Le 21 ème siècle sera spirituel ou ne sera pas

Lorsque intolérance

Yazidi en prière Kurdistan Iraqien-2014
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Si nous nous en tenons au paradigme de l'évolutionnisme social, le progrès de l'histoire serait linéaire et cumulatif . Ainsi donc, une fois entrée dans une phase ascensionnelle notre société ne peut plus reculer ni régresser. L'histoire, pourtant, ne se prive pas de nous démontrer le contraire. Depuis la naissance de l'humanité, toutes les civilisations ont connu leur apogée et leur déclin dont l'analyse met en avant des causes multiples, l'homme en étant, presque toujours, en grande partie responsable... Ce constat ne manque pas de nous interpeller sur sa place dans le monde, bien éloignée des visions séduisantes de Thoth (dieu lunaire en moyenne Egypte) et d'Hermès qui lui attribuaient un rôle essentiel dans la quête d'un monde meilleur, science et conscience étant les bases même du progrès. Qu'ils soient égyptiens, grecs ou romains les dieux sont créateurs et  le bien est dans les racines de toutes les religions... le Dieu des chrétiens est amour. Sauf qu'ils ont oublié de l'injecter dans le génome humain. Pour autant le mal n'est pas non plus inné ni atavique; il est la conséquence naturelle des faiblesses de l'homme dues à des carences sociales et éducatives, culturelles et morales récupérées puis exploitées par des pouvoirs, politiques, économiques et/ou religieux. Soucieux d'hégémonie personnelle ou collective, ces pouvoirs manipulent les individus et les populations pour atteindre leurs objectifs au risque d' asseoir une intolérance dont nous constatons les ravages actuellement. La corruption de ces pouvoirs aidant, les extrémismes politiques ou religieux ont alors beau jeu d'engager les plus fragiles.

et impuissance se rencontrent

 Insidieusement, sur ces terres où se sont révélées de grandes civilisations, l'histoire se répète au nez et à la barbe d'occidentaux neutralisés par leur dépendance à l'or noir et aux capitaux  de pays dont les richesses n'ont d'égale que leurs intentions de mettre à genoux ce monde impie qui les a si longtemps méprisés, se jouant de nos contradictions et profitant d'une croissance en berne. Pas de doute, notre pays et, d'une façon générale, la civilisation occidentale en ont pris un sacré coup pour en arriver à vendre leurs bijoux de famille , leur patrimoine et leurs associations  à des pays dont la foi fait loi. Armés et dispersés dans le monde grâce aux pétrodollars,  les fous de Dieu, qui défendent un Coran qu'ils n'ont pas lu ou n'ont pas compris,  veulent égorger  chrétiens, juifs, yazidis et infidèles en général, c'est à dire une bonne partie de l'humanité, pour implanter dans des califats autoproclamés et nous plonger dans l'obscurantisme de "prophètes barbus" qui profitent de nos faiblesses et  disons le, de notre lâcheté .
L'Europe fait l'Autruche
Et l'Europe dans tout cela? Que peut-elle faire? Pas grand chose si l'on en juge par les atermoiements de ses dirigeants. Olivier Faure, porte parole du PS déclarait récemment "un double manquement de l'UE face aux engagements militaires français: qu'elle ne les accompagne pas du fait du plafond imposé du déficit. Et le député de poursuivre :" La France ne va pas s'engager seule partout...Il est nécessaire que l'Europe prenne le relais". On aimerait entendre Mme Ashton, chef de la diplomatie européenne dont on ne connaît ni le visage ni la voix ; malheureusement elle est souvent muette. Bref nous sommes revenus au chacun pour soi, laissant la porte grande ouverte au terrorisme et aux invasions. Israël, seule nation démocratique du moyen Orient a choisi de se défendre contre les missiles et les tunnels du Hamas dont l'objectif affirmé est sa destruction. Au nord, le Liban placé dans l'œil d'un califat expansionniste réclame des armes; la grande Egypte s'est vaccinée contre une émancipation religieuse... Certes, la France est autorisée à être présente mais son action ne peut-être à la hauteur d'une épidémie qui concerne le Monde. Les responsables provisoires de l'UMP enjoignent la président de la République d'intervenir en Irak pour éviter le "déshonneur". Franchement, une telle déclaration était-elle indispensable? Il est vrai que nous sommes "le pays des droits de l'homme". Se taire devant le génocide que nous vivons eut été sans doute une erreur politique.
Quant à l'ONU, ce machin dont de Gaulle dénonçait l'inutilité voire la nocivité lorsqu'une situation demande réactivité, l'organisation n'est guère en mesure d'enrayer la prolifération d'un virus qui se nourrit des inégalités et de la décadence de nos cultures . Ce n'est pas non plus du côté d'une Amérique culpabilisée par l'intervention de Georges W Bush qui a déstabilisé le moyen orient que la réponse viendra. Barack Obama n'a pas les moyens de faire jouer aux Etats Unis le rôle des pompiers du Monde, même s'ils en sont souvent les pyromanes. Coincés entre des barbus auxquels la culture fait défaut et un Poutine, remarquablement habile, qui après avoir imposé ses positions en Syrie, puis en Crimée avant de souffler le chaud et le froid en Ukraine, ce ne sont pas les quelques remontrances diplomatiques d'usage de la part des États-Unis qui le feront plier.
Dans tout cela, l'Europe, on peut le comprendre, semble bien paumée au point qu'on en arrive à se demander ce que nous faisons dans cette galère. Ne nous décourageons pas; "le 21ème siècle sera spirituel où ne sera pas" a dit Malraux; Le problème est de savoir de quelle spiritualité il sera question.