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samedi 16 avril 2016

En Marche...avec Emmanuel.


La situation de la France est un train fou comme dans  le livre « le tunnel » de Dürrenmatt, un express qui s’enfonce dans un tunnel ouvrant sur un effrayant abîme.  À un an des élections présidentielles, le bilan de François Hollande est accablant. Selon un sondage de l'Ifop pour le JDD la candidature du Président François Hollande à la présidentielle de 2017 est fortement rejetée par 80% des français. Mais alors question : vers qui se tourner ? à droite le nombre de prétendants ne cesse d'augmenter, preuve d'une division inquiétante pour demain; certes ils ont tous des idées pour sortir l'économie vers le haut mais leurs solutions diffèrent. C'est pas rassurant. Alain Juppé s'est lancé dans la rédaction d'une série de "cahiers" détaillant ses propositions sur des thèmes comme, "Agir pour l'agriculture". Tant mieux mais la situation catastrophique de l'agriculture ne date pas d'aujourd'hui. Dommage que ses idées arrivent si tardivement. Quand à la gauche, tiraillée entre le social libéral et les utopistes de la place de la république qui débattent toutes les nuits en écoutant des orateurs improvisés, il n’y a pas grand chose à en attendre. Les français  veulent que ça bouge, que ça change, que ça parle. Que l'asphyxie cesse. Tout le monde pressent qu'un monde se meurt. Mais personne ne sait quel candidat viendra tenir tête à Marine Le Pen aux deuxième tour des présidentielles pour éviter la catastrophe. Il faudra faire un Front Républicain éphémère une nouvelle fois contraints et forcés. Contre toute attente, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, prenant tout son monde par surprise, a annoncé mercredi 6 avril à Amiens - sa ville natale - qu'il avait décidé de créer un nouveau mouvement politique pérenne et rassembleur : "En Marche", une formule qui le personnalise, lui qui de plus en plus ouvertement, dénonce une société et une Europe bloquées. D’emblée, il a indiqué que "les clivages" traditionnels étaient devenus " obsolètes" à bien des égards et d’ajouter que : « ceux qui viendraient adhérer à son mouvement pourraient avoir la double appartenance », citant le PS et Les Républicains. Une idée alléchante, que nous défendons ardemment sur le terrain  face à toutes les ambitions personnelles qui gangrènent la vie politique locale favorisant l’abstentionnisme au bénéfice des partis extrémistes et autres pêcheurs de voix qui n’ont aucun programme. Emmanuel Macron est conscient qu'il lui est impossible de construire dans la situation dans laquelle il se trouve; ses amis d'aujourd'hui, très lointains héritiers de 68, ont chacun leur réponse. Il en est l'otage.  Et c'est la même chose quand il s'agit de discuter d'une hypothétique primaire de gauche : sur le principe, c'est oui; sur les modalités, la confusion est totale car les plus réalistes ne veulent même plus entendre parler d'une candidature Hollande tout en sachant que la situation sera ubuesque faute d'avoir une candidature sérieuse. Même Valls sera jeté aux enfers. La gauche, du coup, aura elle aussi pléthore de candidats et se retrouvera en quelque sorte face au vide sidéral qu'elle a connu avant l'arrivée de Mitterand. Pas étonnant alors que l'influent avocat Jean-Pierre  Mignard, ami intime du Président, proclame dans L'Opinion que "le socialisme est une idée morte, d'un point de vue historique et affectif". Comme on lui demandait si le fait de ne pas être adhérent au PS était un atout, Emmanuel Macron a dit avoir "beaucoup de respect pour les partis politiques, pour les élus avec lesquels (il a) appris à travailler". A travailler peut être mais pour quel résultat? J'aimerais le prendre au mot et l’inviter à venir pousser une petite visite dans la Manche pour constater que La France et ses collectivités sont au bout du rouleau, bien que beaucoup d'élus locaux se battent encore pour développer leur territoire et sortir de la précarité nombre de citoyens. Nous avons le couteau sous la gorge, menacée d'un côté par des réglementations qui s'empilent et  dont se délecte une administration qui profite du vide politique, menacée de l'autre côté par une absence de cohésion sur des principes simples qui relèvent d'un patriotisme intelligent basé sur la confiance et la reconnaissance de nos valeurs. Si l’on en croit un sondage ODOXIA pour télé les Français jugent Emmanuel Macron plutôt à droite . Les deux tiers des sondés (64%) estiment même que le ministre de l'Economie est plus proche politiquement d'Alain Juppé que de François Hollande. Oui mais voilà quelle sera la stratégie du protégé de François Hollande par rapport à 2017? Va-t-il récolter les retombées escomptées après son annonce d'Amiens. Peut être si l’on en juge,  moins d’une semaine après le lancement de son mouvement le nombre d'adhésions. Notre ministre de l'Economie, avec son sourire d'adolescent, revendiquait déjà sur le plateau de Laurent Delahousse quelque 13.000 adhérents, "un nouvel adepte toutes les 30 secondes". Ce n’est plus une adhésion, c’est un plébiscite.  François Hollande en sourit; s'il se porte candidat, Macron l'accompagnera et lui apportera ses supporters; on peut rêver mais ce serait une belle désillusion pour les français qui pensent qu'il est nécessaire de rompre cette bipolarité qui nous affaiblit.    Emmanuel Macron - qui séduit au centre-droit comme au centre-gauche - tentera t'il sa chance si Hollande décide de se retirer? Ce garçon est intelligent; il a fait ses armes dans la banque et pas n’importe laquelle, chez Rothschid. Macron sait que l'heure est au rassemblement des français qui se doivent d'être mis face à leurs responsabilités. Encore faudrait-il qu'ils le veuillent et fassent preuve de lucidité pour ne pas être victimes des clans et des partis qui leur promettent monts et merveilles depuis une trentaine d'années. Après tout, une bonne marche pourrait être utile pour leur santé.   


