Un silence troublant
De trois choses l'une:
- soit le département ne croit pas
à la réforme et laisse faire les événements politiques qui amèneront l'État au
renoncement.
- soit il sent lui- même
la fin d'un système qu'il laisse dériver.
- soit il fait sien le
vieil adage : " qui ne dit mot consent" .
Pourtant, il y a bien des sujets
sur lesquels les parlementaires et les représentants des élus des collectivités
pourraient donner leur avis mais il semble que le fatalisme
s'ajoutant au réalisme ne les engage pas à monter aux créneaux des
châteaux normands.
S’il est un fait que nous
sommes une grande majorité à accepter le retour vers notre grande Normandie, il
reste à déterminer du choix de la capitale de notre duché. À moins qu’il ne soit
déjà fixé, pour ne pas dire sacrifié sur l'autel des ententes politiques. Ne
revenons pas sur l'histoire - ni à l'époque gallo romaine où Rouen (Rotomagus)
était la capitale de la seconde Lyonnaise ni sur celle de la Conquête normande
qui amena Caen à supplanter Rouen par la volonté de Guillaune le Conquérant. Pas
plus sur la démographie ou sur la l'influence économique ou
politique des deux régions actuelles pour étayer notre réflexion. Les réalités
géographiques et l'intendance doivent nous suffire pour retenir Caen comme
capitale. Pour des raisons de bon sens et d’économie. Cherbourg-Rouen sont distantes de : 250kms, Alençon-Rouen de 160kms,
Dieppe-Caen: de 135. Quant à Le Havre, il est équidistant de Rouen et de Caen. En revanche, Evreux est à 60 kms de Rouen et à 150 de Caen. Pour autant, en matière d'économie d'énergie, il n'y a pas photo
Choisir Rouen pour capitale régionale serait dispendieux et marginaliserait un peu
plus l'Orne et la Manche. En contrepartie, installer le préfet de
Région à Rouen, pourrait avoir un sens sur le plan administratif, si on oublie
le personnel qui devrait le suivre dans la ville de Pierre Corneille.
Poursuivons. Imaginons la suppression du Conseil général de la Manche et une Normandie avec Rouen pour capitale... Ce ne serait pas impossible car d'après Alain Rousset, président des régions de France (ARF), l’État estime que seulement 12 à 15 régions sont rurales. Fort heureusement, des voix s'élèvent pour garder les Conseils des départements de moins de 500000 habitants. Ouf! Celui de la Manche a 499531 habitants... Vu son attractivité pour les séniors, aucune vague de naissances de masse ne viendra grossir ce chiffre. Mais Sans doute pense t-on dans la Manche qu'il y a encore de l'eau à couler sous les ponts d'ici 2020 et que la droite reviendra sur cette question d'ici là. Et si d’aventure le petit Nicolas revenait aux affaires pourquoi s’inquiéter; après le coup de la suppression des barrages du Sud Manche, nous aurions peut-être de quoi négocier.
Poursuivons. Imaginons la suppression du Conseil général de la Manche et une Normandie avec Rouen pour capitale... Ce ne serait pas impossible car d'après Alain Rousset, président des régions de France (ARF), l’État estime que seulement 12 à 15 régions sont rurales. Fort heureusement, des voix s'élèvent pour garder les Conseils des départements de moins de 500000 habitants. Ouf! Celui de la Manche a 499531 habitants... Vu son attractivité pour les séniors, aucune vague de naissances de masse ne viendra grossir ce chiffre. Mais Sans doute pense t-on dans la Manche qu'il y a encore de l'eau à couler sous les ponts d'ici 2020 et que la droite reviendra sur cette question d'ici là. Et si d’aventure le petit Nicolas revenait aux affaires pourquoi s’inquiéter; après le coup de la suppression des barrages du Sud Manche, nous aurions peut-être de quoi négocier.
Chat échaudé craint l’eau
froide…
Plaidons toutefois pour laisser en
paix le département de la Manche qui a été exemplaire en matière de fusions de
communautés de communes en 2013 et 2014. Exemplaire oui mais à quel prix?
Demandons aux habitants de Percy ou aux élus de la communauté d'agglomération
saint-loise ou bien à ceux des communes rurales de l'Avranchin... Tout le monde
est loin d'y retrouver son compte... Tout simplement parce que beaucoup de
fusions ont dû accoucher au forceps dans un contexte réglementaire brouillon,
sans réelle réflexion. Et voilà qu’on nous repasse le plat réchauffé
en nous faisant croire à une nouvelle recette. Le tout servi dans
une improvisation totale sans se soucier des conséquences immédiates. Soyons
sérieux, le pays a besoin que toutes ses collectivités s’investissent et
investissent. C’est la priorité. Sans parler qu'un éventuel
passage à des communautés de communes de 20000 habitants aurait des conséquences
sur l'économie locale, les artisans peuvent déjà en témoigner; de plus, il entraînerait la chute de nombreuses
fermetures de trésoreries principales en milieu rural... que restera t-il à ces
structures administratives si on leur retire la comptabilité de la communauté,
du CIAS et des hébergements, de la crèche, de la médiathèque, des régies et
autres activités qui relèvent des compétences communautaires ? Plus d'une
dizaine de cantons et de communes devraient se préparer à perdre leur
perception. Une conséquence qui semble passer par-dessus la tête de quelques
élus de la Manche, si j’en juge par les déclarations
de certains, repris par la presse régionale.
