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jeudi 22 août 2013

Être élu... Un devoir d'économie

 l’homme orchestre  

Si le rôle d'un élu ne dépendait que de sa seule volonté, cela s’appellerait de l’autocratie. Heureusement, nous sommes en démocratie, et ses décisions s’inscrivent   dans une stratégie politique menée par une équipe complémentaire ou chacun de ses membres peut  collégialement  exprimer ses idées et sa philosophie. Le conseil d'une communauté, à condition qu’il soit de taille raisonnable, est un espace de parole où chaque élu est libre de la prendre et contribuer à la structuration et au développement de son territoire grâce à sa propre expérience et à ses réflexions. On ne lui demandera jamais d’avoir la réponse à tout, simplement d’avoir la capacité  d’écouter les autres pour s'enrichir de leurs idées, et proposer les siennes. La démocratie s'apprend mais ce n’est pas une mince affaire. Proposer des orientations et une stratégie pour son territoire en soumettant un projet équilibré et adapté qui tienne compte de ses atouts et de ses faiblesses, se résume à un exercice de haute voltige en cette époque de disette budgétaire qui exige de se concentrer sur des priorités, l'économie étant à mes yeux la principale de ces priorités car elle est le moteur de l'action des collectivités. L'élu n'est pas chef d'entreprise mais il se doit d'être le chef d'orchestre du développement économique sous peine de subir en restant sous la dépendance des subventions et de l'impôt 

 L'économie et le Social 

René Dubos, lors du premier sommet sur l’environnement en 1972, résumait l’esprit du développement durable qui rejoint celui de la Plate-forme 21, laquelle inscrit son plan d’actions dans la Stratégie Nationale de Développement Durable, en prévoyant notamment  la mise en place de pôles de compétences régionaux pour diffuser les concepts et pratiques du développement durable sur les territoires. Dubos, le père du développement durable, l'auteur du penser global, agir local, a clairement défini le théorème des 5E : économie, énergie, environnement, éthique, esthétique , 5 valeurs qui peuvent représenter les 5 dimensions de l'homme en étoile de Léonard de Vinci. Pour  lui, le social est une composante de l'économie à part entière, car les richesses et l'emploi qu'elle génèrent ont pour objectif de répondre aux attentes de la population en matière de cadre de vie et de réduire les inégalités sociales. Ce raisonnement vise à miser sur le développement économique  pour favoriser le social sans recourir  systématiquement à l'impôt qui a atteint ses limites du supportable dans la France d’aujourd'hui. Il en est de même pour les collectivités locales et territoriales à ceci près que les charges sociales pèsent de plus en plus sur le budget du conseil général (près de 60%) qui n'a pas la liberté de décision sur l'économie, encore moins sur l'impôt. 80% de son budget dépend désormais des participations de l'Etat qui ne cessent de diminuer et de recettes sur lesquelles il n'a pas la main. Le taux de couverture des dépenses sociales, RMI/RSA, transférées par l'Etat aux départements, n'est plus que de 82%. Quant à la prise en charge des départements dans le financement de l'APA, son taux est passé de 56% en 2002 à 70% en 2011. A cela s'ajoute la participation des départements à la prestation de compensation du handicap...
L'économie, une priorité à partager
Les efforts doivent donc être partagés entre les collectivités, ceux des départements seront concentrés plus particulièrement  sur des actions territoriales au sein desquelles  l'économie, la formation, l'emploi et le social, sont prioritaires. Une fois de plus, il s’agit là d’un exercice de funambule car les choix ne sont pas toujours simples. L'attractivité économique d'un territoire passe aussi bien par des aménagements routiers ou numériques  que par des actions culturelles, des actions dont les effets ne sont pas immédiats et pas toujours quantifiables... Ces dernières sont souvent considérées à tort comme des amuse gueules alors qu’elles peuvent être un plat de résistance au menu de  l’économie d’un département. Son image peut en dépendre.  Encore faut-il y croire… Ainsi, le rôle d’un élu c’est tout ça à la fois : Répondre aux urgences , savoir saisir les opportunités souvent promptes à s'enfuir et longues à revenir quand elles n'ont pas été saisies par d'autres et anticiper l'avenir en donnant à sa collectivité les conditions  d'un essor économique durable. Dans un interview radiotélévisé, le 13/12/1965, le général de Gaulle ne disait pas autre chose: "Depuis 7 ans, c'est l'économie qui me paraît l'emporter sur tout le reste parce qu'elle est la condition de tout et, en particulier, la condition du progrès social..." il enfonçait des portes ouvertes que ses successeurs se sont chargés de refermer"... n'est pas gaulliste qui veut!

1 commentaire:

  1. Anonyme8/24/2013

    Chirac et Sarkozy ont parié sur l'agriculture et oublié l'économie, la recherche et le développement à l'inverse de l'Allemagne. Aujourd'hui l'industrie allemande est en tête et son agriculture prend le pas sur la notre.. Allez comprendre. Votre article sur le porc le montre. Merci pour cet article

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