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jeudi 29 mars 2018

Être ou ne pas être




Vaut-il mieux mourir debout ou mourir à genoux disait Hamlet dans sa célèbre tirade « To be or not to be » dans la pièce éponyme de William Shakespeare... y a t-il plus de noblesse d'âme à subir la fronde et les flèches de l'infortune outrageante ou bien à s'armer contre une mer de douleurs et à l'arrêter par une révolte?  Pensait également Hugo. La société de William Shakespeare n'est au fond pas si loin de la nôtre tant ses citations sont passées dans le langage courant. 
L'affirmation de soi est plus que jamais d'actualité.  À quelque place que nous nous trouvions. En 1981, à la faveur d’un séjour professionnel au Québec, je découvrais l'importance de cette question; elle  était au coeur même de la formation des chefs d'entreprise destinés à devenir des leaders plus que des patrons, sans partage, le rationnel et l'esprit d'équipe étant le B.A BA de l’art de manager qui, pour autant, n'exclut ni l'ambition ni le désir d'exister... Un désir loin d'être condamnable, car il est l'un des moteurs du  management et de la réussite dès lors que la dominance est le fruit d'une affirmation de soi, basée sur sa propre confiance et celle des autres... Condition essentielle pour associer et  valoriser l'homme  au sein d'équipes  dont nos entreprises et  nos territoires peuvent tirer profit. C'est ainsi qu'à mon retour en France , il me fût confié la responsabilité de stages avec,  pour thème majeur : la confiance en soi. N'étant pas innée, l'éducation et la vie peuvent contribuer  à l'obtenir et à la renforcer quand ce n'est pas l'inverse mais elle seule permet d'établir  de saines relations qui excluent d'utiliser des méthodes compensatoires pour arriver à ses fins. L'agressivité, la manipulation et la division ajoutées à la langue de bois en sont quelques exemples qui n'ont de résultat que dans le court terme dans la mesure où elles n'entraînent ni la confiance de l'autre ni sa reconnaissance. Même si celle-ci n'est pas un objectif en soi.

L'affirmation de soi se réalise de fait dans l'assertivité utile à la fois dans le monde du travail et dans la vie de tous les jours. Elle consiste à se respecter soi-même en s'exprimant directement, sans détour, mais avec considération. Cela conduit à diminuer le stress personnel et à augmenter  l'efficacité dans la plupart des situations d'entretien. Elle permet également d'éviter de tomber dans une autorité agressive, confortée par la règlementation et les procédures. A contrario, l'affirmation de soi est le refus de la soumission, un comportement qui évite le conflit par la fuite ou le retrait mais peut conduire à la manipulation, la ruse ou le subterfuge en  se jouant parfois de l'inculture et des préjugés comme des espérances ou des vanités de l'interlocuteur. Irrespectueuse et méprisante, elle est la preuve d'une incapacité à aborder la vérité en face et à faire adhérer l'autre à  une argumentation sincère et véritable . De la manipulation à la recherche de division il n'y a qu'un pas, sachant qu'il est facile d'interpréter des chiffres ou des statistiques pour valoriser ou écraser l'ami ou l'adversaire et d'alimenter la rumeur voire de l'amplifier grâce à de bons relais en focalisant l’opinion sur des figures fabriquées, pour leur donner une réalité tronquée. Une telle méthode est évidemment discréditante pour ceux qui l'utilisent. La politique nationale et les médias ne sont pas en reste sur ce point.

C'est pourquoi l'affirmation de soi est un objectif qui permet à la fois de se regarder dans la glace et d'assumer le regard de l'autre, lequel nous renvoie notre image et la fixe dans le temps s'il a notre  confiance. C’est la première  qualité d’un leader, le corollaire  du partage  du savoir et de la confiance dans les autres. Ce n'est pas par des oukases ni par le double langage que l'on renforce son pouvoir  mais par la sincérité et le respect de ses partenaires... Eux aussi doivent pouvoir s'affirmer. Je sais, par expérience que c’est un vrai plaisir que de transmettre un savoir  et d'emmener derrière soi une équipe, dans le cadre d'une politique clairement définie et cohérente. Ce n'est pas toujours facile lorsque l'on ne veut pas déplaire mais      "Être ou ne pas Être"  reste bien la question .

22 commentaires:

  1. Anonyme3/31/2018

    A mon avis trop intello pour ceux à qui vous destinez votre message.
    Je crois plus judicieux et utile de financer un psychanalyste à ceux qui obtiennent le pouvoir et in fine le pouvoir de nuisance.
    Nico

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  2. Anonyme3/31/2018

    Nico vous avez raison. Dommage car le texte est tellement vrai mais les petits chefs vont croire qu'ils sont dans le vrai s'ils ne le comprennent pas. Le désir d'Être exige de connaître ses propres compétences et son propre savoir. Pour le partager il faut en avoir.
    Jean Marie.

