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mercredi 18 septembre 2013

Le maire rural ne serait-il qu'un bouffon au service de la République?

Du SCOT au PLU, du PLU au PLUI
Mardi 17 septembre les députés ont voté la loi Dufflot concernant le transfert du PLU des communes vers les communautés... Dans le genre idiotie, on ne fait pas mieux; c'est un maire qui vous le dit... Mais pourquoi s’étonner, il s’agit d'une étape de plus dans la reprise en mains de la politique par la tentaculaire administration. Il ne faut pas être grand clerc pour le comprendre. Une fois de plus l'avenir de la ruralité est mise à mal devant une droite bien silencieuse. C’est peut-être mieux  ainsi pour son unité. Seule l'association des maires de France est montée au créneau. Jacques Pélissard disait récemment " Il est inacceptable de retirer aux communes tout rôle dans l'aménagement de leur territoire sans leur consentement". Déclaration revue et corrigée à la baisse  par ce dernier qui déclarait peu de temps après : qu’il verrait bien une "co-élaboration" du PLU pour éviter la marginalisation du maire et des conseillers municipaux.. Un volte face qui porte à questionnement. De deux choses l'une, ou Jacques Pélissard n’a rien compris, ou il est un sous marin du système , car il suffit de voir la réalisation des SCOT pour savoir que les cabinets d'études et les pouvoirs administratifs se fichent pas mal des inquiétudes et des demandes des élus des pays. Un exemple ? Dernièrement, au pays de la Baie, ils ont fait passer l'interdiction  de construire dans les hameaux sans faire la distinction entre le village et le hameau... C'est le nombre de maisons qui détermine le qualificatif. Une litote de plus de la part des fonctionnaires du pays et de l'État qui s'entendront   comme trois larrons en foire avec ceux des grandes communautés pour phagocyter le PLU devenu PLUI (plan local d'urbanisme intercommunal) et stériliser l'habitat en milieu rural. Les nombreuses tentatives de PLUI dans de petites communautés se sont toutes soldées par une guerre de clochers dont le bourdon leur est finalement retombé sur le coin du museau. La question est de savoir ce qu'il en adviendra dans ces nouvelles communautés de 50000 habitants et plus où la grande majorité des communes ne seront plus représentées que par leur maire dans des assemblées pléthoriques, de plus de 100 élus parfois ».
Le maire et le pot de fleurs
En parfait démagogue le député UMP du Sud Manche et maire d'Avranches, préfère parler, aujourd'hui dans Ouest France, des baisses de subventions de l'Etat aux collectivités annoncées par la gauche, même si elles sont moins fortes que celles qui étaient envisagées par Sarkozy plutôt que de s'aventurer sur un tel sujet dont la population est éloignée.  Mais déjà des voix s’élèvent et s’indignent, comme celle de  Vanik Berberian,   président des maires ruraux, qui défend ses adhérents en argumentant que :  " le sens même de la fonction municipale est de gérer l'aménagement de son territoire. Transférer le PLU à un autre échelon signifierait la dépossession d'une prérogative essentielle. C'en serait presque fini  du maire qui serait alors confiné à un rôle de plante verte, en charge des mariages et des cérémonies officielles." Quelques députés lui emboîtent les pas et le soutiennent, comme Jacques Myard (UMP) qui déclare en substance :  " si le PLU est imposé, vous allez dans le mur"; et de poursuivre  en disant "qu'on détricote la démocratie de proximité".
Le pot de terre contre le Pot de fer
 Hélas, j’ai bien peur que son combat se résume à celui d’un Don Quichotte voulant s’attaquer à ces moulins que sont l'assemblée des communautés et l'association des maires des grandes villes de France qui déploient leurs grands bras pour prendre et gérer les communautés issues des fusions. Des comportements hégémoniques où la moralité est parfois absente, ou chacun tire la couverture à soi pour augmenter son pouvoir et ses compétences. Pour ne pas dire plus…
Heureusement, il reste encore des prérogatives aux maires ruraux, comme caresser le cul des vaches dans les comices agricoles, faire de la figuration dans les assemblées, sans oublier les commémorations et les dépôts de gerbes aux enterrements que même les curés ne veulent plus assurer. Vous voyez, tout n’est pas perdu…le maire rural peut même se recycler s'il a la vocation.

14 commentaires:

  1. Anonyme9/19/2013

    Bouffon? Vous avez dit Bouffon? L'Etat et nombre de parlementaires se moquent totalement des élus locaux. Ils n'ont pas eu le courage de supprimer nombre de petites communes mais surtout, vu de Paris, nos politiques de gauche comme de droite ne pensent qu'à tout recentraliser au détriment de la démocratie participative de proximité. La démocratie est un bien grand mot... Une rigolade . Les partis extrémistes n'ont pas de soucis à se faire. Comme dirait l'autre.. Bonnet Blanc et Blanc bonnet. Jean L. Un maire qui ne se représentera pas...

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  2. Jean L, je ne sais pas pourquoi vous renoncerez à votre mandat de maire... les ex-cantons auront tout de même besoin d'équipes soudées pour défendre leur territoire au sein des communautés élargies.

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  3. Anonyme9/19/2013

    les femmes sont peut etre de plus jolis pots de fleurs que les hommes ... est ce pour cela que l'on a décidé de la parité dans les communes des 1000 habitants ?
    messieurs, ne vous inquiétez pas, même élues, les femmes n'auront pas un grand pouvoir de décision dans les futurs conseils municipaux!

