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mardi 8 juillet 2014

Les bassins de vie dans la réforme territoriale

Plongée dans un bassin de vie...

La réforme territoriale envisage de favoriser l'émergence de nouvelles communautés de communes sur des bassins de vie... Une idée intéressante pour peu que l'on s'entende sur la définition et les caractéristiques d'un bassin de vie... à ne pas confondre avec bassin d'emploi. Mais attention, une définition s’applique par rapport à la rédaction d’un texte, en fonction des objectifs que l'on veut atteindre. Ainsi, en matière d'habitat, le hameau est au coeur des conflits. Chacun admettait jusqu'alors qu'un ensemble de cinq habitations pouvait constituer un village dans lequel il était possible d'implanter une nouvelle habitation pourvu que la construction soit faite sur une « dent creuse » c’est à dire  qu'elle ne soit pas un obstacle aux épandages agricoles. Dans les faits, la plupart des commissions  chargées de donner leur avis sur un PLU (plan local d'urbanisme ) refusent cette idée, confortés récemment par la loi Alur. 
Pour ce qui est du bassin de vie :  il s'agit d'un territoire de services et de projets qui s'est la plupart du temps développé dans des limites géographiques établies par les reliefs, des cours d'eau ou autres barrières naturelles. La vallée de la Sée en est la brillante démonstration. Ce petit fleuve côtier qui se jette  dans la baie du Mont Saint Michel avec la Sélune et le Couesnon, serpente, sur une cinquantaine de kms entre deux collines granitiques... Une rivière qui se faufile dans le bocage verdoyant et dessert quatre cantons favorisant ainsi l’émergence d'une économie alimentée par ses richesses naturelles provenant de son sous sol, de son agriculture et de ses versants boisés... Quatre cantons peuplés de 15000 habitants dont les objectifs et le travail en commun se sont traduits, depuis de nombreuses années, sans attendre la réforme, par des contrats de territoires, des opérations de modernisation du commerce. des OPAH et bien d'autres actions communes  Et pour préserver cet écrin, voilà 20ans,  nous avons    créé ensemble Odyssée, un office visant à dynamiser et à sauvegarder la Sée, aujourd'hui site classé Natura 2000.  Suite aux fusions des communautés au 1er janvier 2013, puis 2014 dont la définition des périmètres fut largement orientée par des influences politiques, en fonction de la subjectivité de chacun ou par la peur de l'autre, la vallée de la Sée a été amputée d'une dizaine de collectivités rurales, se limitant désormais à la communauté de communes du Val de Sée. La voilà maintenant constituée de 28 communes rassemblées autour de Brécey, un chef lieu de canton de 2350 habitants, dont les services tant éducatifs, culturels et sportifs, que sociaux, économiques et environnementaux, passés sous compétence communautaire, rivalisent proportionnellement avec des communes de taille plus importante, voire, de les surpasser. Ces 28 communes sont regroupées  sur un territoire de 256 km² de faible densité (37h/km²), la plus faible du département de la Manche avec le Mortainais. La dynamique de cet ensemble se traduit dans les infrastructures, avec un Centre intercommunal d'action sociale particulièrement actif  qui gère quatre structures d'hébergement pour personnes âgées, un service de soins à domicile, des foyers logements, une maison de services qui a la lourde tâche de s’occuper de la précarité avec un personnel dédié.... Sans  oublier une crèche et son Relais d'assistance maternelle . Ajouter à cela  un centre socio-culturel, une médiathèque multi sites, une école de musique, un relais des arts qui viennent compléter un maillage regroupant six écoles et un collège auquel la collectivité met plusieurs éducateurs à sa disposition pour ses trois sections sportives (football, basket ball, équitation).  Les candidats à la fusion avec cette communauté du val de Sée de 9700 habitants ne seront probablement pas légion. Sauf, si quelques élus ne soient tentés de la dépecer pour son développement économique et ses projets en cours:  un Foyer d'Accueil Médicalisé de 24 places avec 35 emplois à la clé et une résidence temporaire de 12 places, Escalys, réalisée en partenariat avec la Fondation du Crédit Mutuel, verront le jour en 2015. Et que dire du  petit dernier en cours d’achèvement : L’ÉCOPARC du Val de Sée, lui aussi créé dans le cadre d'un partenariat public privé... Un vaste complexe économique et touristique  réalisé autour d'une centrale photovoltaique de 4,8 MW qui, sans commercialisation, doit déjà répondre à des demandes d'implantation d'entreprises dont les promesses d'emploi dépasse la centaine.


      Un concept unique dans la MANCHE et en Basse Normandie
  -   Construit dans le cadre d'un partenariat qui réunit la communauté de communes, la société Langa Solar bien connue dans le monde des énergies renouvelables , et  une société d'économie mixte, Séenergie, support de son développement économique et d'innovation en matière d'ENR et de projets de produit bio_sourcés pour l'Ecovallée de la Sée. 
-     Un ensemble de 24 bâtiments, situés à proximité de l'autoroute A84 et d'Avranches dédiés au développement durable avec trois volets, économique, touristique et agricole.-
-  Une gouvernance partagée entre les élus de la commune d'implantation et la communauté, les riverains, les entreprises et leurs employés 
-    Une dynamique qui rayonne sur le territoire avec deux projets: une centrale de méthanisation portée  par une trentaine d'agriculteurs de la vallée et  une centrale biomasse avec production de pellets.
-     Et la cerise sur le gâteau: un site internet, vitrine du dynamisme économique de la vallée de la sée,  www.entreprendre-ouest-normandie.fr qui totalise plus de 1500 connexions par semaine après seulement 8 mois d'existence. 
         
 Non, une nouvelle fusion n'est pas imaginable !
 Dans la situation économique que nous connaissons ce serait prendre le risque de mettre un coup de frein à un essor qui se traduit en richesses nouvelles, en développement de l'habitat et de l'artisanat, et en réduction du nombre d'allocataires du RSA et des demandeurs d'emplois. Et de nous interroger si le gouvernement est conscient des risques encourus. Ce plan funeste élaboré sans concertation avec les acteurs locaux, traduit bien une méconnaissance de la ruralité. J’invite les penseurs de Matignon à venir arpenter le territoire pour se faire une idée des exceptions et des expérimentations. Et qui sait, peut-être en repartiraient-ils avec une autre vision de la    France rurale. C’est fou comme les choses ressemblent à celles de 1789. Pour autant, ne perdons pas espoir : " ceux qui vivent sont ceux qui luttent " disait Victor Hugo, ce républicain exilé à Guernesey  qui a séjourné dans la vallée de la Sée chez son ami royaliste Arsène Garnier. A coup sûr, il serait à nos côtés aujourd'hui.








2 commentaires:

  1. Anonyme7/08/2014

    Parfait votre site sur l'écovallée

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  2. Quelques nouvelles aujourd'hui ... Le département de la Manche a été beaucoup touché par les fusions en 2013 et 2014 ; il pourrait en être tenu compte et ne pas précipiter les choses dans un tel département. Le seuil de 20000 n'est pas définitif etc...

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