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dimanche 8 février 2015

pagaille à l'école

Charles de Gaulle aurait qualifié ça de Chienlit

Je suis un adepte de  la semaine scolaire de quatre jours et demi, et je n'ai pas attendu l'aménagement du temps scolaire pour l'appliquer dans ma commune et mettre des éducateurs spécialisés à disposition d'un bassin de cinq écoles où tous les enfants et les enseignants y trouvaient leur compte. Mes critiques sur l'aménagement du temps scolaire ne sont donc pas liées à des questions financières.  Après deux années d'application de la dite réforme du temps scolaire et suite à une réunion le 5 février dernier avec les éducateurs, les parents, les enseignants et les élus, mon constat est négatif. Plus grave, il rejoint celui de nombreux collègues qui, considèrent que le principal bénéficiaire en est l'école privée sous contrat. Laquelle, comme vous le savez, n'est pas liée aux mêmes contraintes que l'école publique bien qu'elle soit financée par tous les contribuables. 

Malgré tous les efforts que nous avons pu faire pour tenter d'offrir aux enfants des activités éducatives variées et de qualité, force est de constater que de nombreuses inégalités existent entre les écoles rurales de mon département, y compris entre les cinq  écoles dans lesquelles ma communauté de communes intervient.  Compte tenu du nombre d'enfants concernés et des heures d'intervention retenues, de 15h30 à 16h30 - bien que cette tranche horaire soit la plus profitable pour l'enseignement selon les chronobiologistes - c'est pas moins de 40 intervenants dont il faut disposer pour 600 enfants sur 5 sites à raison de trois heures par semaine, voire plus quand de jeunes éducateurs engagés en contrat avenir doivent préparer une formation, leur BPJEPS par exemple. Il s'ensuit alors des absences  que nous sommes incapables de compenser. "Rien de bien nouveau, c'est la même chose à l'Education Nationale" me direz vous... À la différence près que nous sommes sur le terrain confrontés aux familles à qui nous nous devons de rendre des comptes. Quant à faire une coordination entre tous les éducateurs pour leur permettre de travailler sur un projet pédagogique ou donner aux intervenants les moins aguerris un minimum de compétences, ça devient mission impossible. Résultat, la qualité n'étant pas toujours au rendez-vous, des familles reprennent leurs enfants dès 15h30 ou choisissent de les laisser en garderie sur la cour ou en étude pour préparer les devoirs et les leçons pour le lendemain.

Chercher la quadrature du cercle

La solution serait de proposer une mutualisation des "éducateurs" entre les écoles en aménageant des séances d'1h1/2 sur deux écoles permettant ainsi de diviser par deux le nombre d'intervenants et d'utiliser des équipements spécialisés à l'extérieur de l'école. Sur le papier ça peut marcher, à condition de pouvoir convaincre les organisateurs des enseignements et les conseils d'école peu enclins à changer les horaires. Sauf à choisir le dispositif Hamon qui permet d'aménager le temps scolaire sur une après midi entière... Au hasard : celle du Vendredi après midi qui fait l'unanimité... Et pour cause. Les élus se trouvent ainsi confrontés à l'un des trois grands problèmes de l'antiquité: chercher la quadrature du cercle, autant dire un problème impossible à résoudre. Reste à préciser les choses sur la qualification de ces activités éducatives proposées sur le temps scolaire, chacun s'accordant à penser différemment selon que l'on est enseignant ou élu. Supposons  la mutualisation des éducateurs sur deux jours par école à raison d'1h1/2 d'activités éducatives, vous vous entendez dire aussitôt que les deux jours de classe sans activités éducatives se termineront à 15h30, le service des enseignants de 24 heures ayant été effectué; la prise en charge des enfants revient alors aux parents ou aux communes dès 15h30 dans l'attente du ramassage scolaire à 16h30... Sinon, les enfants deviendraient vite ces orphelins de 15h30 livrés à eux mêmes et à quelques errances à moins qu'ils ne soient récupérés par les  "grands frères" pour leur donner un coup de main dans certains quartiers dont on parle tant aujourd'hui.

 Pas étonnant que le sens des responsabilités des enseignants les conduise à vouloir reprendre la main, en affirmant  à mots couverts en fin de réunion qu'ils sont prêts à assurer seuls la semaine des quatre jours et demi si on le leur demandait et si on leur en donnait les moyens, même si ce n'est pas l'avis de leurs syndicats. Alors Madame Nadia Vallaud-Belkacem et Monsieur Manuel Valls, qu'attendez vous pour nous faire des propositions. Croyez moi, remettre un peu plus d'enseignants dans les écoles reviendrait moins cher que de créer un service public ou de remettre en place un service militaire à grands frais supprimé par Jacques Chirac.  Une utopie de plus qui vous amènera à pourchasser les réfractaires aux valeurs de la laïcité et de la république... Un cautère sur une jambe de bois car à 18 ans, la pollution psychologique et morale a déjà fait ses ravages. Il faut agir dès l'école primaire. 



6 commentaires:

  1. Anonyme2/08/2015

    C'est le foutoir dans toutes les écoles; la fin des classes diffère pour chez moi
    pour les maternelles et les primaires; je dois attendre une demi heure pour prendre mon deuxième enfant. C'est le grand bazar. Les horaires doivent être identiques pour tous les enfant. Mon neveu, lui
    fait des TAP le vendredi après midi. C'est pas mieux , les enfants sont sur les genoux. Edith M.

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  2. Anonyme2/09/2015

    Vous avez tout à fait raison; c'est au niveau des enfants qu'il faut agir pour leur inculquer les valeurs morales et celles de la République A.H.

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  3. Anonyme2/09/2015

    Je suis soulagée de constater que nos avis se rejoignent finalement.

    Hélène BAZIRE

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  4. Anonyme2/09/2015

    c'est aux parents que revient le travail éducatif, pas à l'école. Il faudrait créer l'école des parents pour qu'il prennent leurs responsabilités

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  5. On ne peut que se rejoindre sur les finalités de l'école. Pour ce qui est de l'éducatif à l'école, Jules Ferry estimait que les valeurs de la République se donnaient à l'école. Bien sûr les parents ont un rôle fondamental à jouer mais tous n'en sont pas capables... La morale et l'instruction civique relèvent de notre responsabilté. Si on ne prend pas les choses en mains, notre société va poursuivre son déclin. L'école des parents est certainement utile mais l'autorité ne s'apprend pas vraiment.

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  6. Anonyme2/09/2015

    L'église est abandonnée et remplacée par des imams fanatiques, la famille est en déroute... Si l'Éducation Nationale ne tient plus sa place... et renonce à son autorité... On va vite tomber dans un obscurantisme absolu ou le droit sera l'apanage des plus violents.

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