires, positionnant toujours Granville comme le premier port de coquillages de France. Et premier port de pêche en tonnage de Basse-Normandie, avec une belle hausse des apports de 9 % en 2013, soit plus de 1 000 tonnes supplémentaires. Les ventes, elles, s’inclinent légèrement à 18,4 millions d’euros (-2 %). Principales espèces pêchées : bulot, olivette, amande de mer, coquille Saint-Jacques, seiche, dorade grise, praire, araignée de mer, roussette et raie. 130 navires ont débarqué sous la halle à marée en 2013.


Fiers d’être des ruraux

Même si le département souffre de l’absence d’une grande métropole comme Caen ou Rennes, l'agglomération de Cherbourg apporte une image urbaine à la Manche avec plus de 80000 habitants. En revanche, elle ne représente que 17% de la population manchoise sur 68km2 seulement. L’empreinte rurale du territoire demeure donc dominante. Sans cette communauté, la densité de la Manche sur 98, 9% de son territoire  passe de 84  à 71 h/km² .  Il convient de noter que 84% des 601 communes de la Manche ont moins de 1000 habitants mais, paradoxalement, elles rassemblent 38% de la population alors que les 27400 communes françaises situées dans la même catégorie n'en regroupent que 15%.  C'est dire combien la population est rurale dans la Manche. Supprimer ce département est impensable, nous devons le défendre bec et ongle;  il en va de la santé de notre économie et celle de nos habitants. Le "big bang territorial" annoncé par Manuel Valls lors de son discours de politique générale en avril 2014 se révèle, 5 mois plus tard, n’être qu’un dossier mal préparé, à l’instar de bien d'autres projets qu'il faut détricoter. Aujourd'hui, la dite réforme territoriale est embourbée et assortie d’une fronde grandissante. Alain Rousset, le président des régions parle « d'embrouillamini », Gérard Larcher qui a présidé le Sénat de 2008 à 2011 n’hésite pas à la qualifier d'improvisation permanente. Quant à Jean-Michel Baylet le patron des radicaux de gauche, il menace purement et simplement de retirer son soutien à Manuel Valls s'il n'est pas entendu à propos des départements ruraux. Ainsi, avec les régions, les départements sont au coeur d’une contestation qui ne cesse de grandir. Qu'en sera-t-il de l'élargissement des communautés de communes dont le principal argument pour justifier ce projet mal ficelé est de leur transférer des compétences détenues jusqu’alors par des conseils généraux. Brillante idée en effet… Un grand nombre des élus de la Manche ont le poils qui se hérisse à l'idée de repartir dans de nouvelles aventures de fusions alors que celles qui viennent d'être réalisées - parfois au forceps - au 1er janvier 2013 et 2014 n’ont pas encore trouvé leur vitesse de croisière et demeurent très fragiles. Et voilà que l’on veut remettre l’ouvrage sur le métier, c’est du grand n’importe quoi. Pire, alors que l’on nous avait donné en garantie un bonus de 20% aux communautés pour favoriser la représentation rurale, on constate  que ce n’était pas légal... La situation de la communauté urbaine saint loise, comme celle de Mortain vont être obligées de se restructurer suite à la décision du conseil constitutionnel, lequel sanctionne à plaisir sans donner les solutions, les élus et les collectivités locales en faisant les frais.  Nos parlementaires peuvent-ils continuer  d’ignorer le ras le bol qui remonte du terrain? Le passage à 20000 habitants n'est pourtant pas anecdotique pour les territoires ruraux dont la densité les obligera à éloigner d’avantage les centres de décision du terrain. C’est en tout cas un argument de campagne pour la prochaine campagne sénatoriale. Sur ce point, les candidats feront sans aucune doute consensus auprès des maires ruraux bien fatigués de cette mascarade.  Enfin, j’espère, car le couple Région- intercommunalité n'a plus de raison d'être avec le maintien du département!


(1)  Source magazine LE MARIN

(2)  Chambre d’agriculture



7 commentaires:

  1. Anonyme9/13/2014

    Beaucoup pensent comme vous mais les intérêts et la soif de pouvoir expliquent certains silences. L'agglomération urbaine de Cherbourg aimerait tant absorber Beaumont Hague et les Pieux, celle de Saint Lo Canisy . Dans le Sud Manche ce sont plutôt les velléités politiques qui définissent les lignes politiques. Continuez d'animer le débat, nous en avons besoin.

    RépondreSupprimer
  2. Anonyme9/13/2014

    Ça va rassurer beaucoup de collègues car on avait l'impression que les élus s'étaient fait à l'idée de voir disparaître leur département. C'est la même chose pour les communautés. Comme s'il n'y avait pas mieux à faire actuellement que d'inquiéter les personnels et les élus et de foutre le bazar dans les collectivités. Claudie H.

    RépondreSupprimer
  3. Je pense en effet que les agents du département de la Manche n'ont pas trop de soucis à se faire. Pour ce qui est des communautés, nous verrons bien mais j'ai le sentiment que l'avenir nous réservera encore des rebondissements

    RépondreSupprimer
  4. Anonyme9/15/2014

    Bonjour Monsieur Tréhet,
    Vous avez raison de vous dresser contre cette réforme taillée à la hache, et les inconséquences de ce gouvernement. Avez-vous lu la déclaration de Vall aujourd'hui?
    -"Ce sera foutu" pour le gouvernement si la situation de la France ne s'inverse pas "d'ici trois à six mois", avertit le Premier ministre Manuel Valls, cité dans Le Monde publié lundi.
    Alors, qu'en sera t'il d'une réforme territoriale?

    Je regrette qu'aucun autre conseiller général de la Manche s'exprime comme vous le faites

    Cordialement
    Un élu

    RépondreSupprimer
  5. Anonyme9/19/2014

    Comme mon collègue, je ne comprend pas le silence des conseillers généraux. Il semble acquis que les départements ruraux resteront mais il faudra définir les territoires ruraux. On peut penser aussi que les communautés de communes resteront en l'état dans ces départements... C'est ce que semble dire le dernier écrit de l'AMF

    RépondreSupprimer
  6. Je me suis procuré un document de mairie info dans lequel il est fait état du propos de Manuel Valls..." Dans les départements où les communautés de communes n'auront pas la masse critique suffisante, ni la force pour assumer les compétences départementales, le conseil départemental perdurera avec des compétences simplifiées" . Ce troisième cas de figure part du principe que Manuel Valls prend en compte le fait que les communautés du département n'auront pas la masse critique des 20000 habitants escomptés dans la réforme. Cela nous autorise à penser que de nombreuses communautés de communes pourront rester en l'état dans les départements ruraux qui seront maintenus, celui de la Manche par exemple

    RépondreSupprimer
  7. Anonyme9/20/2014

    Oui ou cela pourrait aussi signifier :
    Les EPCI de moins de 20000 se voient dépendre d'un échelon départemental à compétences réduites et celle de plus de 20000 se voient dotée de compétences étendues.

    Toutefois cela impliquerait des impasses constitutionnelles.

    Donc soit il n'anticipe pas ses effets d'annonces, soit il essaye de calmer la grogne avec des formulations "interpretables".

    Simplement, faut-il le rappeler toute suppression partielle ou totale de tous les départements nécessite l'approbation des 3/5 ème des 2 chambres... Inaccessible aujourd'hui ; encore moins demain.

    Cdt

    un citoyen

    RépondreSupprimer