Les
salariés des AIM sont de nouveau dans la lumière de l'actualité avec le redressement de leur société... Disons plutôt un clair obscur qui les empêche de
voir l’avenir sereinement confrontés à une situation qui semblait pourtant
avoir trouvé une issue favorable. En janvier dernier, l'entreprise avait négocié
7000 porcs par semaine, un nombre qui permettait d'espérer la sortie du tunnel, l'équilibre financier défini par le cabinet in extenso en février 2016
se situant entre 26 et 27000 porcs par mois. Pour autant, pour continuer à
égorger des cochons il fallait couper une tête. Fin mars, c’est celle du
président de la SAS AIM groupe, Sebastien Lafon qui tombait. Un sacrifice
indispensable prétendait-on pour faciliter le redressement définitif de l’entreprise, la promesse de l'URSSAF d'étaler la dette des AIM sur trois années n'étant tenue qu'à cette condition. Promesse de gascon: l'URSSAF bloque plus d'un million d'euros sur les comptes de la société qui se retrouve aussitôt à la barre du tribunal de commerce de Rouen mardi dernier.
Reconnaissons que Sebastien Lafon a eu bien du courage de monter seul à l’échafaud en assumant cette fonction de président aux pieds d'argile compte tenu des conditions de reprise ; il a relevé le pari dans un contexte juridico financier ficelé avec une SAS, alors qu’une SCOP eut été plus favorable selon des experts. Proposition balayée d’un revers de manche. Précisons aussi que si les collectivités ont apporté 13 millions d'euros pour maintenir les abattoirs normands, ces fonds publics ont principalement profité à l'ancienne société des AIM et à CAP 50, son partenaire, qui ont récolté le fruit de la vente de leurs bâtiments aux collectivités partenaires, via la SEM IMAGINE, pour un coût « préférentiel ». EN fait, la nouvelle société AIM group a bénéficié du prêt Macron de 2,5 millions d'euros au taux de 6,5% ( prêt FDES ) et d'un apport en compte courant de 2millions d'euros de la SEM actionnaire minoritaire de la SAS . Le rachat des bâtiments par la SEM imagine lui permettait toutefois de repartir avec 206 employés... Un nombre imposé par le tribunal de commerce qui s'avérera très vite trop important. En réalité, 70 salariés de moins aurait permis d'attendre le temps de se refaire une santé financière et de retrouver une clientèle et la confiance des producteurs. C’était pourtant l’évidence, sachant qu'en augmentant la production pour engranger des bénéfices il fallait une trésorerie suffisante, un trésor de guerre, pour être en mesure de payer les agriculteurs au « cul du camion » comme on dit. Une situation d’équilibriste quand on sait qu’il faut attendre 21jours voire 30 ou 35 jours plus tard pour se faire payer par les clients. On se tourne alors vers les banques pour faire du factoring après tout c’est leur métier d’avancer l'argent si les créances sont solvables. Et elles l’étaient. Fidèles à leur réputation elles ne seront pas nombreuses à se presser au portillon surtout après l'échec de l'ancienne société des AIM et de leur partenaire CAP 50. Qui plus est, une société dirigée par les employés n'incitait pas à les rassurer. Et les jeannettes ça ne leur parlait pas? Pourtant, en dépit des difficultés, les ouvriers ont relevé le challenge avec brio dans des conditions difficiles psychologiquement. Après une année d’exercice, en février 2016, le redressement s'avérait possible, et un an plus tard, le pari était réussi, l’objectif des 6000 porcs était atteint. Emporté par l’euphorie des résultats le cabinet « in extenso » prévoyait même un bénéfice en fin d'année 2016. Mais Il restait à trouver un partenaire pour garantir les Dailly que la banque acceptait enfin de consentir. La Région s'y refusant, le cercle infernal était inévitable, car plus vous produisez plus vous augmentez les problèmes de trésorerie. Le produit des recettes étant perçu tardivement comme décrit plus haut. Du coup, les AIM se résignaient à ne pas augmenter leur production à la demande du cabinet conseil qui leur était imposé pour un coût annuel de plus de 200000 qui s'ajoutait au loyer de 575000€ pour les équipements nonobstant les intérêts d'emprunt et la surcharge salariale. Bref, une situation ubuesque qui a mis l'entreprise le dos au mur l’obligeant de retarder les paiements à l'URSSAF pour atteindre les 28 à 30000 porcs/mois. Ce qui fut fait en janvier 2018. Le chiffre d’affaires permettait enfin de faire des bénéfices et de rembourser la dette URSSAF de 2,7 millions d'euros à condition qu’elle soit étalée sur 3 ou 4 années.
