Si le rôle d'un élu ne
dépendait que de sa seule volonté, cela s’appellerait de l’autocratie.
Heureusement, nous sommes en démocratie, et ses décisions
s’inscrivent dans une stratégie politique menée par une équipe
complémentaire ou chacun de ses membres peut collégialement
exprimer ses idées et sa philosophie. Le conseil d'une communauté, à condition
qu’il soit de taille raisonnable, est un espace de parole où chaque élu est
libre de la prendre et contribuer à la structuration et au développement de son
territoire grâce à sa propre expérience et à ses réflexions. On ne lui demandera
jamais d’avoir la réponse à tout, simplement d’avoir la capacité
d’écouter les autres pour s'enrichir de leurs idées, et proposer les
siennes. La démocratie s'apprend mais ce n’est pas une mince affaire. Proposer des orientations et une
stratégie pour son territoire en soumettant un projet équilibré et adapté qui
tienne compte de ses atouts et de ses faiblesses, se résume à un exercice de
haute voltige en cette époque de disette budgétaire qui exige de se concentrer sur des priorités, l'économie étant à mes yeux la principale de ces priorités car elle est le moteur de l'action des collectivités. L'élu n'est pas chef d'entreprise mais il se doit d'être le chef d'orchestre du développement économique sous peine de subir en restant sous la dépendance des subventions et de l'impôt .
L'économie et le
Social
René Dubos,
lors du premier sommet sur l’environnement en 1972, résumait l’esprit du
développement durable qui rejoint celui de la Plate-forme 21, laquelle inscrit son
plan d’actions dans la Stratégie Nationale de Développement Durable, en
prévoyant notamment la mise en place de pôles de
compétences régionaux pour diffuser les concepts et pratiques du développement
durable sur les territoires. Dubos, le père du développement durable, l'auteur du penser global, agir local, a clairement défini le théorème des
5E : économie, énergie, environnement, éthique, esthétique , 5
valeurs qui peuvent représenter les 5 dimensions de l'homme en étoile de Léonard
de Vinci. Pour lui, le social est une composante de l'économie à part entière, car
les richesses et l'emploi qu'elle génèrent ont pour objectif de répondre aux
attentes de la population en matière de cadre de vie et de réduire les
inégalités sociales. Ce raisonnement vise à miser sur le développement
économique pour favoriser le social sans recourir
systématiquement à l'impôt qui a atteint ses limites du supportable dans la France
d’aujourd'hui. Il en est de même pour les collectivités locales et territoriales
à ceci près que les charges sociales pèsent de plus en plus sur le budget du
conseil général (près de 60%) qui n'a pas la liberté de décision sur l'économie, encore moins sur l'impôt. 80% de son budget dépend désormais des participations de l'Etat qui ne cessent de diminuer et de recettes sur lesquelles il n'a pas la main. Le taux de couverture des dépenses sociales, RMI/RSA, transférées par l'Etat aux départements, n'est plus que de 82%. Quant à la prise en charge des départements dans le financement de l'APA, son taux est passé de 56% en 2002 à 70% en 2011. A cela s'ajoute la participation des départements à la prestation de compensation du handicap...
L'économie, une priorité à partager
Les efforts doivent donc être partagés entre les collectivités, ceux
des départements seront concentrés plus particulièrement sur des actions
territoriales au sein desquelles l'économie, la formation,
l'emploi et le social, sont prioritaires. Une fois de plus, il s’agit là d’un
exercice de funambule car les choix ne sont pas toujours simples.
L'attractivité économique d'un territoire passe aussi bien par des aménagements
routiers ou numériques que par des actions culturelles, des actions dont les effets ne sont pas immédiats et pas toujours quantifiables... Ces dernières
sont souvent considérées à tort comme des amuse gueules alors qu’elles peuvent
être un plat de résistance au menu de l’économie d’un département. Son image peut en dépendre.
Encore faut-il y croire… Ainsi, le rôle d’un élu c’est tout ça à la fois : Répondre aux
urgences , savoir saisir les opportunités souvent promptes à s'enfuir et longues à revenir quand elles n'ont pas été saisies par d'autres et anticiper l'avenir en donnant à sa collectivité les conditions d'un essor économique durable. Dans un interview radiotélévisé, le 13/12/1965, le général de Gaulle ne disait pas autre chose: "Depuis 7 ans, c'est l'économie qui me paraît l'emporter sur tout le reste parce qu'elle est la condition de tout et, en particulier, la condition du progrès social..." il enfonçait des portes ouvertes que ses successeurs se sont chargés de refermer"... n'est pas gaulliste qui veut!
Chirac et Sarkozy ont parié sur l'agriculture et oublié l'économie, la recherche et le développement à l'inverse de l'Allemagne. Aujourd'hui l'industrie allemande est en tête et son agriculture prend le pas sur la notre.. Allez comprendre. Votre article sur le porc le montre. Merci pour cet article
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