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  3. Anonyme3/31/2018

    Je pense donc je suis. Çà me suffit. Tant pis si je pense mal . BLAISE

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  4. Anonyme3/31/2018

    Tout ça c'est bien mais chassez le naturel il revient au galop. On ne se refait pas.

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  5. Anonyme3/31/2018

    On pourrait dire aussi que l'habit fait pas le moine. L'histoire de l'être et du paraître. JC.E.

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    1. Anonyme4/01/2018

      Texte intéressant qui s'adresse à tout le monde mais je ne vous rejoins pas sur le je. Trop de personnes se cachent derrière les mots. L'affirmation de soi est aussi dans le JE et dans l'expérience trop souvent absente. JC.E.

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  7. Anonyme4/01/2018

    Peut-on changer la personnalité des gens? Je ne le pense pas. Leur donner du savoir? Oui. Leur donner des méthodes ? Oui. Mais les méthodes ne correspondent pas à tous les caractères. Je vous défie de changer un caractériel. Quant au savoir moins on en a, plus on croit en avoir.On profite alors de son pouvoir pour s'affirmer. C'est comme ça qu'un jour ou l'autre on va dans le mur avec sa science infuse. Quelle tristesse. Un élu sceptique pour l'avenir

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  8. Anonyme4/01/2018

    Vous êtes, et vous resterez l'homme qui a fait Brécey. Vous auriez pu accéder à une fonction plus importante dommage!
    Un habitant

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    1. Avec les élus nous avons fait entrer Brécey, bien équipé, dans le 21ème siècle. C'est vrai. Mais nous devons être en mesure d'avancer encore dans une période où les territoires ruraux sont un peu abandonnés. De plus n'oublions pas qu'on peut détruire en un claquement de doigts ce qui à été construit en 30 années.

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    2. Anonyme4/01/2018

      Sauf qu'il faudra bien expliquer aux habitants de votre territoire que la solidarité est à sens unique et qu'on dilapide vos réserves pour boucher les trous créés par les autres ou les erreurs de management... comme les recrutements tous azimuts.
      Et quel remerciement pour notre travail à vos côtés ? La crucifixion
      Un élus

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  9. Anonyme4/01/2018

    Après des années de management participatif, nous assistons au retour de petits chefs que je ne m'explique pas sinon par la volonté de créer une fracture irréfléchie ou la mise en place de personnages qui n'ont pas la pointure. On s'affirme avec les moyens qu'on a, le bon sens par exemple mais tout le monde ne l'a pas.Il suffit de voir la majorité de Macron.Peut être cela le sert-il mais nous allons vite tomber dans une médiocratie si nous n'y prenons garde.

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  10. Anonyme4/01/2018

    Je me demande encore pourquoi le gouvernement a inventé cette tentaculaire structure qu'est la communauté d'agglomération. Des économies pas sûre, en tout cas trop éloignée de nos petites communes. Je ne parle même pas de Mortainais qui est condamnée à rester embourbée. Un président qui ne connaît rien ou presque de son territoire ne peut le faire se développer.

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  11. Anonyme4/01/2018

    On ne demande pas à un président de tout connaître mais de s'entourer d'élus compétents qu'il saura écouter. Un manager doit être un leader que ce soit en économie ou en politique.

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  12. Anonyme4/01/2018

    Faut il encore qu'il y en ait l'histoire est jalonnée de seconds qui ne font qu obéir à des chefs sans vision.

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  13. Anonyme4/02/2018

    Il y a aussi des copilotes qui se permettent de décider à leur niveau sans se préoccuper de la politique générale quand le pilote ne sait pas décider. L'avion se cassé la figure

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  14. Anonyme4/02/2018

    L'ère Hollande en est un bon exemple. L'ère Macron en sera sans doute le contre pied

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    1. Anonyme4/02/2018

      Non l'ère Macron officialise le pouvoir de l'administration centrale et de l'élu godillot ; d'ailleurs si peu important qu'on va en réduire le nombre...

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  15. Anonyme4/02/2018

    C'est la France en marche avec des...godillots aux pieds.Gare aux ampoules! !!

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  16. Anonyme4/02/2018

    La notion de p'tit chef est relative. Macron ne joue t- il pas au p'tit Jupiter en analysant pas les forces qu'il a devant lui et la faiblesse du peuple qui penchera du côté de son intérêt immédiat: pouvoir circuler à sa guise.Personne n'aime être pris en otage. Juppé en a déjà fait les frais.

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  17. Anonyme4/04/2018

    Les rumeurs vont vite.Il parait que tu parles comme dans un livre. tu le montres ici, cher Bernard. Annie

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  18. C'était de l'humour. Mais il est vrai que l'économie est le seul espoir pour obtenir des ressources nouvelles. Ce fut ma réponse chiffres à l'appui. Sinon c'est dans la poche du contribuable qu'il faudra trouver l'argent ou alors faire fondre les investissements au bénéfice du fonctionnement. Mais nous nous éloignons du sujet de cet article.

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