Nous en connaissons la suite mais pas les raisons. Peut-être qu’avec le temps la vérité éclatera. En attendant le tribunal de Rouen a choisi de mettre les AIM en redressement judiciaire... une mise à l’épreuve, une de plus, qui nous permet de croire encore au sauvetage de l’entreprise, une fermeture sèche lui ayant été évitée. Les fournisseurs de porcs restant solidaires et la clientèle fidèle , les espoirs semblent permis; nous n'en dirons pas plus.. Chaque année, 25 millions de porcs sont élevés et abattus en France, soit près de 69 000 porcs qui passent à l'abattoir chaque jour, ou 0,8 porc par seconde (compteur)(`). La Consommation de porcs en France représente 2 115 000 tonnes . Autant dire que ce secteur demeure porteur. Pas pour tous apparemment. Le problème pour les porcs des AIM serait-il ailleurs? Une chose est sûre, les cochons normands vont substituer le p'tit lait aux glands
Reconnaissons que Sebastien Lafon a eu bien du courage de monter seul à l’échafaud en assumant cette fonction de président aux pieds d'argile compte tenu des conditions de reprise ; il a relevé le pari dans un contexte juridico financier ficelé avec une SAS, alors qu’une SCOP eut été plus favorable selon des experts. Proposition balayée d’un revers de manche. Précisons aussi que si les collectivités ont apporté 13 millions d'euros pour maintenir les abattoirs normands, ces fonds publics ont principalement profité à l'ancienne société des AIM et à CAP 50, son partenaire, qui ont récolté le fruit de la vente de leurs bâtiments aux collectivités partenaires, via la SEM IMAGINE, pour un coût « préférentiel ». EN fait, la nouvelle société AIM group a bénéficié du prêt Macron de 2,5 millions d'euros au taux de 6,5% ( prêt FDES ) et d'un apport en compte courant de 2millions d'euros de la SEM actionnaire minoritaire de la SAS . Le rachat des bâtiments par la SEM imagine lui permettait toutefois de repartir avec 206 employés... Un nombre imposé par le tribunal de commerce qui s'avérera très vite trop important. En réalité, 70 salariés de moins aurait permis d'attendre le temps de se refaire une santé financière et de retrouver une clientèle et la confiance des producteurs. C’était pourtant l’évidence, sachant qu'en augmentant la production pour engranger des bénéfices il fallait une trésorerie suffisante, un trésor de guerre, pour être en mesure de payer les agriculteurs au « cul du camion » comme on dit. Une situation d’équilibriste quand on sait qu’il faut attendre 21jours voire 30 ou 35 jours plus tard pour se faire payer par les clients. On se tourne alors vers les banques pour faire du factoring après tout c’est leur métier d’avancer l'argent si les créances sont solvables. Et elles l’étaient. Fidèles à leur réputation elles ne seront pas nombreuses à se presser au portillon surtout après l'échec de l'ancienne société des AIM et de leur partenaire CAP 50. Qui plus est, une société dirigée par les employés n'incitait pas à les rassurer. Et les jeannettes ça ne leur parlait pas? Pourtant, en dépit des difficultés, les ouvriers ont relevé le challenge avec brio dans des conditions difficiles psychologiquement. Après une année d’exercice, en février 2016, le redressement s'avérait possible, et un an plus tard, le pari était réussi, l’objectif des 6000 porcs était atteint. Emporté par l’euphorie des résultats le cabinet « in extenso » prévoyait même un bénéfice en fin d'année 2016. Mais Il restait à trouver un partenaire pour garantir les Dailly que la banque acceptait enfin de consentir. La Région s'y refusant, le cercle infernal était inévitable, car plus vous produisez plus vous augmentez les problèmes de trésorerie. Le produit des recettes étant perçu tardivement comme décrit plus haut. Du coup, les AIM se résignaient à ne pas augmenter leur production à la demande du cabinet conseil qui leur était imposé pour un coût annuel de plus de 200000 qui s'ajoutait au loyer de 575000€ pour les équipements nonobstant les intérêts d'emprunt et la surcharge salariale. Bref, une situation ubuesque qui a mis l'entreprise le dos au mur l’obligeant de retarder les paiements à l'URSSAF pour atteindre les 28 à 30000 porcs/mois. Ce qui fut fait en janvier 2018. Le chiffre d’affaires permettait enfin de faire des bénéfices et de rembourser la dette URSSAF de 2,7 millions d'euros à condition qu’elle soit étalée sur 3 ou 4 années.
Nous en connaissons la suite mais pas les raisons. Peut-être qu’avec le temps la vérité éclatera. En attendant le tribunal de Rouen a choisi de mettre les AIM en redressement judiciaire... une mise à l’épreuve, une de plus, qui nous permet de croire encore au sauvetage de l’entreprise, une fermeture sèche lui ayant été évitée. Les fournisseurs de porcs restant solidaires et la clientèle fidèle , les espoirs semblent permis; nous n'en dirons pas plus.. Chaque année, 25 millions de porcs sont élevés et abattus en France, soit près de 69 000 porcs qui passent à l'abattoir chaque jour, ou 0,8 porc par seconde (compteur)(`). La Consommation de porcs en France représente 2 115 000 tonnes . Autant dire que ce secteur demeure porteur. Pas pour tous apparemment. Le problème pour les porcs des AIM serait-il ailleurs? Une chose est sûre, les cochons normands vont substituer le p'tit lait aux glands
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source Conso Globe
Qui sont les glands?
RépondreSupprimerNe cherchez pas. Ce texte a seulement pour but de montrer que cette nouvelle société ne pouvait réussir dans les conditions qui lui ont été imposées. Le département à été présent quand il avait la compétence économique. Il ne l'a plus. Certes je n'ai pas trop digéré tous les propos de la conseillère régionale à qui avait été confiée l'affaire en 2016. L'heure n'est plus aux regrets mais nous devons espérer que cette nouvelle étape ouvre la porte vers un projet porteur d'avenir qui n'aura pas trop de conséquences salariales. C'est ce qui semblerait se dessiner. J'espère que nous aurons du p'tit lait demain.
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerCe cas est bien la preuve que le politique ne gère plus rien et répète en boucle les conneries de son administration.
RépondreSupprimerL'ancien président de la SAS, et ancien syndiqué, ne devait en aucun cas réussir. Une coopérative actionnaire d'une SAS n'allait pas aider à trouver des soutiens de l'économie sociale et solidaire.
La biscuiterie Jeannette eut été un exemple à suivre mais la collectivité y été opposée.jp
RépondreSupprimerDans le silence ambiant, merci de remettre quelques données dans l'ordre.La nouvelle société des AIM ne disposait pas des conditions pour réussir. Pendant la 1ère année, le fait que nous n'avions que 3000 porcs par semaine pour plus de 200 emplois entrainait un fort déficit mensuel qui aurait une trésorerie insuffisante. A qui la faute?
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