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  4. Anonyme9/19/2013

    Mr Tréhet,

    Vous n'aimez ce député maire.

    Au passage je suis sur la même lignée, la seule différence entre vous et moi, c'est que je considère qu'il y a pire en la personne de votre "ami" et voisin, Mr le sénateur.

    Attention à ce que votre blog, que je prend plaisir à suivre régulièrement (si si c'est vrai !!!) ne devienne pas une propagande contre ce député, vous avez bien d'autres arguments à mettre en avant. Je constate malheureusement que celui que vous ne citez jamais par son nom, revient trop souvent au sein de vos posts. Il doit sérieusement hanter vos nuits !!!!

    Pour rebondir sur le fond de l'article et le commentaire de Mr Jean L, je suis effaré et inquiet par le nombre de maire et d'élus qui annoncent, déjà, leur souhait de ne plus se représenter. Si cela était dû à une "régulation naturelle" avec la volonté de passer la main, nous pourrions être ravis malheureusement la lassitude se lit dans leurs choix.

    bien à vous,

    ... Un fidèle lecteur

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  5. Bravo, vous avez deviné que je ne suis pas l'ami du député. Je pense qu'il m'a aussi en haute estime si je compte le nombre de propos et d'actions qu'il a menées pour faire capoter certains des projets du territoire dont j'ai le plaisir et l'honneur de m'occuper. C'est de l'intervention de l'homme politique dans Ouest France dont j'ai parlé; il y a mieux à faire que de faire de la politique politicienne. Les citoyens attendent des élus qu'ils travaillent pour leur territoire. Le notre est rural; il doit être défendu car depuis plusieurs années, il est en permanence agressé.
    En ce qui concerne les femmes, détrompez vous. Elles n'ont pas leur langue dans leur poche et sont souvent plus incisives et plus directes que les hommes. Observez la politique nationale. Elles ne sont pas absentes des débats.. Dufflot, Morano, NKM, Marine, Taubira, Pécresse, Rachida, Hidalgo, Bachelot, ...
    Bien à vous

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  6. Anonyme9/20/2013

    L'un de vos lecteurs semble avoir une piètre opinion des femmes. JC.L

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  7. On peut le voir autrement. Mais il est possible que dans bien des communes il faudra chercher les femmes qui veulent bien s'engager. Quelques unes accepteront d'être présentes pour rendre service en complétant la liste. Pourront -elles avoir une présence active? C'est autre chose car elles ont souvent leur profession et les tâches familiales... Et puis certains époux ne seront peut être pas trés chauds pour passer seuls leurs soirées ...

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  8. Anonyme9/20/2013

    Ou alors ils seront chauds pour aller en voir une autre...

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  9. Il est dommage qu'il faille passer par une loi pour organiser la parité.
    Seule la compétence, la disponibilité et l'implication devrait prévaloir dans le choix de nos élus.
    Dans ce domaine peu importe d'être un homme ou une femme.
    Monsieur Tréhet ne donnez pas trop d'importance au sexe faible sous prétexte de parité, vous risqueriez de le regretter plus tard dans la gestion de votre commune !

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  10. Au moins les choses sont claires avec vous; la loi nous imposera d'avoir 9 femmes sur la liste; s'il en reste 3 ou 4 à se représenter, il nous faudra en trouver 6. Cela ne sera pas si facile ... Avis aux candidates

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  11. Anonyme9/23/2013

    Vous dites: "( Les femmes) ne sont pas absentes des débats. Dufflot, Morano, NKM, Marine, Taubira, Pécresse, Rachida, Hidalgo, Bachelot, ..." Ces femmes ne sont " visibles" aujourd'hui dans la vie politique française, que parce que les incitations à la parité ont été fortes . Il semble qu'à Brécey, il soit temps d'y penser, enfin ! ... Mais pourquoi dire: " Pourront -elles avoir une présence active? " en alignant des raisons d'un autre âge ? Au contraire, un mari hostile à l'engagement de sa femme, c'est rare dans les nouvelles générations . Les tâches familiales se partagent de plus en plus . L'insertion dans la vie professionnelle donne des compétences à exploiter ailleurs ... Sinon comment avoir envie de se porter candidate devant de tels préjugés sous-jacents ? ça ne fait qu' encourager les commentaires désabusés, voire méprisants de certains lecteurs ... Dommage !

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  12. Je suis assez d'accord avec votre dernier commentaire;?toutefois ce n'est pas être d'un autre âge que de penser que beaucoup de femmes peuvent éprouver des difficultés pour assumer les tâches professionnelles dans la journée et les tâches familiales le soir; cela laisse peu de place à une implication pour la politique de la cité. C'est en tout cas l'avis que j'entend ça et là de quelques jeunes femmes de ma commune.

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  13. Anonyme9/28/2013

    Heureusement, il reste encore des prérogatives aux maires ruraux, comme caresser le cul des vaches dans les comices agricoles...

    J'aime bien votre conclusion consolatrice du maire rural !
    Au fait, vous vous représentez ?

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  14. Le maire de Brécey étant président d'une communauté de communes à taille humaine n'a pas souvent le temps de caresser le cul des vaches car il a beaucoup de projets en cours qu'il se doit de mener à bien dans une pèriode trés difficile ....

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