Chers lecteurs

Suite à un spam, cet article a été republié dans son intégralité, mais sans les commentaires. Je vous prie de bien vouloir m’en excuser.




10 commentaires:

  1. Anonyme4/16/2016

    Dommage les commentaires étaient intéressants...
    Il y des sujets qui peuvent énerver ; votre blog a été attaqué donc ?

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  2. Anonyme4/16/2016

    Vous avez raison de comparer l’état de notre pays avec le tunnel de Dûrrenmatt très peu cité par ailleurs pourtant quel auteur. Macron n’est pas un politique, il est en dehors des partis, mais pour combien de temps. De Gaulle en son temps ( en 1947 ) avait dénoncé la politique des partis, mais il en a crée un en revenant aux affaires.

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  3. Anonyme4/16/2016

    Macron dérange; cette attaque en est-elle la conséquence? ce sourire d'adolescent est bien sympathique mais il peut cacher une volonté personnelle; qu'importe il fait du bien. En revanche Hollande est bien faible quand il dit que Macron lui doit beaucoup. çà équivaut à dire qu'il tient ses amis par;;;;;;

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    1. Anonyme4/16/2016

      Emmanuel Marcron incarne la nouvelle génération d’entrepreneurs, ceux vers qui il faut absolument se tourner et défendre ils sont l’avenir. Pitié, qu’on nous épargne de revoir encore les mêmes têtes pour 5 ans. Les Juppé, Fillion Lemaire et autres ça suffit.

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  4. ce sujet dépasse l'audimat habituel . Macron intéresse beaucoup de monde en effet parce que la France se trouve dans une impasse. Mais quelque soit l'homme que nous aurons demain, la France est devenue difficile à gouverner. Par ailleurs, je vous le dis en connaissance de cause, il est devenu aujourd'hui difficile d'y créer des choses. Les oppositions de tous genres, les coup bas, l'absence de neutralité des uns ou bien encore les réglementations qui s'ajoutent les unes aux autres viennent contrecarrer les meilleures volontés. Ainsi pour notre projet tomates porteur de 150 emplois nous devons assumer des recherches archéologiques complémentaires couteuses pour quelques sacs d'os. Je vous rassure ce projet se réalisera tout de même en temps prévu.

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  5. Anonyme4/16/2016

    Tout cela est lamentable

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  6. Anonyme4/17/2016

    Tous les ministres interrogés critique Macron quand on analyse bien leurs propos ou leurs silences. Comment se fait -il qu'il ne soit pas viré comme Hamon ou Montebourg? Parce qu'ils en ont besoin pour gratter des voix au centre doit et regagner celles qu'ils ont perdues à gauche.

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  7. Anonyme4/17/2016

    Parlons en du centre avec Bayou qui flirte avec Fillion, mais que fait tu encore ici cet incapable.

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  8. Non Bayrou ne flirte pas avec Fillon. JUPPÉ en revanche s'est rapproché du centre. Les sondages lui donnent raison. Que ce soit Macron á gauche ou Juppé et Le Maire à droite, tous ont la volonté de s'unir. Aujourd'hui, l'agressivité doit être laissée au vestiaire. Laissez la aux extrêmes de tous poils.

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  9. Le problème c'est qu'avant le chef de parti était naturellement le candidat à la présidentielle. L'année d'avant la présidentielle il y avait plutôt un débat sur la ligne politique à adopter pour gagner et sur un programme. Aujourd'hui avec les primaires on ne débat plus sur des idées mais sur des choix de personnes qui éclipsent tout. Le mouvement de Macron "En Marche" vise à faire ce qu'un parti devrait faire avant une élection présidentielle, c'est à dire écouter les électeurs et élaborer un programme. Les primaires de la droite sont devenues ridicules, les candidats sont aussi nombreux que le nombre de participants à Koh Lanta, ils s'invectivent multiplient les coups bas et les prises de positions en essayant sans succès de faire le buzz. On atteint le degré zéro de la politique. Ca va être dur de recoller les morceaux ensuite et ça va entretenir le score du Front National qui a déjà sa candidate.

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