Seule, la voix de l'AdCF est
audible, non pour suspendre la réforme concernant l'intercommunalité (1507
communautés sur 2145 ont moins de 20000h ), mais pour éviter de replonger, dans
des projets de fusion « abracadabrantesques » comme disait Jacques Chirac.
Dommage que la manche soit inaudible sur ce point, car elle est la première
concernée. 50% de ses communautés ont fusionné en 2013 et 2014 pour obtenir 25
communautés de communes : une communauté d’agglomérations et une communauté
urbaine, à fiscalité propre et 159 syndicats pour lesquels un effort reste à
faire. Ne nous trompons pas d'objectifs, et attendons de faire l'évaluation des
premières fusions avant d’aller plus loin en espérant que Manuel Valls en tienne compte pour ne pas nous entrainer avec lui pas dans le mur. Encore faut-il que nous lui en donnions connaissance, ce qui ne semble pas le cas actuellement..
Je suis artisan dans une commune dont la communauté de communes vient de fusionner dans un ensemble de plus de 20000 habitants; c'est la catastrophe ; jusqu'alors on avait un coup de main des collectivités. Avec la crise du bâtiment beaucoup vont mettre la clef sous la porte. André
RépondreSupprimerY a t il une association des maires dans le département ?
RépondreSupprimerMonsieur Trehet, j'aurais souhaité avoir votre réaction aux propos de votre député :
RépondreSupprimer"Le problème en France, ce n'est pas eux, mais l'obésité de l'Etat." Et de pointer du doigt "les technocrates parisiens qui se cachent devant leur responsabilité et qui profitent de cette obésité".
Cdlmnt
je ne suis pas certain de vous donner la réponse que vous attendez mais pour ce qui est de l'obésité de l'état nous ne pouvons qu'être d'accord avec le député. En ce qui concerne les parisiens, je pense d'abord à tous ces parlementaires qui ne connaissent pas le terrain n'ayant vécu qu'à Paris ou dans des grandes villes, au point que l'un d'eux ne savait pas reconnaître un dindon à son cri. Pour ce qui est des technocrates, qu'ils sortent de polytechnique ou d'ailleurs, il est vrai qu'il faudrait leur imposer des stages sur le terrain pour qu'ils le découvrent. L'un d'eux, chargé de la réforme, n'a pas hésité à me rencontrer à Brécey; la rencontre a été très intéressante mais comme dans tous les domaines il y en a qui ont la science infuse ( ce n'était pas son cas), style ATTALI, qui sont des donneurs de conseils bien rémunérés. leurs avantages sont aussi souvent importants. Cela dit je ne suis pas contre d'importants salaires car la France doit se doter des meilleurs éléments pourvu qu'ils ne soient pas formatés par leur formateurs. Un autre problème se pose aussi quant au nombre de parlementaires et à leurs origines. L'histoire nous montre que des élus sortis du rang peuvent marquer leur génération; je pense notamment au garagiste de Loudun, René Monory qui fût un excellent ministre de l'Education Nationale et un bon président de Sénat; nous ne devons pas nous priver des expériences acquises sur le terrain; mais là aussi, nombre de parlementaires issus de ce terrain sont parfois des godillots face à l'administration et à leurs chefs de file. Il est toujours risqué de généraliser. Pour autant : oui l'Etat doit être dégraissé.
RépondreSupprimerVous posez quelques question en préambule pour que nous y répondions. Les réponses sont évidentes. Pour un sénateur, c'est se mouiller vis à vis de ses électeurs. Idem pour le président des maires s'il n'a pas évalué leurs sentiments. Pour un député, cça dépend s'il est populiste ou non. Il suivra les sondages ou ses intérêts perso encore que... Avec le cumul des mandats ça peut changer. Quant au président du conseil général a t'il intérêt à prendre part à la discussion ? Avoir un manchois ministre de l'intérieur ça peut être utile. Marc Antoine
RépondreSupprimerC'est peut être plus compliqué que cela. Le sujet est très politique c'est sûr mais le sénat a peu de pouvoirs. Quand aux associations représentant les élus de base elles sont souvent noyautées par des parlementaires qui ne sont pas du milieu rural... La gazette des communes nous donne une bonne lecture des débats
RépondreSupprimerJ'ai noté ces éléments de la part de M. Valls dans la Presse. La troisième piste semble correspondre au contexte de la Manche, qu'en pensez-vous ?
RépondreSupprimer“Vous avez déjà voté le passage de 22 à 13 régions, a déclaré le chef du gouvernement. Ce qui, hier, semblait infaisable est donc en passe d’être accompli aujourd’hui. Ces nouvelles régions, plus grandes, plus fortes, sont nécessaires pour répondre aux défis de l’aménagement et du développement du territoire. Les intercommunalités seront renforcées car elles sont à même de mener les politiques publiques de proximité qu’attendent les Français.”
Quant aux départements, “le pragmatisme” guide vers trois solutions :
– dans les départements dotés d’une métropole – c’est l’exemple de Lyon –, “la fusion des deux structures pourra être retenue” ;
– “lorsque le département compte des intercommunalités fortes, là, les compétences départementales pourront être assumées par une fédération d’intercommunalités” ;
– “enfin, dans les départements – notamment ruraux – où les communautés de communes n’atteignent pas la masse critique, le conseil départemental sera maintenu, avec des compétences clarifiées”.