Vers un nouveau monde....

L'élection du fils d'un chauffeur pakistanais à la tête de la mairie de Londres la plus grande capitale européenne n'est pas un événement en soi, elle prouve que le Royaume Uni est un pays multi culturel et cultuel qui profite à ceux qui l’ont choisi pour terre d’accueil. Sadiq Khan est issu d’un milieu très modeste, il a réussi, à la force du poignet et prouvé que l’on n’a pas besoin d’être né avec une cuillère d’argent dans la bouche  pour s'en sortir, contrairement à Zac Goldsmith ce fils à papa bobo-écolo qui prétendait avoir tout compris des gens d’en bas. Un clone de  NKM à Paris, et les mêmes causes produisant les mêmes effets : il a perdu. Reste à attendre la suite car la presse emportée par son enthousiasme en faveur de Sadiq Khan oublie de rappeler sa fréquentation passée avec des organisations musulmanes plus que douteuses. Mais bon, ne boudons pas le plaisir de nos amis britanniques musulmans, eux au moins ils ont la foi.
Pas nous! Dimanche 8 mai, j'ai assisté à une messe commémorative et force est de constater que notre monde judéo-chrétien est en phase terminale... Un prêtre, exemplaire pour son courage, atteint par une maladie tellement handicapante qu'il en devient inaudible, jetait ses dernières forces pour capter l’attention d’un club de fidèles aux cheveux d'argent. . Le reste était composé aux trois quart par : des pompiers, musiciens, anciens combattants porteurs de drapeaux et quelques maires patriotes. Il faut bien faire des efforts… Autant de signes précurseurs d'une société française en pleine mutation où les jeunes  ne se retrouvent pas dans la parole de l’église, certains trouvant leur salut dans d’autres sources spirituelles,  un salut qui se termine parfois en Syrie, hélas ... Au fond, la France de tradition catholique est une affaire récente; elle à été traversée par des vagues successives d’émigrations et d’invasions venant du nord et du sud, qui lui ont forgé sa singularité et son ambivalence si particulière mêlée de générosité et de rejet de l’autre.
Aujourd'hui notre nation est confrontée à un phénomène d’émigration sans précédent venant essentiellement des pays arabo musulmans fuyant la barbarie d’une bande de criminels qui se réclame d’un Islam revisité. La France, incapable d’avoir su intégrer l’émigration d’une décolonisation  à l’aube des années 60, s'est contentée de  la ghettoïser à la hussarde, favorisant un communautarisme religieux, vivier d'un radicalisme de tous les dangers qui la met face à un nouveau défi qu’elle semble bien incapable de relever.. Dès lors, les français rejettent  en majorité toute nouvelle migration estimant que la coupe est pleine. Mais en même temps, ils applaudissent Zidane, Ben Arfa, Lacazette etc..  qui font briller par leur talent les couleurs de la France dans les stades ou ailleurs. Mais il est vrai que dans ce cas, ces milliardaires en maillot ne sont plus étrangers mais des Dieux du stade; on les vénère ! Qu’importe, la France n’en n’est pas à une contradiction près, acceptant bien volontiers les dollars du Qatar qui, avec leurs alliés saoudiens, sponsorisent  et abritent à travers des associations « caritatives » les dérives sectaires d’Al Qaida et de Daesh en toute impunité. Pour la petite histoire, L'Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Oman et les Emirats arabes unis, restent très discrets en matière d'accueil de réfugiés. Mais gare à ceux qui prennent le chemin de l'exil vers ces Etats, où ils ne sont pas les bienvenus. Si beaucoup de réfugiés syriens ont été accueillis dans des pays voisins comme la Turquie, le Liban ou la Libye ou la Jordanie, ce n'est pour eux qu'une escale, avant de rejoindre l'eldorado européen. 
Dès lors, comment s’étonner du comportement des français victimes d'une diplomatie à double langage (une tradition bien française) qui souffle le chaud et le froid, d'une politique laxiste qui vante la laïcité qui lui est si chère, mais qui se trouve dans l'incapacité de la faire respecter faute de volonté politique. Pas si facile avec des amis comme Noël Mamère; invité par Jean-Jacques Bourdin, lundi 9/5/16 sur BFMTV, il s'est plu à classer les laïques en deux camps: les ultras, apôtres de l'autorité d’un côté, et les anars  opposés à toute oppression de l’autre. Une vision manichéiste qui, venant de Mamère, ce maire provocateur encensé par la presse bobo proche du pouvoir pour avoir enfreint la loi en réalisant un mariage gay, n’a rien de surprenant. Ça nous éclaire sur le dilemme de la France, toujours le cul entre deux chaises, dans l’incapacité de faire respecter ses lois et les règles de la laïcité. C'est ainsi que l'Islam radical envahit la France et favorise l'émergence d'un sentiment anti musulmans qui mène au repli sur soi et au refus d'ouvrir les yeux sur un monde qui évolue inexorablement vers un hybridisme irréversible mais enrichissant à condition de le réguler et de le contenir au sein d'une république laïque si chèrement acquise.
Cette laïcité est une exigence pour permettre à la France d'exister et d'évoluer sereinement au sein d'une république solidaire et fraternelle,  soucieuse de protéger son héritage culturel, religieux et humaniste " à partir duquel se sont développées des valeurs universelles de la république". La Laïcité est un rempart aux dérives intégristes et racistes. Elle doit s'imposer à tous. C'est la condition d'une ouverture aux autres et du bien vivre ensemble. Mais pour ça, il ne faut pas pacter avec le diable si nous ne voulons pas être absorbés par un fondamentalisme religieux et fanatique qui ne cessera de s'étendre et de contraindre une civilisation passive et résignée.